Présidé par Kaouther Ben Hania – et composé d’Ariane Labed, Benedikt Erlingsson, María Zamora, Huh Moon yung –, le jury de la 61e Semaine de la Critique a annoncé son palmarès lors de la soirée de clôture, mercredi 25 mai. Le Grand Prix est allé à La Jauría, d’Andrés Ramírez Pulido, photographié par Balthazar Lab, et le Prix Découverte Leitz Cine du court métrage, à Ice Merchants, film d’animation de João Gonzalez.
Désirant remettre au goût du jour la figure un peu poussiéreuse de l’impératrice d’Autriche, la cinéaste allemande Marie Kreutzer a décidé de proposer sa version, résolument féministe. Enserrée par ce corset qu’on lui lace fermement autour de sa taille de guêpe, la comédienne luxembourgeoise Vicky Krieps prête désormais ses traits à Sissi. Pour mettre en images cette princesse en fuite émotionnelle perpétuelle, la directrice de la photo Judith Kaufmann, BVK, a effectué un travail très subtil, en 35 mm argentique 3P et format 2,39 sphérique. Un film remarqué en cette 75e édition du Festival, section officielle Un Certain Regard. (FR)
Angénieux, partenaire officiel du 75e Festival de Cannes, propose, dans le cadre de l’Hommage Pierre Angénieux 2022 rendu à Darius Khondji, AFC, ASC, une Master Class que donnera le directeur de la photographie, jeudi 26 mai en matinée.
J’avais déjà tourné le film La Croisade avec Louis. Lorsqu’il m’a parlé de L’innocent, Louis m’a tout de suite dit qu’il voulait explorer d’autres chemins visuels, voire presque construire le film à l’opposé du précédent. Très vite, on a parlé du mélange des genres. Le film navigue entre la comédie, le film policier, la comédie romantique, le film d’action. Il fallait jouer avec les codes du genre, jouer avec le cinéma tout court. Nos références allaient de Uncut Gems, des frères Safdie, Vertigo, de Hitchcock, Conversation secrète, de Coppola, La Règle du jeu, de Renoir. Il fallait chercher une photographie romanesque qui pourrait envelopper tous ces genres.
Pour son deuxième long métrage en tant que réalisateur (et après avoir réalisé une partie de la série "En thérapie"), l’ex-directeur de la photographie Mathieu Vadepied a choisi de raconter l’aventure de Sénégalais catapultés sous les drapeaux en 1914. Interprété à l’écran par Omar Sy (qu’il a notamment photographié sur Intouchables) et Alassane Diong, qui incarne son fils, le film se veut comme l’étude de personnages soudain plongés dans un contexte inconnu, plutôt qu’une re-création minutieuse de l’affrontement dans les tranchées de Verdun. Luis Arteaga s’occupe de mettre en image ce film qui se veut tout sauf épique... (FR)
Les films d’Arnaud Desplechin nous ont souvent plongés au cœur de déchirements familiaux ; avec Frère et sœur le réalisateur réinvente son thème fétiche et propose d’explorer les sentiments qui opposent Alice, Marion Cotillard, à Louis, Melvil Poupaud. Fidèle collaboratrice du cinéaste depuis Trois souvenirs de ma jeunesse, la directrice de la photographie Irina Lubtchansky, AFC, élabore pour ce drame une image à la fois douce et réaliste, contrastée et romanesque… Frère et sœur est en Compétition officielle sur la Croisette pour son 75e Festival. (BB)
Raie Manta, sélectionné à la Semaine de la Critique du 75e Festival de Cannes, est un court métrage qui propose une traversée de Paris à travers le portrait de trois personnages marginaux. Le triptyque est une forme privilégiée du réalisateur, Anton Bialas, qui lui a déjà valu plusieurs sélections en festival, comme la Berlinale avec A l’entrée de la nuit ou encore le FID Marseille avec Derrière nos yeux. Julia Mingo, la cheffe opératrice, nous parle de sa collaboration artistique autour de cet objet filmique sensible, à la croisée de la fiction et du cinéma expérimental. Au Festival de Cannes, Julia Mingo présente également son premier long métrage en tant que cheffe opératrice, Libre Garance !, de Lisa Diaz, dans la sélection Cannes Écrans Juniors, qui s’adresse aux jeunes publics. (MC)
Le Quotidien gratuit du Film français publie, dans son n° 27 - 24 mai 2022, une pleine page consacrée, dans un entretien-rencontre, à la directrice de la photographie Hélène Louvart, AFC, à son parcours, sa façon de travailler, son style, sa rencontre avec Léonor Serraile pour Un petit frère et sa façon d’aborder l’image du film. En voici quelques extraits.
