Sueurs

"Sueurs" est un film à petit budget produit par Samuel Hadida (Davis films, Le Pacte des loups) entre trois et quatre millions d’euros.
Sur un scénario très simple, « quatre hommes après un hold-up partent en camion pour livrer leur butin sur une plage au fin fond du désert »

Le principe étant celui du Road movie, en huit-clos avec le désert pour décor.
Louis-Pascal, le réalisateur, a voulu raconter cette histoire comme une série B.

Le film a été tourné au Maroc, Ouarzazate, Boumalne Dades, Erfoud. (Atlas et sud-est)

Le plan de travail était chargé. Nous avions de nombreux changements de décors, un découpage important, beaucoup d’action et de SFX, de plus la chaleur ne nous a pas aidés, nous avions décidé avec Louis-Pascal de ne pas utiliser de lumière traditionnelle ou très peu, pour essayer de garder un esprit Road movie.
Les séquences de jour étaient éclairées avec des panneaux réflecteurs (plans larges), pour les gros plans une diffusion en couverture et des réflecteurs.

Pour les intérieurs :

  • Décor du bar : Jimmy Vansteenkiste le chef déco l’avait construit en bambou avec des interstices pour laisser passer la lumière.
  • Intérieurs de tentes dans le désert : nous avions lacéré la toile avec des entailles très fines qui permettaient au soleil de passer en provoquant des effets scintillants assez intéressants.

Pour les nuits :

  • Nous utilisions les phares des voitures et camions que nous avions renforcés et nous filmions les plans larges en limite "chien et loup/nuit".

Pour les séquences de nuit totale :

  • J’avais un groupe de 5 kVA régulé qui me permettait d’utiliser soit un 1200 Cinépar, soit un 2500 HMI pour construire mes ambiances.

Pour le tunnel :

  • Les panneaux et les phares des deux camions ont fait l’affaire.
    De fait, travailler léger provoque un sentiment de liberté très agréable, beaucoup de souplesse vis-à-vis des comédiens et si la prise de risque peut paraître importante, elle est diminuée par le nombre de plans supplémentaires que nous pouvions faire en travaillant avec ce principe. Louis me disait souvent qu’il trouve que « nous, les directeurs photo » sommes trop frileux !

Pour les intérieurs/extérieurs cabines camions :
Nous avions aménagé un studio roulant composé d’un tracteur Renault Berliet auquel nous avions accroché un porte-chars de l’armée marocaine sorte de grande plate-forme de 20 mètres de long sur 4 de large, le tout très bas pour conserver les perspectives de l’intérieur de la cabine. Nous avions installé les cabines de camions décors sur la plate-forme. Cette plate-forme était équipée des panneaux réflecteurs et de 2 caméras qui tournaient en même temps dans un même axe, ou l’une des deux, équipée d’un Frasier pour l’intérieur cabine. Pour la lumière, nous roulions en général en contre jour.
Le travail sur la plate-forme était assez fatigant. Nous roulions vite pour avoir un défilement logique, ce qui fait que nous étions en état de déséquilibre permanent, le tout dans un bruit d’enfer.

Pour certains plans de camions nous avions une équipe B avec comme opérateur Charlet Recors et sa boule télécommandée. Nous la placions à l’avant d’un véhicule rapide le plus bas possible ce qui nous a permis des plans très impressionnants.

Équipe

Opérateur 2 ème équipe : Charlet Recors
Chef décorateur : Jimmy Vansteenkiste