Lors de la cérémonie de clôture de la 77e édition du Festival de Cannes, samedi 25 mai 2024, le jury, présidé par Greta Gerwig, a annoncé son palmarès. La Palme d’or a été attribuée à Anora, de Sean Baker, photographié par Drew Daniels, et, entre autres prix, la Caméra d’or à Armand, de Halfdan Ullmann Tøndel, photographié par Pål Ulvik Rokseth. Les Prix CST ont été décernés à deux directrices de la photographie : Daria D’Antonio, pour l’Artiste-Technicienne, et Evgenia Alexandrova, AFC, pour la Jeune Technicienne de cinéma.
Dans un entretien publié sur le site Internet du Festival de Cannes, l’actrice Céline Sallette revient sur sa première expérience derrière la caméra, le film Niki, et, entre autres, sur sa façon d’aborder le tournage au côté du directeur de la photographie, Victor Seguin, AFC.
Niki, biopic sur Niki de Saint Phalle, présenté dans la sélection Un Certain Regard, est la première réalisation de la comédienne Céline Sallette. Dans cet entretien croisé, le chef opérateur du film, Victor Seguin, AFC, répond aux questions de son confrère Jean-François Hensgens, AFC, SBC.
Porté par un casting éblouissant, avec en tête la jeune Mikey Madison dans le rôle d’une strip-teaseuse, Anora, de Sean Baker, est un film captivant. Avec une écriture à la fois simple et millimétrée qui place l’intrigue dans une direction pour ensuite mieux prendre le spectateur à contre-pied... Et enfin le cueillir dans une scène finale d’une grande force qui va sans doute rester dans l’histoire du Festival. Tourné avec les mêmes techniques qu’affectionnaient les grands directeurs de la photographie américains des années 1970 – pellicule Kodak, Scope 4 perf, zooms et flashage négatif à la prise de vues –, ce tour de force cinématographique est vraiment l’un des événements majeurs de la 77e édition du Festival, où le film était en Compétition officielle. C’est Drew Daniels qui en signe les images, et qui vient nous expliquer que rien ne remplace les frissons qu’on peut avoir sur un tel film en tant que directeur de la photo en prenant les décisions créatives en direct sur le plateau, et non pas en s’en remettant aux seuls outils de postproduction numériques. (FR)
La lauréate 2024 du prix Encouragement Spécial Pierre Angénieux est d’origine estonienne, basée depuis déjà douze ans aux USA, après être passée juste après son bac par la Chine. Une première expatriation où elle a étudié, appris un peu la langue et tourné ses premiers films documentaires. Kadri Koop est donc une jeune femme curieuse de tout qui a multiplié les expériences à travers la planète et qui travaille désormais entre l’Europe et Hollywood. Lieu où elle réside et entretient un très beau potager sous le soleil californien. Elle est venue à Cannes nous parler d’images, de visages et de zooms ! (FR)
Le n°9 du quotidien cannois du Film français, jeudi 23 mai, dans sa rubrique "Les déjeuners du Film Français à la Plage des Palmes", publiait un court entretien avec le directeur de la photographie indien Santosh Sivan, ISC, ASC, lauréat de l’Hommage Pierre Angénieux 2024. En voici quelques extraits.
Le jury de la 63e Semaine de la Critique, présidé par Sylvie Pialat et entourée, entre autres, de la directrice de la photographie belge Virginie Surdej, SBC, a annoncé son palmarès lors de la soirée de clôture, mercredi 22 mai. Le Grand Prix a été attribué à Simon de la montaña, de Federico Luis, photographié par Marcos Hastrup, et le Prix Découverte Leitz Cine du court métrage à Montsouris, de Guil Sela, photographié par Tara-Jay Bangalter.
