Festival de Cannes 2022

Cannes, Caméra d’or 2022
Par Jean-Claude Larrieu, AFC

Désigné par nos pairs du conseil d’administration de l’AFC à la fonction de membre du jury de "La Caméra d’or", je suis parti vers un Cannes inconnu, vivre dans la continuité les 12 jours du festival. Instruit par l’expérience de nos confrères qui eurent le privilège de tenir le même rôle, par celle d’avoir dirigé l’image des films Oriana et Petits arrangements avec les morts, qui obtinrent en leur temps ce prix remarqué, j’ai pénétré dans les hauteurs du Palais du Festival, édifice à l’allure d’aéroport international, pour y recevoir, des mains de nos hôtes prévenants, le sésame d’une organisation qui s’avèrera sans failles.

Retour sur le Prix CST de la Jeune Technicienne au Festival de Cannes 2022
Par Claude Garnier, AFC

On pourrait se demander pourquoi un Prix de la Jeune Technicienne ? La réponse, pour moi, – ainsi que le paradoxe qui l’accompagne – tient dans le peu de femmes éligibles à ce prix. J’ai accepté la proposition qui m’a été faite d’être membre du jury car je voulais soutenir la carrière d’une jeune technicienne et aussi souligner encore une fois le manque de parité dans nos beaux métiers.

Les entretiens au Festival de Cannes 2022

Depuis l’ouverture du 75e Festival de Cannes, mardi 17 mai 2022, nous avons publié 30 entretiens et textes dans lesquels des directeurs de la photographie parlent de leur travail sur un film sélectionné dans l’une ou l’autre des sélections et sections. Voici réunis les liens permettant de lire ou relire chacun d’eux.

Darius Khondji, AFC, ASC, évoque son travail sur "Armaggedon Time", de James Gray
Automne à New York

Film automnal et sombre, baigné d’une lumière solaire dorée vacillante, Armageddon Time, de James Gray, est un long métrage rempli de souvenirs pour son réalisateur. Une histoire constituée d’une galerie de personnages ayant tous existé, tirés de son enfance dans le quartier du Queens. Avec au centre de l’intrigue un adolescent à la recherche de lui-même – interprété à l’écran par le jeune Banks Repeta – entouré de Anne Hathaway (la mère), Jeremy Strong (le père) et Anthony Hopkins (le grand-père). Darius Khondji, AFC, ASC en est le maître d’œuvre à l’image, proposant une image sobre et douce dans ce New York du milieu des années 1980, où la musique hip hop naît tandis que le mouvement punk s’éteint peu à peu. (FR)

Retour sur l’Hommage Pierre Angénieux à Darius Khondji, AFC, ASC, en images et mots prononcés

Depuis neuf ans au Festival de Cannes, Angénieux met en lumière la direction de la photographie et à l’occasion de cette 75e édition, l’"Hommage Pierre Angénieux" a été remis à Darius Khondji, AFC, ASC, et un "Encouragement" à Evelin van Rei. Lors de la soirée, vendredi 27 mai, à laquelle assistaient de nombreuses personnalités amies, Agnès Godard, AFC, lauréate en 2021, a lu le texte qui suit, accompagné de quelques photographies de la cérémonie et de la Master Class qu’il a donnée la veille.

Au palmarès du 75e Festival de Cannes

Lors de la cérémonie du clôture de la 75e édition du Festival de Cannes, qui s’est déroulée samedi 28 mai, le jury, présidé par Vincent Lindon, a annoncé son palmarès. La Palme d’or a été décernée à Triangle of Sadness, de Ruben Östlund, photographié par Fredrik Wenzel, FSF, la Caméra d’or, à War Pony, de Gina Gammel et Riley Keough, photographié par David Gallego, ADFC, et le Prix CST de l’Artiste-Technicien, à l’ensemble de l’équipe Son du film Triangle of Sadness, de Ruben Östlund.

Benjamin Loeb, FNF, nous parle du tournage de "Sick of Myself", de Kristoffer Borgli
Grain de beauté

Le directeur de la photo norvégien Benjamin Loeb, FNF, a cette année à Cannes deux films en sélection : When You Finish Saving the World, le premier long métrage du comédien Jesse Eisenberg (le Mark Zuckerberg de The Social Network), et Sick of Myself, de son compatriote Kristoffer Borgli. Deux films indépendants tournés sur pellicule (16 et 35 mm 2p), qui témoignent du retour en force sur la Croisette des projets choisissant l’argentique pour traduire leur vision sur l’écran. (FR)

Hélène Louvart, AFC, évoque son travail de collaboration avec Léonor Séraille sur "Un petit frère"

Alors qu’elle remporte la Caméra d’or en 2017 pour son premier film Jeune femme, Léonor Séraille revient sur la Croisette en Compétition officielle avec Un petit frère. L’histoire se déroule sur vingt ans, on accompagne d’abord la mère, Rose, une jeune femme ivoirienne qui débarque avec ses deux enfants à Paris en 1989. Grâce à des ellipses, la réalisatrice nous guide ensuite vers l’un des fils, Jean, puis vers le plus jeune, Ernest. Trois époques, trois points de vue. La directrice de la photographie Hélène Louvart, AFC, évoque son travail de collaboration avec Léonor. (BB)

Le chef opérateur David Gallego, ADFC, parle de son travail sur "War Pony", de Gina Gammel et Riley Keough
Little Big Men

