Vous avez dit organique ?

Par Caroline Champetier, AFC

par Caroline Champetier La Lettre AFC n°215

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Les premières images de l’Aaton Delta-Penelope en liberté ont été projetées chez Eclair le 17 novembre 2011 en présence de Catherine Athon, Aude Humblet, Thierry Beaumel, Caroline Champetier, AFC, et Jean-Pierre Beauviala.
Pour mémoire cette caméra est la première " 4K " à viseur optique, enregistrant en interne des images RAW non compressées et totalement ouvertes à qui veut les " debayeriser " à sa façon.

Plans dans les rues presque italiennes du centre de Grenoble, la montagne en fond de plan déjà enneigée. Tout tient dans l’image : les façades sombres à l’ombre, les différentes couleurs de crépis, vert, jaune ou vieux rose, le ciel bleu et la neige ! Il y a aussi le visage d’une passante dont la peau touchée par un rai de soleil est absolument naturelle, la dynamique est impressionnante, j’ai la même excitante sensation que pendant les essais de la Kodak 5213 il y a deux ans.

Puis une autre image, un tilleul de la place dite des tilleuls, sur un fond d’immeuble aux murs roses ; au centre supérieur de l’image un éclat de soleil touche une partie du mur et les feuilles jaunes du tilleul, la surexposition de cette partie de l’image est évidente, elle ne la détériore pas mais nous décidons d’aller en quelque sorte " enquêter " dans ces blancs. Aude Humblet, aux commandes de la console d’étalonnage, fait un masque, extrait la partie surexposée : tout apparaît dans sa couleur originelle, traversée par le soleil, jusqu’à la nervure des feuilles du tilleul, épuisée par l’été.
La surimpression de la zone masquée à la partie d’origine donne une image vibrante de couleur, belle et surtout organique. Pas de sentiment d’ultra définition, de flou dans les hautes lumières, ni de trop fort contraste. L’œil semble croire tout simplement à l’image et le cerveau suit.

J’ai le sentiment que ce capteur pourrait permettre de faire des images uniquement dans le haut de courbe, autrement dit enfin la possibilité de belles surexpositions :
les rideaux de La Marquise d’O ou les flashbacks de César et Rosalie.