Film de famille où chacun joue son propre rôle, Marcello Mio, de Christophe Honoré, se présente comme un biopic d’évocation très libre dans la lignée du I’m Not There, de 2007, consacré par Todd Haynes à Bob Dylan. Lancé dès sa scène d’ouverture sur le ton d’une farce, le film navigue de façon très étrange entre la comédie, les hommages aux grands films mythiques du comédien, et les références familiales très personnelles, que seuls les cinéphiles pourront déchiffrer. Rémy Chevrin, AFC, nous parle de ce projet extrêmement libre du cinéaste français avec qui il travaille depuis vingt-cinq ans... (FR)
Après un détour par l’Angleterre pour tourner Firebrand / Le Jeu de la Reine, en sélection officielle l’an dernier sur la Croisette, Karim Aïnouz revient dans son pays pour y réaliser Motel Destino, un thriller érotique haut en couleur tourné tout près de sa ville natale, Fortaleza, au Brésil. C’est pour une troisième collaboration que la cheffe opératrice Hélène Louvart, AFC, s’engage au côté du réalisateur brésilien pour (re)créer l’univers visuel d’un lieu insolite et rendre sensible les relations humaines qui s’y passent, faite d’humour et de tensions. Pour la deuxième année consécutive, Karim Aïnouz est sélectionné en Compétition officielle pour cette 77e édition du Festival de Cannes. (BB)
Mercredi 22 mai, pour la huitième émission de CanneS prime Time, Alexia de Mari et Mathieu Guetta ont reçu Sabrina Joutard, directrice adjointe du Catalogue Pathé et Frédéric Mercier, critique de cinéma au magazine Transfuge et à la revue Positif.
Réussir en un film à mêler le drame familial, le thriller de narcotrafiquants, et la comédie musicale qui s’achève sur un air de Georges Brassens n’est pas forcément chose la plus aisée. C’est le défi inouï que s’est lancé Jacques Audiard avec Emilia Perez, l’ovni de la 77e sélection cannoise, et depuis ses 12 minutes d’ovation dans le Grand Théâtre Lumière, un des plus sérieux prétendants à la Palme d’or. Paul Guilhaume, AFC, déjà présent pour Les Olympiades, son dernier film en date vient nous raconter les coulisses de ce projet hors norme qui a nécessité près de trois années de préparation avant de voir le jour. Il évoque entre autres la recréation du Mexique en studio à Paris, et le travail sur le rythme qui a influencé sa mise en image du film. (FR)
Mélange inédit entre burlesque muet à la Buster Keaton et film de vampire qui convoque l’expressionnisme, Sister Midnight, de Karan Kandhari, est surtout un portrait féminin original dans le contexte des quartiers pauvres de Bombay. Si le réalisateur est d’origine indienne, il vit et travaille en Angleterre et son style de mise en scène, son utilisation de la musique trahissent tout à fait son sens de l’humour "so British". Voici les secrets de fabrication de cette étrange comédie dont le style alterne tout du long entre le trépidant et le très calme, évoquant le rythme d’une chanson des Pixies. C’est le directeur de la photo britannico-norvégien Sverre Sørdal, FNF, qui en signe les images, tournées en Kodak et Panavision. (FR)
Adapté du dernier roman éponyme de l’écrivain Pierric Bailly, Le Roman de Jim (paru chez POL en 2021), interroge la paternité en dehors des liens du sang. Le tournage s’est passé entièrement dans le Haut-Jura, dans les décors décrits dans le livre. Ce sont les frères Larrieu, Arnaud et Jean-Marie – le tandem de réalisateurs qui tournent tous leurs films à la montagne, Peindre ou faire l’amour, Tralala…– qui s’emparent de ce mélodrame. Ils font appel à la directrice de la photographie Irina Lubtchansky, AFC, pour signer l’image de cette saga qui s’étale sur 25 ans. Elle nous propose un retour sur cette première collaboration avec deux réalisateurs qui donnent le ton au cinéma d’auteur français. Avec Le Roman de Jim, les frères Larrieu sont de retour au Festival de Cannes 2024, en sélection officielle Cannes Première. (BB)