C’est au cœur de la réserve indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, que la productrice Gina Gammel et la comédienne Riley Keough ont décidé de s’installer pour leur premier long métrage en tant que co-réalisatrices. War Pony est un film interprété par des non professionnels, qui décrit la vie quotidienne de plusieurs jeunes de la tribu des Lakotas. C’est aussi une plongée dans l’Amérique des exclus, vivant dans des mobiles homes, transpercés par l’économie de la drogue. David Gallego, ADFC, directeur de la photographie d’origine colombienne (I Am Not a Witch, de Rungano Nyoni, remarqué à Cannes en 2017) s’empare de ce film à la fois politique et touchant. (FR)

Antoine Héberlé, AFC, revient sur ses choix techniques pour "Mediterranean Fever", de Maha Haj

Après son premier film, Personal Affairs, sélectionné à Un Certain Regard en 2016, Maha Haj revient sur la Croisette avec son deuxième long métrage, Mediterranean Fever (Fièvre méditerranéenne). Dans cette tragédie glaçante, la réalisatrice, Palestinienne et citoyenne israélienne, aborde très librement la perte d’identité des Palestiniens vivant en Israël. C’est à Antoine Héberlé, AFC, chef opérateur de nombreux films étrangers, qu’elle confie l’image de Mediterranean Fever. Au cours de sa carrière, Antoine a acquis une grande expérience de tournage au Moyen-Orient et adapte sans cesse ses compétences sur ces films parfois périlleux et au budget souvent modeste. (BB)

Le chef opérateur Hooman Behmaanesh revient sur le tournage de "Leila’s Brothers", de Saeed Roustaee
24 carats d’or

Après le très remarqué La Loi de Téhéran, le cinéaste Saeed Roustaee présente, en cette 75e édition, une histoire de famille, Leila’s Brothers, dont les thèmes sont intimement liés à ceux de la société iranienne actuelle. Filmé en grande partie dans un modeste appartement de la capitale iranienne, le film rivalise d’ingéniosité pour gérer les scènes avec les six personnages qui constituent la famille. Hooman Behmaanesh nous parle de son expérience de directeur de la photographie sur ce film. (FR)

Retour sur les CanneS Technique de la CST

A l’occasion de cette 75e édition du Festival de Cannes, la CST (Commission supérieure technique de l’image et du son) a innové en créant un rendez-vous quotidien, CanneS Technique, dans la continuité de sa mission de valorisation des techniciennes et techniciens du cinéma. Parmi les huit rendez-vous proposés, en voici quatre à voir en replay, dont trois ont un lien avec l’AFC.

La cheffe opératrice Evelin van Rei à l’honneur du "Film français" quotidien

Le Quotidien cannois du Film français publie dans ses pages des courts articles relatant les Déjeuners qu’il organise avec des personnalités du cinéma présentes à Cannes. Dans son numéro du 26-27 mai, il avait invité la jeune directrice de la photographie Evelin van Rei, qui recevra l’Encouragement Spécial Angénieux lors de l’Hommage à Darius Khondji, AFC, ASC.

Sébastien Buchmann, AFC, revient sur les défis relevés pour filmer "Le Parfum vert", de Nicolas Pariser

C’est dans l’univers du théâtre que Nicolas Pariser plante l’intrigue de son nouveau film Le Parfum vert, en sélection à la Quinzaine des réalisateurs. Entre le film d’espionnage et l’univers de la BD, les ombres d’Hitchcock et de Tintin planent tout au long des péripéties un peu rocambolesques vécues par l’étrange tandem Vincent Lacoste et Sandrine Kiberlain. Sébastien Buchmann, AFC, fidèle collaborateur de Nicolas Pariser que la Quinzaine des réalisateurs avait déjà accueilli à Cannes en 2019 pour Alice et le maire signe une image colorée et contrastée, avec des effluves de vert… (BB)

Fredrik Wenzel, FSF, raconte le tournage de "Triangle of Sadness", de Ruben Östlund
Carl et Yaya sont dans un bateau...

Après The Square (Palme d’or 2017) et Snow Therapy (Un Certain Regard 2014), le Suédois Ruben Östlund revient en force sur la Croisette avec une bombe hilarante où certaines scènes se hissent à la hauteur de l’Himalaya des Monty Python. Triangle of Sadness a enthousiasmé le public lors du premier week-end du Festival, déclenchant des fous rires dans la salle tandis que des seaux de vomi se déversent à l’écran. Le directeur de la photo Fredrik Wenzel, FSF, refait équipe avec le réalisateur de Göteborg sur ce tournage marathon de près de quatre-vingt cinq jours (interrompu au tout début de la pandémie en mars 2020, puis repris à l’automne). Il nous fait part de sa joie d’avoir pu filmer ce nouveau sérieux candidat au palmarès. (FR)

Hazem Berrabah, AFC, TSC, parle d’"Ashkal", de Youssef Chebbi
Le béton, les flics et le feu

Ashkal, de Youssef Chebbi, est un film qui prend comme décor un quartier particulier de la capitale tunisienne : "Les Jardins de Carthage", lotissement immobilier symbole de l’ancien régime, resté en plein chantier depuis la révolution de 2011. Cette enquête policière est aussi un film politique et social sur la Tunisie d’aujourd’hui, tout en y intégrant une dimension métaphysique et religieuse. C’est Hazem Berrabah, AFC, TSC, qui est derrière la caméra et il nous parle de ce film où les images donnent à ce quartier en chantier, un vrai premier rôle au cinéma. (FR).