Cannes, 1987. La Palme d’or est attribuée à Sous le soleil de Satan. Son réalisateur, Maurice Pialat, monte sur scène sous les huées et, brandissant son poing en direction d’un parterre de privilégiés endimanchés, il lance : « Vous ne m’aimez pas… Je ne vous aime pas non plus ! » Au moins, ça avait le mérite d’être clair. Cannes, 2013. Autre époque, autres privilégiés endimanchés assistant à la remise de la Palme d’or à Abdellatif Kechiche pour La Vie d’Adèle. Le cinéma français rayonne toujours et l’on feint de s’aimer.
Aaton va mal. La terrible nouvelle vient de tomber : Aaton est en redressement judiciaire (lire le communiqué de Jean-Pierre Beauviala). Pendant ce temps, on se chamaille. Pendant ce temps, on fait plus de films que jamais, pour moins cher que jamais, en moins de temps que jamais…
Un choix fondamental semble se mettre en place dans le monde du cinéma, un choix grave mais nécessaire, un choix qui aurait dû être pris depuis longtemps et qui a laissé une zone de non droit s’installer, une zone dangereuse où le droit du travail disparaît. Oui, l’industrie cinématographique française n’a plus le droit de travailler sans règles, et elle doit se doter d’une convention collective étendue respectant droit du travail et créativité. Serait ce incompatible ? Je ne crois pas.
Le Micro Salon fut, une fois de plus, notre rendez-vous incontournable de l’année avec une fréquentation qui n’a pas faibli. Aurélie Filippetti, notre ministre de la culture, ne s’y est pas trompé en nous honorant de sa visite. Une première.
Le Micro Salon, rendez-vous annuel de nos membres et de nos partenaires, fêtera le 22 et le 23 février son treizième anniversaire. Cette édition 2013 sera marquée par la présence d’une association amie, celle de nos collègues des métiers du son, l’AFSI.
Une Convention collective qui semble enfin se mettre en place et exister dans les prochains mois ! Un espoir de relocalisation des tournages de films français sur notre territoire suite au projet de crédit d’impôt national et international ! Une mobilisation forte des associations autour des thèmes majeurs que sont les conditions de travail et notre savoir-faire !
Disparition, nom féminin – Absence plus ou moins bien expliquée de quelque chose – Fait de ne plus exister (son opposé, apparition ou réapparition) Délocalisation, nom féminin – Transfert d’activités, de capitaux et d’emplois en des régions du pays OU du monde bénéficiant d’un avantage compétitif du fait de coûts plus bas, d’un pôle de compétences, d’infrastructures mieux adaptées, d’un marché local assurant des débouchés plus vastes (son opposé, relocalisation).
C’est un décor qui parait immuable. Un long couloir à l’une des extrémités duquel trône une photocopieuse. Le plan est haussmannien. Ce couloir dessert, de part et d’autre, quelques bureaux. C’est là, en général, que nous entrons en contact avec l’équipe qui prépare le film.
A Cannes, cette année, la dizaine de films présentés dans les diverses compétitions qui ont bénéficié de la collaboration des directeurs de la photographie membres de l’AFC ont été tournés majoritairement en numérique…, à 70 % ! L’image argentique nous avait habitués à sa lente mutation.
En fait c’est l’idée des trois ordres, clergé, noblesse, tiers état, qui m’a fait évoquer l’idée d’" états généraux " du cinéma lorsque j’ai pris la responsabilité de la présidence de l’AFC il y a trois ans. Depuis, nous avons couru après le temps.
La faillite de Quinta Industries entraînant la fermeture de LTC n’est pas simplement une faillite financière, non plus que la seule résultante du virage technologique qui remonte à 1999, quand les studios américains ont chiffré à deux milliards de dollars par an, l’économie que pourrait dégager la généralisation de la projection numérique*. Nous avions dix ans pour penser cette transition et lui conserver une inventivité artistique et humaine.
Osons, osez, ils osent bien ! Nous avons participé le 14 juin à une réunion de l’Inter-Associations à la Cour des comptes avec le médiateur de la République sur la question de la convention collective et un de ses points d’achoppement, à savoir le seuil des films dits de la diversité, fragiles, sous-financés, (selon le point de vue où on se place) où les producteurs seraient autorisés à certaines conditions* à réaménager l’échelle des salaires. Si le médiateur, considérant que le cinéma est devenu une zone de non-droit, nous a conviés à cette réunion, c’est qu’il souhaitait notre avis, nous le lui avons donné.
Il n’y a pas qu’à Cannes que l’on peut voir des films sur grands écrans, preuve en est cette intervention sur le CML (Cinematography Mailing List, site des DoP américains). Et si " l’expérience salle " reprenait du poil à la bête et de la surface à l’écran ? Si nos collègues américains nous montraient le chemin ?
Notre Assemblée générale ordinaire s’est tenue le 25 mars dernier avec une participation importante de nos membres actifs et de nos associés qui nous ont informés avec précision et inquiétude d’une situation dont chacun d’entre nous se doit de prendre la mesure.
Le Micro Salon 2011, 11e édition, ouvre grandes ses portes les 4 et 5 février. Si nous nous engageons aux côtés de nos associés pour faire de cette manifestation un moment incontournable, c’est parce que l’intérêt que nous portons à nos/vos outils et à nos/vos méthodes de travail restent le signe le plus sûr de la responsabilité que nous continuons et continuerons d’ASSUMER pour les films, avec les metteurs en scène, producteurs, directeurs de production et avec nos équipes d’assistants, d’électriciens et de machinistes.
Aujourd’hui le rythme et la façon dont les outils d’enregistrement des images viennent à nous se sont considérablement modifiés. Il a peu de temps encore, le mouvement d’un directeur de la photographie et de ses assistants vers une caméra, une pellicule, un traitement chimique ou numérique se faisait progressivement. Certains d’entre nous adoptaient une machine et un processus de fabrication des images avec constance, d’autres rejouaient leur choix d’un film à l’autre, il en était ainsi des équipes et des relations avec les prestataires associés à notre travail.
Il y aurait plusieurs façons de raconter ou de renseigner nos associés sur ce qu’est le Dialogue-Actif. Autant de manières que de directeurs photo membres de l’AFC. Je pourrais également partir de la réunion historique du 19 juin qui a vu 37 d’entre nous se réunir, dont certains n’étaient jamais venus à aucune assemblée (53 étaient représentés), pour essayer de définir une conduite, comme on le dit en musique, devant la situation qui entame plus ou moins violemment la cohérence de nos métiers.
Mai reste le mois du cinéma mondial, festival de Cannes oblige. Depuis 60 ans, ses directeurs et délégués gèrent habilement les rapports de force entre l’industrie et la création et permettent aux films d’arriver libres et égaux sur les écrans du festival. Chaque année de nouvelles cinématographies apparaîssent, venant de pays dont l’industrie n’existe pas encore mais dont on voit qu’ils ont besoin d’un imaginaire cinématographique, comme le miroir nécessaire à leur évolution.