Dans un documentaire touchant et original, la directrice de la photographie et réalisatrice néerlandaise Claire Pijman, NSC, offre un portrait du chef opérateur Robby Müller, NSC, collaborateur mythique de Wim Wenders, Jim Jarmusch et Lars Von Trier. Le film est bâti sur une série d’archives personnelles transmises à la réalisatrice par Robby Müller dans les dernières années de sa vie. La maladie l’empêchant alors de s’exprimer, c’est avant tout à travers ce journal intime tourné en vidéo 8 mm que l’artiste nous transmet un précieux testament, plusieurs cinéastes venant en complément partager leur souvenirs. (FR)
Dans un déluge de plans réalisés au grand angle, le réalisateur grec Yórgos Lánthimos propose cette année à Camerimage une sorte de version lesbienne et Rock ’n’ Roll des Liaisons dangereuses. Un jeu d’échecs, de séduction et de pouvoir entre trois femmes au sommet de la hiérarchie dans l’Angleterre de 1710. Lumière naturelle, fish-eye et panoramiques filés sont au programme de ce voyage dans le temps un peu hors normes, qui évoque à la fois Barry Lindon pour son utilisation de la lumière naturelle, l’univers du théâtre - pour son quasi huis clos dans un château -, et l’univers de certains vidéo-clips pour son choix d’optiques. C’est le très Rock ’n’ Roll Robbie Ryan (badge des Rolling Stones accroché à son chandail bleu troué) qui s’est prêté au traditionnel jeu des questions-réponses à l’issue de la projection peu avant minuit.
Volontairement très éloigné de la traditionnelle saga héroïque américaine, le biopic de Damien Chazelle, First Man (Le Premier homme sur la Lune) se veut intimiste et sombre, et dépeint les difficultés d’un couple à la suite de la perte de leur premier enfant. Alternant beaucoup de techniques de prise de vues différentes selon les séquences, Linus Sandgren, FSF, fait de nouveau équipe avec le jeune réalisateur, tous deux oscarisés pour La La Land. Il nous parle de cet aspect peut-être un peu moins spectaculaire, mais tout aussi important pour lui, de la fabrication du film. (FR)
Entre étude historique et conte fantastique, la série "The Terror" est adaptée du livre culte de Dan Simmons narrant l’expédition britannique de 1848 partie dans l’Arctique à la recherche du passage du Nord-Ouest. Les deux bateaux (le HMS Terror et l’Erebus) ayant disparu sans jamais laisser de traces, le producteur Ridley Scott trouve ici une nouvelle déclinaison d’un thème qu’il explore depuis le premier Alien, il y a quarante ans. (FR)
Je me souviens de la première fois où j’ai rencontré Julian. C’était il y a douze ans, à Los Angeles, alors que je tournais Salomé, que mettait en scène Al Pacino. Un film indépendant très expérimental, et comme Al jouait et mettait en scène tout à la fois, je me retrouvais souvent très seul à décider des plans et des angles de caméra.
Tourné en deux semaines "comme un film de potes", ce Climax est fidèle aux thèmes et au style de Gaspar Noé (sexe, drogue et descente aux enfers). Mélangeant improvisation et travail extrêmement répété sur le plateau (comme la longue chorégraphie qui ouvre le film), Benoît Debie, SBC, nous explique comment il a abordé ce tournage plein d’énergie et de choses un peu dingues... (FR)
A l’occasion de la sortie en salles, le 15 août 2018, du Monde est à toi, de Romain Gavras, lire ou relire l’entretien accordé par le réalisateur et le directeur de la photographie André Chemetoff à propos de leur travail sur le film, sélectionné par la Quinzaine des réalisateurs au 71e Festival de Cannes.
A l’occasion de la sortie sur les écrans, le 8 août 2018, de Under The Silver Lake, de David Robert Mitchell, voir ou revoir l’entretien filmé à propos du travail effectué par le directeur de la photographie Michael Gioulakis sur le film, en Compétition officielle au 71e Festival de Cannes.
