Plus qu’un simple salut à celui avec lequel, en 1961, je partageais mon banc d’école à Vaugirard, plus que la réalisation du rêve, celui d’approcher le mythe qu’était pour nous le cinéma, je voudrais évoquer le Compagnonnage.
Le faire-part annonçant la disparition d’une connaissance amie de longue date nous prend bien souvent au dépourvu : on s’en veut par contrecoup de n’être pas venu plus tôt aux nouvelles. Celle de la disparition d’Armand Marco, membre de l’AFC, survenue samedi 20 février 2016 à l’âge de soixante-dix-sept ans, à Yerres, a attristé bon nombre d’entre nous. Armand fut l’un des piliers de notre association de longues années durant.
Armand Marco, outre l’homme bienveillant et même réconfortant qu’il a su être, a été un opérateur sculpté par la génération à laquelle il a appartenu, celle qui suit les défricheurs de la Nouvelle Vague et se retrouve face à face avec Mai 68, qui les inscrits de gré ou de force dans leur époque
Ce jour de mars 1974, j’étais allé rejoindre mes amis canadiens du groupe de rock Offenbach dans une grande maison à Malesherbes. Ils venaient d’arriver en France pour tourner sous la direction de Claude Faraldo le film Tabarnac.
Peu de temps après la nouvelle de la disparition d’Armand Marco, de nombreux directeurs de la photographie de l’AFC ont échangé à son sujet des témoignages de sympathie ; nous les publions ici en sa mémoire. Armand, une "belle personne" – comme cité plus loin – qui aura écrit une des pages marquantes de notre association.
Monsieur Armand Marco, mon ami et mon maître en photo, nous a quittés. Sa modestie et sa capacité à ne pas se prendre au sérieux ont disparu avec lui pour toujours. Ne jamais être "un professionnel de la profession", tel était son souhait. Mais son exigence était maximale. Il a travaillé avec Jean-Luc Godard, Maurice Pialat, Armand Gatti, Claude Hagege, Annette Garducci, Pierre Sisser...
En juillet 1985, lorsqu’Armand Marco prend le relais de Raoul Coutard, à la direction de la photographie de L’Aube, de Miklós Jancsó, personne ne pouvait alors imaginer la destinée malheureuse du film produit par Evelyne July, d’après le roman éponyme d’Elie Wiesel.
A la nouvelle du décès d’Armand Marco, de plus ou moins brefs témoignages nous ont été transmis provenant de quelques-uns des anciens étudiants de La fémis auprès desquels il est intervenu. Les voici...