Y être, ou ne pas en être, telle était la question…

Retour sur Camerimage, par Jean-Noël Ferragut, AFC

par Jean-Noël Ferragut La Lettre AFC n°249

Lorsque le CA de l’AFC décide, en réunion, que les directeurs de la photographie de l’association devraient, cette année, être mieux représentés au Festival Camerimage et qu’une bonne idée en valant une autre, j’y serais envoyé en tant qu’" expert commis d’office " afin de publier des articles sur le site et envoyer une lettre d’information quotidienne, version Cannes modifiée Camerimage, j’imagine à l’avance, et à quelques détails près, à quelle sauce aigre-douce je risquais d’être mangé…

A savoir qu’à de rares exceptions près, je n’assisterais à aucun des évènements majeurs qui allaient s’y dérouler ! Et, comme aucun miracle particulier ne s’est produit pendant ces huit jours, ce qui devait arriver arriva... Ne vous attendez donc pas ici à un quelconque compte rendu d’ateliers, conférences, projections et autres master classes qui ont composé un programme si riche qu’aucun être normalement constitué ne pouvait le suivre en détail depuis A jusqu’à Z. Par contre voici, à titre d’information, quelques éléments du journal d’un parfait festivalier fictif.

Passons sur les préliminaires parisiens servant à récolter diverses informations sur les présences de l’AFC à Camerimage, directeurs de la photographie et membres associés compris, les différentes activités auxquelles ces derniers participeraient et les matériels qu’ils présenteraient sur leur stand. Précisons que pour cette première aventure polonaise, même si la trame était calquée sur les publications cannoises, nous savions que nous improviserions et jugerions sur place de quoi nous serions capables de tenir dans la durée.
Par la suite et après réflexion, il était convenu que le travail serait en partie partagé entre François Reumont et Madelyn Most, pour le contenu des articles et entretiens – l’un rédigeant en français, l’autre en anglais –, moi-même pour la mise en ligne et quelques photos souvenir sur le vif, et, pour les suppléments, les autres membres de l’AFC présents, qu’ils fassent partie d’un jury, invités par le festival – Thomas Hardmeier et Denis Lenoir –, qu’ils représentent l’AFC – Rémy Chevrin et Jean-Louis Vialard –, ou qu’il soit invité à intervenir à une conférence ou conseille les étudiants de La fémis et de l’ENS Louis-Lumière, eux-mêmes invités par K 5600 Lighting, Thales Angénieux et Transvideo – Philippe Ros en l’occurrence.

7h. Lever dès potron-minet, et, grand moment car seul repas complet d’une longue journée, petit déjeuner copieux dans la salle de restaurant du City Hotel, point de chute de l’AFC en goguette à Bydgoszcz, en compagnie, surprise, non de festivaliers, encore dans les bras de Morphée à cette heure matinale, mais de gradés multi étoilés de l’armée autrichienne, en tenue de camouflage et souliers coordonnés, venus apparemment assister, cette semaine-là, à une réunion internationale. De quoi interrompre sur le champ les rêves éveillés de webmestres esseulés ou de tout premiers clients tombés du lit par obligation !

8h. Retour chambre 333, facile à retenir en cas d’amnésie temporaire, et début du téléchargement, à la vitesse d’une course d’escargots, des articles et images envoyées la veille au soir ou dans la nuit par des rédacteurs consciencieux, des photos prises par d’honorables correspondants locaux, qui illustrant une conférence, une master class ou un atelier qu’il avait suivi, qui un dîner ou une fête à laquelle il avait été convié par un partenaire officiel de la manifestation, là où se lient les connaissances en même temps que se délient les langues...

L'Opera Nova - Photo JN Ferragut
L’Opera Nova
Photo JN Ferragut


10h. Environ deux heures plus tard, direction l’Opera Nova, centre névralgique du festival où ont lieu les principales projections, où se tiennent conférences et rencontres, où un espace est réservé aux différents stands d’exposition de matériel, un autre, attenant, aux échanges autour d’un verre ou d’un en-cas, là où se trouvent également les bureaux du festival, et où, enfin, un " centre de presse " propose, à l’étage supérieur, aux intéressés des emplacements permettant de travailler dans le calme, à l’ombre de l’effervescence festivalière.

12h-15h. Quelques " breaks ", que la soif ou la faim impose malgré tout, permettent d’échapper un instant aux clavier et écran d’ordinateur chronophages – en raison d’une connexion Internet en WiFi dont la lenteur marque toutefois un net progrès, passant de la vitesse de l’escargot à celle de la tortue –, de faire le tour des stands et de rendre visite aux amis et connaissances parmi les partenaires membres associés de l’AFC présents ou festivaliers occasionnels. A savoir, en espérant n’en oublier aucun, Jacques Delacoux (Aaton-Digital/Transvideo) et Pierre Michoud (Aaton-Digital), Stephan Schenk (Arri Camera), Natasza Chroscicki et Natacha Vlatkovic (Arri Camera/Codex), Marc Galerne et Julien Bernard (K 5600 Lighting), Luc Bara, Gilles Bribant et André Métérian (Panasonic France), Olivier Affre (Panavision Alga), Cécile Rémond (RVZ Location), les trois frères de Montgrand – Jean, Mathieu et Niels (Smartlight Motion), Peter Martin (Vantage/Hawks), Alexander Bscheidl (Vantage Paris), Jacques Bouley et Jean-Yves Le Poulain (Thales Angénieux), ainsi que des représentants de Canon Europe, Kodak, Lee Filters, Panalux et Sony Europe.

