"Tourne au son !" : évolutions et révolutions de la prise de son au cinéma

La Lettre AFC n°239

Depuis que le cinéma a appris à parler, on n’a jamais autant crié « Silence ! » sur les plateaux de tournage. C’est que le champ sonore est beaucoup plus difficile à cadrer qu’une image, et sa capture est une manœuvre où le microphone doit faire preuve d’agilité pour rester hors du cadre, pour éviter les rayons de lumière, mais sans perdre l’émotion, cristallisée dans d’infimes vibrations de l’air.

Avec sa perche, le preneur de sons réalise une savante composition entre le réel et l’idée d’un film à faire, d’une histoire à raconter, d’une émotion à susciter. L’entreprise est complexe car si l’œil peut se promener sur l’image, errer ou même s’en détourner, le son remplit l’espace, il s’insinue et se déploie dans un jeu subtil avec le temps et la mémoire de l’auditeur. L’oreille n’a pas de paupières : la prise de son est une chose sérieuse et sa réalisation est un art.

Philippe Vandendriessche a collaboré en tant que chef opérateur du son à de nombreux films depuis 1980. Chargé de cours de prise de son à l’Institut des Arts de Diffusion (IAD) de Louvain-la-Neuve et au Conservatoire de Mons (ARTS2), il est aussi professeur invité à l’ESAV (Université de Toulouse - Le Mirail). Il a constitué une sonothèque qui réunit plus de 75 000 sons.

Conférence du Conservatoire des techniques
Cinémathèque française
51, rue de Bercy - Paris XIIe
Salle Georges Franju
Vendredi 7 février 2014 à 14h30

  • Prochaine conférence : vendredi 14 mars à 14h30, projection-débat autour du film Les mille chemins du temps, de Philippe Vandendriessche, sur Jean-Pierre Beauviala et la société Aaton.

(En vignette de cet article, " Albert Zbinden, de Radio-Lausanne, enregistrant avec un Nagra II ", publicité pour ce modèle de Nagra de Kudelski, collection Cinémathèque française, droits réservés)