A l’occasion de la sortie sur les écrans, le 27 juin 2018, d’Un couteau dans le cœur, de Yann Gonzalez, lire ou relire l’entretien accordé par le directeur de la photographie Simon Beaufils à propos de son travail sur le film, en Compétition officielle au 71e Festival de Cannes.
A l’occasion de la présence sur les écrans, depuis le 9 mai 2018, de Todos lo saben (Everybody Knows), d’Asghar Frahadi, lire ou relire l’entretien accordé par le directeur de la photographie José Luis Alcaine à propos de son travail sur le film, en Sélection officielle Hors Compétition au 71e Festival de Cannes.
Pour son premier long métrage en tant que réalisatrice, la photographe Vanessa Filho a eu la chance de convaincre Marion Cotillard de se glisser dans la peau d’une jeune maman alcoolique délaissant sa fille de sept ans. Un tournage à hauteur d’enfant pour Guillaume Schiffman, AFC, et son Easy Rig. (FR)
Plaire, aimer et courir vite signe le retour en Compétition officielle pour le réalisateur Christophe Honoré (après Les Chansons d’amour, en 2007). Ce mélodrame entre deux hommes met en scène la vie parisienne d’un jeune, venu de Bretagne pour ses études. Un film qui se déroule au cœur des années 1990 et qui évoque le sida et l’œuvre d’artistes dans le monde homosexuel de cette époque. Rémy Chevrin, AFC, nous parle de ce tournage de film de passé immédiat. (FR)
Après la France, décidant de tourner son nouveau film en Espagne, le cinéaste iranien Asghar Farhadi s’est lancé dans un thriller familial qui évoque à la fois la tragédie classique théâtrale et le western. Un huis clos familial dans un village de la sierra madrilène, entre vendanges, passions et jalousies. C’est le grand chef opérateur espagnol (et francophone) José Luis Alcaine qui ouvre la compétition de Cannes 2018 avec cet authentique feu d’artifice d’acteurs et de cinématographie. (FR)
Entre comédie romantique et "buddy movie" sur fond de foot et d’autisme, le troisième film du tandem François Prévôt-Leygonie et Stéphane Archinard est l’adaptation d’un roman paru en 2015. Arnaud Ducret reprend le rôle du père malgré lui, cette fois-ci ex joueur de foot embarrassé par l’irruption dans sa vie d’un jeune neveu autiste surdoué d’échec. Pierre-Hugues Galien, AFC, a mis en image cette comédie familiale dont le personnage de Léo (interprété par le jeune Max Baissette de Malglaive) est la découverte. (FR)
La vidéo de la Master Class d’Ed Lachman, ASC, est en ligne. Organisée par l’AFC, en partenariat avec l’ENS Louis-Lumière, elle a eu lieu lundi 12 février 2018 dans les locaux de l’Ecole, était animée par Caroline Champetier, AFC, modérée par François Reumont, les propos échangés en anglais traduits par Massoumeh Lahidji.
Adapté du fait divers terroriste d’août 2015 au cours duquel trois jeunes touristes américains ont pu éviter un carnage à bord du Thalys, Le 15:17 pour Paris est un étrange mélange au grand écran entre fiction et réalité. Interprété par les trois héros en personne, ce film passe du drame adapté au cinéma pour sa première partie (l’enfance des trois garçons) à une sorte de docu fiction où chaque élément semble sorti de la réalité jusqu’à l’intégration d’images d’archives pour l’épilogue élyséen. Tom Stern, ASC, AFC, fidèle directeur de la photographie du cinéaste californien, explique les enjeux photographiques de ce film pas comme les autres. (FR)
A cette question sur le potentiel paradoxe de mettre en image un film autour d’une apparition supposée de la Vierge Marie, Eric Gautier, AFC, sourit et se remémore le début de son aventure au côté de Xavier Giannoli : « C’est un peu un défi de filmer le mystère de la foi. L’amour de Dieu, c’est comme l’amour tout court : il n’y a aucune preuve tangible, seulement du don de soi. La sincérité (et le mensonge, comme dans d’autres films du cinéaste) est la question centrale de l’intrigue. Avec, comme catalyseur scénaristique, la solitude de ces deux personnages, Jacques (Vincent Lindon) et Anna (Galatea Bellugi) ».