Une partie de l'espace exposition, dont, à droite, le stand de l'Affect - Photo JN Ferragut
Une partie de l’espace exposition, dont, à droite, le stand de l’Affect
Photo JN Ferragut


Moments privilégiés qui permettent de faire des rencontres fortuites, comme celle d’Ed Lachman, par exemple, que l’on trouve en train de se faire expliquer les plus beaux atouts d’une nouvelle caméra, et de profiter de l’occasion pour lui transmettre les salutations cordiales de la Galerie Cinéma à Paris, visitée peu avant le départ, là où quelques-uns de ses tirages étaient exposés en décembre 2013, et lui demander la permission de faire son portrait photographique.

Ed Lachman sur le stand Arri - Photo JN Ferragut
Ed Lachman sur le stand Arri
Photo JN Ferragut


22h. Après une ellipse temporelle et une assiette de pâtes mangées sur le pouce à une certaine Pizzeria Dolce Vita, indiquée depuis Paris par Benjamin B., membre consultant de l’AFC et " routard " de longue date à Camerimage puisque modérateur émérite ès master classes diverses et variées, retour à la case départ, chambre 333, afin de finir la mise en ligne des derniers articles, agenda et dernières photos du jour, avant de préparer et faire partir la lettre d’information quotidienne, si toutefois une boîte d’allumettes entière aura suffi à maintenir entrouvertes des paupières alourdies de sommeil. Sinon, à remettre au lendemain matin ! Et ainsi de suite…

Lumières réfléchies et Opera Nova de nuit - Photo JN Ferragut
Lumières réfléchies et Opera Nova de nuit
Photo JN Ferragut


Tout compte fait, même si une bonne partie des journées aura servi à travailler pour et sur le site Internet, même si toute fête du soir et de la nuit aura été volontairement bannie, il en restera le souvenir de quelques moments particulièrement conviviaux. Un dîner, par exemple, en l’honneur des étudiants des écoles invités auquel nous ont conviés trois de nos membres associés. Des spécialités italiennes partagées au hasard avec deux d’entre eux dans la même pizzeria. Un dîner, surtout, auquel l’AFC a convié ceux de nos associés qui nous ont soutenus dans cette aventure polonaise – Aaton-Digital, Arri Camera, K 5600 Lighting, Thales Angénieux, Panasonic France, Panavision Alga et Transvideo – pour qu’articles et lettres d’information soient de bonne tenue.
Avec François Reumont et Madelyn Most, Clémence Thurninger et Victor Dupuis sur place, au nom de l’AFC, qu’ils en soient vivement remerciés !

Un autre point de vue de la conviviale tablée - Photo R Chevrin
Un autre point de vue de la conviviale tablée
Photo R Chevrin

Post-scriptum
Un regret. Entendre dire que les films, les directeurs de la photographie, les étudiants venant de France sont en général peu représentés à Camerimage est monnaie courante. Pour leur part, K 5600 Lighting, Thales Angénieux et Transvideo font depuis deux ans un effort certain pour que douze étudiants – six de La fémis et six de Louis-Lumière – voyagent en Pologne et puissent y assister. Alors qu’avant de partir, une perche leur était personnellement tendue pour qu’ils participent, chacun à leur niveau et selon leur inspiration, à ce que nous mettions sur pied sur le site Internet dans le but de relater ce qui s’y déroulait avec une largeur de vues aussi vaste que possible, ils sont restés, à une exception près juste avant la fin de la mise en page de cette Lettre et deux aprés, pour ainsi dire muets...

Un constat. Passant par un détail, certes futile, mais qui éclaire une partie du travail à effectuer quant à la reconnaissance de notre présence AFC à Camerimage. Alors que nous avions prévenu de longue date les organisateurs de notre venue et de notre intention de fabriquer sur place des pages spéciales sur notre site Internet, et alors que la plupart des directeurs de la photo accrédités se voyaient offrir avec leur " Sac Camerimage " le catalogue et le programme du festival, nous découvrions avec étonnement que n’étant pas nommément inscrits sur la liste ad hoc, il nous fallait passer par la caisse pour les obtenir...

(En vignette de cet article, Jean-Noël Ferragut au retour de Camerimage, incognito à l’aéroport de Varsovie..., vu par Tommaso Vergallo)