Réflexion automnale… Alors que ma fille Syrine, en classe de terminale, est invitée à émettre ses vœux afin de choisir ce vers quoi elle se destinera, je me souviens qu’à un âge proche du sien, je débarquais à Paris avec, pour seuls compagnons d’escapade, un appareil photo argentique et un agrandisseur. C’était en 1987… Cette année -là, on avait posé une question à 700 cinéastes du monde entier dans un hors-série du journal Libération : Pourquoi filmez-vous ?
Lors de notre dernier conseil d’administration – alors que certains d’entre nous imaginent une soirée hommage en l’honneur de Pierre Lhomme, disparu cet été – nous décidons d’élire un nouveau président d’honneur à l’AFC, conscients que les notions de "repères" et de "filiations" demeurent primordiales au sein de notre association. Plutôt que de choisir un seul individu, nous en désignons deux, à l’unanimité : Monsieur Pierre-William Glenn et Monsieur Ricardo Aronovich, membres faisant partie des fondateurs de l’AFC.
Bien que nous ne soyons plus écoliers, collégiens, lycéens ou étudiants, ces quatre mots continuent de rythmer nos années malgré des tournages peu souvent en adéquation avec "les grandes vacances"… Ce qui vaut pour un(e) directeur(trice) de la photographie vaut évidemment pour tout autre technicien de cinéma qui s’engage sur un film entre juin et juillet, autant dire pour la plupart d’entre nous. Pour des impératifs de tournage estivaux, combien sommes-nous à avoir raté les premiers pas de nos enfants, leurs premiers mots et leurs premiers tours de manivelle… à bicyclette ?
Il y a 15 jours, l’un des sujets au bac philo était : A quoi bon expliquer une œuvre d’art ? Intéressant de poser cette question à des lycéens qui n’ont eu guère l’occasion de se voir enseigner des matières artistiques à l’école…
Il y a un an, jour pour jour, je déplorais, lors d’un édito adressé à Pierre Lescure et Thierry Frémeaux, l’absence de techniciens au Festival de Cannes [1]. Cependant, alors que la 72e édition vient de fermer ses portes, saluons l’initiative de deux autres festivals, en France, qui viennent d’enrichir leur programmation d’une présence qui honore l’association que je représente.
Bien qu’elle vienne de tirer sa révérence, la cinéaste Agnès Varda y sera omniprésente puisqu’une photo la montrant sur le dos de Louis Stein, son chef opérateur, a été choisie pour être l’affiche de la 72e édition du Festival de Cannes ! L’image est belle… Ce qu’elle raconte aussi !
« J’avais un ami belge qui était projectionniste à Bruxelles. Il aimait tant les films de Walt Disney, qu’avant même de les projeter, il coupait certains plans entiers du montage pour les conserver. Beaucoup de Belges ignorent qu’ils n’ont jamais vu un film de Walt Disney en entier... »
A la 44e édition des César 2019, il était donc possible de montrer ses fesses à Robert Redford ou de faire remettre par son père un César au champion du box-office, mais il était impossible de pointer du doigt quelques interrogations saillantes du cinéma français sans risquer de se faire interrompre par une petite musique...
Lorsque j’ai été admis à être l’un des membres de l’AFC, je me souviens avoir été interpellé par une affiche sur un des murs de l’association… Cette affiche annonçait la deuxième édition du Micro Salon. Si je n’ignorais rien de cette manifestation publique que l’AFC organisait, une fois par an, pour présenter les derniers outils de tournage dans le domaine de l’image (caméras, objectifs, lumière, machinerie, etc.), je me demandais quel directeur ou directrice de la photographie avait eu la géniale idée de mettre à l’honneur de cette deuxième édition du Micro Salon une cale sifflet !
« Un soleil est une lumière que faute de mieux je ne puis appeler que jaune, jaune soufre pâle, citron pâle, or… C’est si beau le jaune ! » [1] Au début de son œuvre picturale, Vincent Van Gogh cherche à capter les clairs-obscurs dans le paysage. La petite note jaune n’est encore que le rayon horizontal du soleil couchant. Puis il éclaircit sa palette. La lumière vibre au sein des autres couleurs. Il suit la route du soleil et s’installe à Arles.
Mercredi 7 novembre 2018, Paris 9e, 19h30 Remise d’un Special Award à Jean-Pierre Beauviala par le président de l’ASC, Kees van Oostrum, en présence de quelques membres de l’AFC. Aaton, Beauviala, deux noms indissociables, une formule magique, un mot de passe sur tous les continents et partie intégrante du vocabulaire de toutes femmes et hommes qui ont choisi de faire de l’image leur profession.
Au milieu des années cinquante, en Amérique latine, le cinéma se retrouve dans une situation très délicate, tandis qu’en Italie et en France, des cinéastes composent avec ce qu’ils ont – ou plutôt ce qu’ils n’ont pas – et mettent une caméra sur l’épaule tout en filmant à la lumière du jour.
Jeudi 20 septembre, au terme des "Assises de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le cinéma", il a été décidé qu’à partir de 2019, les films dont les équipes seront exemplaires en matière de parité auront droit à 15 % d’aide supplémentaire sur le soutien du CNC mobilisé pour la production*.
Cet été, avant de replonger dans l’œilleton d’une caméra, j’ai eu la chance de me balader de festival en festival pour accompagner Le Procès de Nelson Mandela et les autres*. Si une toile peut aider certains marins à prendre le large, il arrive, parfois, qu’elle ne favorise pas l’envol de spectateurs.
Invité en Allemagne avec d’autres directeurs de la photographie par la célèbre marque au point rouge, j’assiste au baptême d’objectifs destinés au cinéma. Je me retrouve simultanément face à d’immenses tirages d’images fixes qui ont à jamais marqué l’histoire de la photographie et, parfois même, la grande Histoire elle-même.
Cher Thierry Frémeaux et cher Pierre Lescure, Je tiens à vous remercier personnellement pour m’avoir fait une petite place sur les marches de votre immense tapis rouge à une période de l’année où Cannes devient le centre de gravité pour beaucoup. J’espère, Thierry, ne pas t’avoir froissé, lorsque tu as évoqué avec moi l’équipe de l’OL en haut des marches. Bien que natif de Lyon, cela fait des années que je supporte Saint-Etienne et cela avant même d’avoir constaté que la couleur des maillots de l’ASSE servait régulièrement de fond d’incrustation pour le 7e art.
Puisque mon premier édito coïncide avec l’ouverture du 71e Festival de Cannes, impossible de ne pas avoir une petite pensée envers l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion dont j’ai été co-président pendant cinq ans… Nous devions choisir une vingtaine de films par an - une dizaine pour chaque programmation cannoise - afin d’accompagner des cinéastes au sein d’un marché qui ne les réclamait pas…
Depuis un an, je m’étais habitué à ce rendez-vous mensuel avec cette page éditoriale, petit espace présidentiel vertical et rectangulaire dans lequel je pouvais exprimer tout ce que m’inspirait la vie de notre association : mes constats, réflexions et souhaits, mes joies mais aussi (trop souvent cette année) de grandes tristesses.