Editoriaux de la Lettre

L’éditorial de la Lettre de septembre 2015
Par Nathalie Durand, AFC

Quand j’étais assistante, je me souviens de ces séances de rushes après la journée de tournage, prendre le scooter, la voiture, aller jusqu’à Epinay, monter les escaliers qui mènent à la salle de projection, attendre le ventre noué, le noir qui se fait, le premier clap, les images brutes, sans son, la découverte des plans tournés la veille, le soulagement quand le point est là, l’envie de se fondre dans le noir quand il n’y est pas. Voilà, pour moi c’est ça les premiers souvenirs d’Eclair.

L’éditorial de la Lettre de juin 2015 N° 5
Par Nathalie Durand, coprésidente de l’AFC

L’exposition "Lumière" au Grand Palais nous replonge aux sources de ce qui fait notre métier. Depuis plus de cent ans maintenant, les opérateurs rendent compte de l’état du monde. Dans ces premières images en mouvement se tient déjà la force d’un art. Aujourd’hui paraît Lumières n° 5. N° 5, comme un parfum envoûtant de cinéma et de lumière !

L’éditorial de la Lettre de mai 2015 Ouverture
Par Nathalie Durand, Laurent Chalet et Vincent Mathias, coprésidents de l’AFC

L’ouverture, nous en parlons souvent. L’ouverture vers les nouveaux talents, vers ceux dont la filmographie se situe hors des sentiers battus, vers un cinéma reflet d’une société en constante évolution. Force est de reconnaître que l’AFC est reconnue, écoutée. Elle est associée au cinéma de qualité, à une profession qui affirme ses spécificités et qui veut tirer les films toujours vers le haut.

L’éditorial de la Lettre d’avril 2015 Ecrire sur du sable
Par Matthieu Poirot-Delpech, coprésident de l’AFC

Le musée de Mossoul en Irak (2015), les mausolées de Tombouctou au Mali (2012), les Bouddhas de Bâmiyân en Afghanistan (2001). « Misérables hommes, et si imbéciles qu’ils ne comprennent même pas qu’ils sont des barbares ! Il y a deux choses dans un édifice : son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde, à vous, à moi, à nous tous. Donc, le détruire, c’est dépasser son droit. » Cette réflexion de Victor Hugo dans le manifeste Guerre aux démolisseurs conserve deux siècles plus tard sa sinistre actualité…

L’éditorial de la Lettre de mars 2015 Autour de la table
Par Matthieu Poirot-Delpech, coprésident de l’AFC

Le mardi 24 février 2015, le Conseil d’Etat a annulé l’arrêté d’extension de la convention collective de la production cinématographique. Donner un cadre légal aux professions du cinéma serait néfaste à sa diversité selon certains. Nous pensons évidemment qu’aucun film ne mérite d’être abandonné au bord de la route. Les mécanismes qui permettront d’y parvenir ne doivent cependant pas se retourner contre ceux qui fabriquent ces films, y compris – et surtout – dans un contexte économique particulièrement difficile.

L’éditorial de la Lettre de février 2015 L’AFC tape les 25 balais, les 5 lustres, le quart de siècle…
Par Mattieu Poirot-Delpech, coprésident de l’AFC

Nous étions en 1990. Les Français s’étaient faits longtemps attendre, l’ASC américaine avait déjà 72 ans et la BSC anglaise, 41. Derobe, Glenn, Strouvé – nostalgie du temps où les génériques faisaient l’économie des prénoms – bientôt rejoints par Serra, Lhomme, Lenoir et Alazraki, créent l’association. Loiseleux, le spécialiste, rédige les statuts. Les fabricants de pellicules, tout puissants à cette époque, sont les premiers bienfaiteurs. Comme présidents d’honneur, trois incontournables : Kelber, Alekan et Coutard, comme premier président : Lhomme.

L’éditorial de la Lettre de décembre 2014 Arane n’est plus
Par Matthieu Poirot-Delpech, coprésident de l’AFC

Il en va des outils comme des hommes qui les manipulent, ils meurent.
Il est des disparus dont on pense qu’ils « ont fait leur temps » et que « c’était peut-être mieux comme ça ». On pense que leur disparition valait mieux qu’une lente agonie, qu’un pénible chapelet de souffrances. On est triste, c’est tout.

