Témoignage de Jimmy Glasberg, AFC

La Lettre AFC n°121

J’ai connu Jean-Yves Escoffier à ses débuts. Après avoir travaillé avec moi comme second il a été mon premier pendant une longue période.
Originaires de Marseille tous les deux, nous avions une authentique complicité culturelle. Très vite, il s’est intégré avec habileté dans la vie parisienne et dans le milieu du cinéma. Nous avons beaucoup voyagé ensemble et avions de nombreuses conversations sur le sens de notre travail, la peinture, la bande dessinée...
Au cours du tournage de "Shoah", Jean-Yves prend souvent part aux discussions houleuses avec Claude Lanzmann. Il n’était pas qu’un technicien, il aimait s’investir dans le propos du film et défendait avec vigueur son point de vue.
Derrière une apparence réservée, il cachait un caractère affirmé et une grande personnalité. Très doué pour l’image, il intervenait parfois pour me proposer des idées. On sentait chez lui une vraie détermination et un authentique talent. Il était monté à Paris pour se battre et réussir dans cette profession qu’il avait choisie.
Je l’ai poussé à se lancer dans son premier long métrage qui lui a ouvert les portes à une très belle carrière de directeur de la photo. Je n’ai plus revu Jean-Yves depuis de nombreuses années, mais j’ai suivi de loin son parcours américain.
Je garde en tout cas en mémoire un excellent souvenir de notre collaboration aux échanges souvent ludiques.
Bravo, mon cher Jean-Yves, pour ta persévérance et ton amour de l’image.