Entretiens avec des directeurs de la photographie

A propos du travail du directeur de la photographie Robbie Ryan, BSC, ISC, sur "La Favorite", de Yórgos Lánthimos
"Dancing Queen", par François Reumont pour l’AFC

Dans un déluge de plans réalisés au grand angle, le réalisateur grec Yórgos Lánthimos propose cette année à Camerimage une sorte de version lesbienne et Rock ’n’ Roll des Liaisons dangereuses. Un jeu d’échecs, de séduction et de pouvoir entre trois femmes au sommet de la hiérarchie dans l’Angleterre de 1710. Lumière naturelle, fish-eye et panoramiques filés sont au programme de ce voyage dans le temps un peu hors normes, qui évoque à la fois Barry Lindon pour son utilisation de la lumière naturelle, l’univers du théâtre - pour son quasi huis clos dans un château -, et l’univers de certains vidéo-clips pour son choix d’optiques. C’est le très Rock ’n’ Roll Robbie Ryan (badge des Rolling Stones accroché à son chandail bleu troué) qui s’est prêté au traditionnel jeu des questions-réponses à l’issue de la projection peu avant minuit.

Le directeur de la photographie Linus Sandgren, FSF, parle de son travail sur "First Man", de Damien Chazelle
"The Dark Side of the Moon"

Volontairement très éloigné de la traditionnelle saga héroïque américaine, le biopic de Damien Chazelle, First Man (Le Premier homme sur la Lune) se veut intimiste et sombre, et dépeint les difficultés d’un couple à la suite de la perte de leur premier enfant. Alternant beaucoup de techniques de prise de vues différentes selon les séquences, Linus Sandgren, FSF, fait de nouveau équipe avec le jeune réalisateur, tous deux oscarisés pour La La Land. Il nous parle de cet aspect peut-être un peu moins spectaculaire, mais tout aussi important pour lui, de la fabrication du film. (FR)

Le directeur de la photographie Florian Hoffmeister, BSC, parle de la série "The Terror"

Entre étude historique et conte fantastique, la série "The Terror" est adaptée du livre culte de Dan Simmons narrant l’expédition britannique de 1848 partie dans l’Arctique à la recherche du passage du Nord-Ouest. Les deux bateaux (le HMS Terror et l’Erebus) ayant disparu sans jamais laisser de traces, le producteur Ridley Scott trouve ici une nouvelle déclinaison d’un thème qu’il explore depuis le premier Alien, il y a quarante ans. (FR)

Travailler avec Julian Schnabel sur "At Eternity’s Gate"
Par Benoît Delhomme, AFC

Je me souviens de la première fois où j’ai rencontré Julian. C’était il y a douze ans, à Los Angeles, alors que je tournais Salomé, que mettait en scène Al Pacino. Un film indépendant très expérimental, et comme Al jouait et mettait en scène tout à la fois, je me retrouvais souvent très seul à décider des plans et des angles de caméra.

Entretien avec le directeur de la photo Benoît Debie, SBC, à propos de son travail sur "Climax", de Gaspar Noé
Suivi d’un entretien avec Ernesto Giolitti, chef électricien

Tourné en deux semaines "comme un film de potes", ce Climax est fidèle aux thèmes et au style de Gaspar Noé (sexe, drogue et descente aux enfers). Mélangeant improvisation et travail extrêmement répété sur le plateau (comme la longue chorégraphie qui ouvre le film), Benoît Debie, SBC, nous explique comment il a abordé ce tournage plein d’énergie et de choses un peu dingues... (FR)

Les entretiens de Cannes 2018

Découvrir et lire - ou relire - l’ensemble des entretiens de l’AFC parus durant cette 71e édition du Festival de Cannes.

"Manque d’amour", par François Reumont pour l’AFC Le directeur de la photographie Guillaume Schiffman, AFC, parle de son travail sur "Gueule d’ange", de Vanessa Filho

Pour son premier long métrage en tant que réalisatrice, la photographe Vanessa Filho a eu la chance de convaincre Marion Cotillard de se glisser dans la peau d’une jeune maman alcoolique délaissant sa fille de sept ans. Un tournage à hauteur d’enfant pour Guillaume Schiffman, AFC, et son Easy Rig. (FR)

"L’hiver en été", par François Reumont pour l’AFC Où il est question du travail du directeur de la photographie Rémy Chevrin, AFC, sur "Plaire, aimer et courir vite", de Christophe Honoré