L’éditorial de la Lettre d’octobre 2014 Chronique d’une re-naissance rêvée
Par Rémy Chevrin, coprésident de l’AFC

Les studios de Bry-sur-Marne se meurent alors qu’ils représentent l’un de nos plus beaux outils de travail. Nous ne pouvons laisser partir en fumée la qualité de nos installations techniques cinématographiques : après le démantèlement préparé et mis en scène par de lointains financiers avides de résultats économiques, l’ensemble des installations que nous utilisons encore tous semble voué à un avenir de destruction à plus ou moins courte échéance.

L’éditorial de la Lettre de septembre 2014 Concomitance et corrélation
Par Matthieu Poirot-Delpech, coprésident de l’AFC

Dans un communiqué de presse daté du 15 juillet 2014, la Ficam (Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia) s’alarme de « la disparition des films les mieux financés (- 63 % pour les films compris entre 4 et 10 M€ de budget – disparition des budgets compris entre 4 et 5 M€) qui engendre une perte de valeur de 38 % pour les industries techniques. »

L’éditorial de la Lettre d’avril 2014 Faudrait savoir

L’AFC n’est pas un syndicat ! Ça se saurait… Cela n’empêche pas certains de nos membres d’être syndiqués par ailleurs, au SPIAC-CGT et au SNTPCT exclusivement. Mais il ne faut pas tout mélanger, nous sommes une association professionnelle dont le but est de « défendre l’existence d’une image cinématographique de qualité ». En principe, notre domaine d’intervention s’arrête là.

L’éditorial de la Lettre de mars 2014 Fongibles
Par Matthieu Poirot-Delpech, AFC

Ce mot mystérieux qui sent bon le sous-bois, désignait autrefois ce que nous appelons aujourd’hui d’une façon beaucoup plus triviale les " consommables ". Colonne honnie du devis des directeurs de production, ces fongibles viennent par nature alimenter nos montagnes de déchets et d’encombrants. Ils finissent au pied d’un réverbère, la communauté s’occupera d’en assumer le recyclage.

L’éditorial de la Lettre de février 2014 L’exposition des films
Par Rémy Chevrin, AFC

Il y a quelques années, l’argentique vivant son apogée, je me rappelle un conseil que m’avait donné un étalonneur de laboratoire cinématographique. Je n’étais alors qu’un très jeune opérateur débutant et il m’avait encouragé à remplir mon négatif, à le surexposer afin d’obtenir pour le film que je tournais une image bien contraste et bien saturée en couleur, et en tirant le positif dans les hautes lumières autour de 45-40-40. A contrario, tirer sur le négatif sans limite amenait une image grise et désaturée en couleur.

L’éditorial de la Lettre de janvier 2014 Charivari amphigourique
Par Matthieu Poirot-Delpech, AFC

La transition fulgurante de l’argentique vers le numérique en bouleversant nos habitudes a aussi modifié notre vocabulaire. Rarement pour le meilleur, souvent pour le pire… Les acronymes et les sigles ont envahi nos conversations. Les contresens absurdes aussi.

L’éditorial de décembre L’équité et la décence
par Mattieu Poirot-Delpech, AFC

Un groupe constitué de réalisateurs, de techniciens et de producteurs s’est réuni du 20 août au 17 octobre sous l’égide du CNC, à raison d’une réunion de quatre heures par semaine. Sa mission était de « réfléchir à des propositions qui permettent de mieux financer et exposer le cinéma d’auteur dans toute sa diversité, tout en portant une attention particulière aux premiers et deuxièmes films, garant de l’émergence de nouveaux talents ».

L’éditorial de novembre Avenant
Par Matthieu Poirot-Delpech, AFC

Après d’âpres négociations, l’Avenant de révision de la convention collective de la production cinématographique a finalement été signé le 8 octobre 2013. Si certains pensaient encore que le terme d’avenant était synonyme de sympathique, de bienveillant ou d’aimable lorsqu’il est un adjectif, ils viennent de comprendre qu’il n’en est rien lorsqu’il devient un nom : c’est alors un « acte par lequel on modifie les termes d’un contrat »... Voici donc une tentative de vulgarisation d’un avenant avenant (sic).

Le travail du chapeau...
Par Matthieu Poirot-Delpech, AFC

On vous le dit : les métiers du cinéma sont des métiers à part, ils ne ressemblent à aucun autre. Voici l’argument souvent repris pour justifier une dérégulation au doigt mouillé de toute une branche d’activité…