Dans La Jauría, premier long métrage du réalisateur colombien Andrés Ramírez Pulido, on suit le quotidien de jeunes délinquants, captifs dans une jungle luxuriante. Bien que très ancré dans un réalisme presque documentaire, le film se bâtit une identité visuelle unique et significative. A l’occasion de la présentation du film à la Semaine de la Critique, Balthazar Lab, le chef opérateur, nous parle de ses choix visuels, de la préparation à la postproduction du film. (MC)
Rachid Bouchareb a décidé pour son dixième long métrage en tant que réalisateur de plonger le spectateur dans les manifestations étudiantes de décembre 1986. Avec, au centre de Nos frangins, la reconstitutions libre de deux tragédies : les morts des jeunes Malik et Abdel devenus les symboles des bavures policières des années Pasqua - Pandraud. Alternant vraies images d’archives, archives reconstituées et fiction plus classique, le film a été un vrai défi pour retrouver notamment la texture de la vidéo utilisée par les reportages TV de l’époque. Guillaume Deffontaines, AFC, s’explique. (FR)
Film fantastique, film choral, et chronique d’un secret familial, Les Cinq diables s’enracine dans les paysages du massif de l’Oisans, dont les montagnes et l’eau glacée hantent régulièrement le film. Paul Guilhaume, AFC, fait de nouveau équipe avec la réalisatrice Léa Mysius pour mettre en image ce film dont la pandémie a chamboulé le tournage. Adèle Exarchopoulos y trouve un très beau rôle de mère aux passions endormies, tandis que la jeune et lumineuse Sally Dramé y interprète sa fille. Le film est présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. (FR)
Dans un communiqué, l’association Les Monteurs Associés a annoncé se réjouir que dix-sept films en sélection au 75e Festival de Cannes ont été montés par huit cheffes monteuses et dix chefs monteurs, et que sept assistantes monteuses et quatre assistants monteurs, membres de LMA, ont travaillé sur un film sélectionné cette année.
Après plusieurs reconstitutions d’affaires policières sur Marseille (La French, Bac Nord), le réalisateur Cédric Jimenez a décidé de s’emparer d’un fait divers planétaire avec la traque du commando terroriste responsable des attaques parisiennes du 13 novembre 2015. Réunissant un casting de stars avec, à sa tête, Jean Dujardin (déjà présent dans La French), cette adaptation des faits, écrite par Olivier Demangel, immerge le spectateur dès les premières minutes du film dans les rouages de la SDAT (Sous direction anti terroriste de la police). Une équipe, dont les méthodes et les objectifs évoquent parfois ceux de la DGSI, popularisée par la série "Le Bureau des Légendes"... Pour mettre en image cette course contre la montre, Nicolas Loir, AFC, a dû mettre en place un dispositif très souple, à deux caméras, voire plus, pour saisir ces moments très intenses où l’histoire du pays s’écrit au fil des minutes qui s’égrènent. (FR)
Le film se passe dans les années 1980 et raconte l’histoire de Valeria lorsqu’elle était à l’école du Théâtre des Amandiers mais avec des acteurs d’aujourd’hui. Je voulais que l’on ressente ça aussi à l’image. Le souvenir des images est plus important que l’image elle-même. Quand on voit le film, on doit sentir les années 1980 et les années 2020. Car le film est une rencontre entre le passé et le présent.