Plaire, aimer et courir vite signe le retour en Compétition officielle pour le réalisateur Christophe Honoré (après Les Chansons d’amour, en 2007). Ce mélodrame entre deux hommes met en scène la vie parisienne d’un jeune, venu de Bretagne pour ses études. Un film qui se déroule au cœur des années 1990 et qui évoque le sida et l’œuvre d’artistes dans le monde homosexuel de cette époque. Rémy Chevrin, AFC, nous parle de ce tournage de film de passé immédiat. (FR)

"Sierra pas torride", par François Reumont pour l’AFC Entretien avec le directeur de la photographie José Luis Alcaine à propos de son travail sur "Todos lo saben", d’Asghar Farhadi

Après la France, décidant de tourner son nouveau film en Espagne, le cinéaste iranien Asghar Farhadi s’est lancé dans un thriller familial qui évoque à la fois la tragédie classique théâtrale et le western. Un huis clos familial dans un village de la sierra madrilène, entre vendanges, passions et jalousies. C’est le grand chef opérateur espagnol (et francophone) José Luis Alcaine qui ouvre la compétition de Cannes 2018 avec cet authentique feu d’artifice d’acteurs et de cinématographie. (FR)

Où le directeur de la photographie Pierre-Hugues Galien, AFC, parle de son travail sur "Monsieur Je-sais-tout", de François Prévôt-Leygonie et Stéphane Archinard

Entre comédie romantique et "buddy movie" sur fond de foot et d’autisme, le troisième film du tandem François Prévôt-Leygonie et Stéphane Archinard est l’adaptation d’un roman paru en 2015. Arnaud Ducret reprend le rôle du père malgré lui, cette fois-ci ex joueur de foot embarrassé par l’irruption dans sa vie d’un jeune neveu autiste surdoué d’échec. Pierre-Hugues Galien, AFC, a mis en image cette comédie familiale dont le personnage de Léo (interprété par le jeune Max Baissette de Malglaive) est la découverte. (FR)

La Master Class Ed Lachman, ASC, est en ligne

La vidéo de la Master Class d’Ed Lachman, ASC, est en ligne. Organisée par l’AFC, en partenariat avec l’ENS Louis-Lumière, elle a eu lieu lundi 12 février 2018 dans les locaux de l’Ecole, était animée par Caroline Champetier, AFC, modérée par François Reumont, les propos échangés en anglais traduits par Massoumeh Lahidji.

Entretien avec le directeur de la photographie Tom Stern, AFC, ASC, à propos de son travail sur "Le 15:17 pour Paris", de Clint Eastwood
À 300 km/h

Adapté du fait divers terroriste d’août 2015 au cours duquel trois jeunes touristes américains ont pu éviter un carnage à bord du Thalys, Le 15:17 pour Paris est un étrange mélange au grand écran entre fiction et réalité. Interprété par les trois héros en personne, ce film passe du drame adapté au cinéma pour sa première partie (l’enfance des trois garçons) à une sorte de docu fiction où chaque élément semble sorti de la réalité jusqu’à l’intégration d’images d’archives pour l’épilogue élyséen. Tom Stern, ASC, AFC, fidèle directeur de la photographie du cinéaste californien, explique les enjeux photographiques de ce film pas comme les autres. (FR)

Où le directeur de la photographie Eric Gautier, AFC, parle de son travail sur "L’Apparition", de Xavier Giannoli
Filmer l’invisible, par François Reumont pour l’AFC

A cette question sur le potentiel paradoxe de mettre en image un film autour d’une apparition supposée de la Vierge Marie, Eric Gautier, AFC, sourit et se remémore le début de son aventure au côté de Xavier Giannoli : « C’est un peu un défi de filmer le mystère de la foi. L’amour de Dieu, c’est comme l’amour tout court : il n’y a aucune preuve tangible, seulement du don de soi. La sincérité (et le mensonge, comme dans d’autres films du cinéaste) est la question centrale de l’intrigue. Avec, comme catalyseur scénaristique, la solitude de ces deux personnages, Jacques (Vincent Lindon) et Anna (Galatea Bellugi) ».

Entretien avec le directeur de la photographie Bruno Delbonnel, AFC, ASC, à propos de son travail sur "Les Heures sombres", de Joe Wright
"De la fumée, du cognac et du latex", par François Reumont pour l’AFC

Traitant des premières semaines mouvementées de Winston Churchill en tant que premier ministre du Royaume-Uni (mai 1940), le film de Joe Wright offre un portrait attachant d’un homme lyrique et exalté tout en étant assailli par le doute. Une prestation impériale de Gary Oldman qui lui permettra sans doute d’atteindre la nomination aux Oscars 2018. Bruno Delbonnel, AFC, ASC, nous parle du tournage de cette ode à la langue anglaise. (FR)