Suzanne

Inspiré d’un passage de la Bible et des tableaux de Véronèse ou du Caravage, Suzanne et les vieillards, Viviane Candas a écrit un scénario original et drôle. La référence à la peinture a toujours sous-tendu l’argument de ses deux précédents longs métrages (L’Estaque et aussi Les Baigneues dont j’avais commis l’image).

Ici, c’est l’histoire de deux vieillards qui, dans les tableaux, regardent avec concupiscence Suzanne sortant du bain et surtout de trouble qu’elle provoquera dans la vie des deux vieux amis.
L’aspect référentiel et culturellement codé de ce " film d’auteur " rendait sa production quelque peu fragile…

La réalisatrice tenait cependant à une image très résolue, où le moindre détail serait lisible dans les décors inventifs de Max Berto. Cela imposait d’emblée le format du 35 mm. La production Gemini Films a consenti à ce film des moyens courageux mais minimum. Toutes les chaînes de TV ayant déclaré forfait, les auteurs originaux ne sont pas à la mode à la Télé.
Grâce à la conviction de directeur de production Alexandre Méliava, les partenaires techniques ont tous fait un énorme effort. Grand merci à feu Gérald Fiévet qui a déclanché la vague… A la suite de Fiaji, Ciné Lumières, Pana-Alga et GTC se sont mis du côté de l’auteur. Nous avons pu maintenir le tournage en 35 mm. En cinq semaines certes, avec 15 000 mètres seulement de négatif 35 certes, sans tirage de rushes film, avec conformation directe après montage en Avid. Tirage et étalonnage en aveugle, réussi en deux copies par Jean-Marc Gréjois.

Pas de droit à l’erreur, ou à la divagation, de la réalisation à la technique, une contraint maximum.
C’est aujourd’hui la condition du cinéma d’auteur, produit sans télévision, sans avance, dans une économie de " tiers-cinéma ". J’aimerais savoir ce quen pensent mes collègues de l’AFC.

Je suis heureux et fier d’avoir participé à ce film qui a déjà décroché quelques prix dans les festivals comme Locarno, Boston, New York… S’il accède au succès, ce que je lui, souhaite, il ne le devra qu’à quelques mordus de Cinéma comme je les aime, sans lesquels il n’existerait pas.
Un joli film drôle-amer.

Équipe

Assistants caméra : Frédéric Mainçon et Claire Dutat
Chef électricien : Cyril Mousseigne
Chef machiniste : André Attelian " Dédé "
Laboratoire : GTC
Etalonneur vidéo : Arnaud Galinière
Etalonneur film : Jean-Marc Gréjois

Technique

Pellicule : Fujifilm
Matériel caméra : Panavision-Alga-Techno (2 Moviecam Compact)
Objectifs Zeiss
Matériel électrique : Ciné Lumières de Paris