Une mère

Nous avons tourné en Arri Alexa ProRes 2,35 avec deux zooms Angénieux Optimo 28-76 mm, ce qui nous permettait, toujours dans un temps très court, de passer d’un plan large à un plan serré ou de varier les focales selon les prises. En termes de lumière, nous avions assez peu de choses, nous nous sommes beaucoup appuyés sur la lumière naturelle qui rentrait par les fenêtres, les décors étant bien souvent très petits.

Nous avons tourné au printemps, dans le Nord, dans les environs de Dieppe et de Dunkerque, au bord de la mer, où il y a des lumières, des matières et des couleurs magnifiques. Nous avons volontairement cherché à éviter les clichés habituels qu’on balance à tort sur ces régions : couleurs froides, lumières grises. Et par chance, nous avons eu de très belles journées ensoleillées pour la saison. Nous avons choisi aussi de donner une couleur chaude au film, plutôt gaie et ensoleillée à l’inverse d’un Nord froid, plus classiquement utilisé dans ce genre de films.

C’est un film qui parle d’une mère qui vit seule avec son fils de 16 ans. Elle se bat pour rester debout, pour le sortir des mauvais coups dans lesquels il s’enfonce. Trop usée et contrariée pour vivre sa vie de femme, Marie est coincée entre son ex, toujours amoureux, et son adolescent irrécupérable. Entre eux, les mots passent de plus en plus mal, l’amour s’exprime de moins en moins bien. La violence et le rejet envahissent tout. Il est mauvais fils, elle sera mauvaise mère.
De là à penser qu’il n’y a pas d’amour…

J’ai beaucoup aimé le personnage de Marie (Mathilde Seigner) qui incarne très bien cette ambiguïté de mère aimante et violente à la fois, à l’opposé du cliché de la mère attendue…

Un film très fort.