Workshop au Festival Camerimage, un assistant opérateur accompagne les chefs opérateurs de l’AFC

Je me retrouve à faire la route en compagnie de François Ede qui vient de terminer la restauration de Lola Montès. Après 2h30 de bavardage passionnant, je découvre enfin Lodz…, ses grandes avenues grises et froides et son Palais du festival.
Là commence une belle aventure. Je rejoins les chefs opérateurs de l’AFC présents sur place qui se sont retrouvés pour dîner : Remy Chevrin, Eric Guichard, Robert Alazraki, Marc Konickx et Dominique Gentil que je viens assister pour la préparation et la mise en œuvre du Workshop " Face in the Dark " (Visage dans la pénombre), mais il y a aussi Jean-François Hensgens (SBC), Alain Coiffier, Natasza Chroscicki et Patrick Leplat (Panavision).

Se succèdent alors des rencontres incroyables avec les grands noms de notre métier : Rogers Deakins, Pierre Lhomme, Tom Stern, Ellen Kuras. Le temps manque, beaucoup de films à voir, de Workshops et de Master Classes à ne pas rater et aussi un petit peu de travail pour préparer le Workshop du jeudi.
Je suis comme un petit garçon qui effleure un rêve : celui de faire un jour ce passionnant métier de directeur de la photographie. Et ce qui me saute aux yeux, c’est le décalage entre cet endroit (une petite ville reculée de Pologne) et la présence des plus grands chefs opérateur mondiaux.

On est déjà jeudi et c’est bientôt l’heure du Workshop AFC. Il est précédé par une Master Class d’Ellen Kuras et Tom Stern qui résume magnifiquement l’essence du métier de chef opérateur. Je retiens tout particulièrement la première phrase d’Ellen Kuras à l’assemblée formée par un parterre d’étudiants, de chefs opérateur et de gens du métier : « Don’t be an ass hole ! » Je vous laisse interpréter ce cri du cœur. Ils insistent ensuite sur l’importance du scénario, de l’univers que l’on projette à la première lecture, de la relation chef opérateur-réalisateur et de l’esthétique commune qui naît de cette collaboration, sans oublier les essais lumières qui pour eux sont fondamentaux.

Le Workshop AFC est animé par Robert Alazraki, Eric Guichard et Marc Koninckx, je les assiste pour l’occasion. Le thème " Visage dans la pénombre " est traité respectivement de trois façons différentes par chacun.
Nous sommes en studio, nous disposons d’une Panavision Genesis sur laquelle est montée un Primo 50 mm. Trois grand écrans plats reçoivent l’image par l’intermédiaire d’une Gamma Box pour permettre à l’assemblée de voir l’image crée par chaque intervenant.
Avant la démonstration, Patrick Leplat parle des choix qui ont été faits en amont aux niveaux des menus de la caméra et des LUT de visionnage.
Robert Alazraki n’utilise qu’un 4 kW HMI pour éclairer la scène et ne joue qu’avec des borgnols et les réflexions pour créer sa lumière.
Marc Koninckx a choisi de ne s’appuyer que sur la lumière naturelle du décor, en la renforçant légèrement grâce à deux Panel Lite.
Pour finir, Eric Guichard illustre un travail en progression sur l’utilisation d’une lumière colorée sur un visage dans la pénombre.

La lumière de chacun se crée sous nos yeux et leurs commentaires soulignent les différents choix qu’ils ont faits. Leur travail nous montre bien que pour un même sujet, il y a autant de manière d’éclairer que de chefs opérateurs.
Voilà, c’est la première fois qu’un assistant opérateur participait à ce type de manifestation avec l’AFC et ce fut une très belle expérience pour moi. A refaire à tout prix !
Quand au Festival Plus Camerimage, n’hésitez plus…, foncez-y dès l’année prochaine ! C’est une manifestation qui permet de rencontrer, d’apprendre et d’échanger avec les plus illustres directeurs photo du monde entier.