Vincent Kotwas, un sauveteur à la caméra

Par François Catonné, AFC

par François Catonné La Lettre AFC n°301

Comme beaucoup d’opérateurs de ma génération, j’ai connu Vincent Kotwas, jeune ouvrier chez Alga (futur Samuelson puis Panavision), d’abord rue Saint-Maur puis à Vincennes. Du temps d’Albert Viguier où Alga était une maison artisanale, presque familiale.

Vincent Kotwas-Claude Ruellan, c’était le couple sauveteur des assistants à une époque où il y avait toujours une pièce à changer, un boulon desserré, une panne de dernière minute sur une caméra avec laquelle on devait partir le lendemain… L’un ou l’autre pouvait rester après la fermeture pour réparer notre caméra, et toujours dans la bonne humeur. On était sauvé.
Un jour, j’ai demandé à Vincent s’il voulait devenir second assistant à la caméra. Il a quitté Alga et nous avons fait ensemble :
- 1989 Je suis le seigneur du château, de Régis Wargnier
- 1986 La Femme de ma vie de Régis Wargnier
- 1986 La Galette du roi, de Jean Michel Ribes
- 1985 Sac de nœuds, le premier film de Josyane Balasko.

C’était un luxe incroyable d’avoir dans son équipe un assistant qui pouvait démonter et remonter la caméra sans problème parce que c’est une chose qui arrivait de temps en temps avec les caméras argentiques.
Après cela il n’a pas voulu continuer comme premier assistant et il a travaillé sur des documentaires ou en faisant de la prise de vues en hélicoptère. Et puis il est retourné à son premier métier chez TSF.
Il était mon voisin de quartier et je voyais qu’il n’allait pas très bien, depuis longtemps. 66 ans, c’est jeune pour partir…