In memoriam

Hommage à Jonas Mekas, poète de la caméra
Par Jimmy Glasberg, AFC

In memoriam

Le cinéaste Jonas Mekas nous a quittés le 24 janvier 2019. J’ai été fasciné par la démarche de ce filmeur venu de Lituanie, qui a conquis l’intelligentsia mondiale par son mode "pointilliste" de filmer. Jonas était un filmeur invétéré. Il se servait de sa caméra Paillard - Bolex, comme d’une mitraillette par saccades, pour saisir des moments de vie.

Disparition de Roger Cuvillier, père du zoom Pan Cinor
Par Marc Salomon, membre consultant de l’AFC

Roger Cuvillier

Roger Cuvillier avait révolutionné l’optique cinématographique professionnelle en commercialisant, dès 1956, un objectif à focale variable baptisé Pan Cinor et fabriqué à Dijon dans les usines SOM Berthiot. Il s’agissait alors d’un 38,5-154 mm ouvrant à f3,8, développé selon le principe de la compensation optique et qui faisait suite à une série de petits zooms mis au point dès le début des années 1950 pour les formats amateurs 8 et 16 mm.

Mrinal Sen... et ses opérateurs, dont K. K. Mahajan
Par Marc Salomon, membre consultant de l’AFC

In memoriam

Mrinal Sen était le troisième des grands réalisateurs historiques originaires du Bengale, avec Satyajit Ray et Ritwik Ghatak, tous trois de la même génération et révélés dans les années 1950. Il est décédé dimanche 30 décembre 2018 à l’âge de 95 ans et laisse une filmographie comprenant une trentaine de films où l’on remarquera sa fidélité à un chef opérateur - K. K. Mahajan -, sur seize d’entre eux, tournés entre 1969 (Monsieur Shome) et 1989 (Ek Din Achanak). Mais en 1986, c’est Carlo Varini, AFC, qui signa la photographie de Genesis, une coproduction avec la France et la Suisse tournée au Rajasthan.

Disparition de Witold Sobociński, PSC (1929 - 2018)
Par Marc Salomon, membre consultant de l’AFC

In memoriam

Witold Sobociński, PSC, est décédé le 19 novembre 2018, quelques jours après avoir été honoré par un Lifetime Achievement Award dans le cadre du Festival EnergaCamerimage à Bydgoszcz, en Pologne. Jazzman, directeur de la photographie et pédagogue, il aura marqué de son empreinte la cinématographie polonaise au travers de ses collaborations avec les réalisateurs Jerzy Skolimowski, Andrzej Wajda, Krzysztof Zanussi, Wojciech Has, Jerzy Kawalerowicz, Roman Polański...

Disparition de Max Pantera, cadreur

Max Pantera

Nous avons appris avec tristesse le décès de Max Pantera, survenu à Paris le 14 novembre 2018 des suites d’une longue maladie, à l’âge de 88 ans. Après un parcours hors des sentiers battus du cinéma et avoir débuté comme cadreur sur des films de télévision, c’est à ce poste que Michel Deville lui offrira la chance de poursuivre une carrière qui compte plus d’une douzaine de longs métrages.

Se souvenir de Max Pantera, charmant et talentueux professionnel
Par Dominique Le Rigoleur, AFC

Max Pantera

J’ai eu le privilège de bénéficier des compétences et du talent de cadreurs assez rarement : Eric Faucherre, pour deux films de Jean-Charles Tacchella, et Max Pantera pour La Lectrice, de Michel Deville, par exemple. C’était à chaque fois des cadreurs qui avaient l’habitude de travailler avec ce réalisateur-là, ce qui rendait le travail beaucoup plus facile. Ils possédaient les clés de la collaboration et travaillaient avec beaucoup d’aisance. En outre, c’étaient des personnes extrêmement chaleureuses.

Un "Petit Prince" nous a quittés
Par Philippe Houdart

Max Pantera

Beaucoup de ses proches, du moins professionnels, appelaient Max Pantera « Le Petit Prince » car sur les tournages, c’est lui qui avait pour habitude d’appeler comédiens et comédiennes, techniciens ou techniciennes, « Petit Prince » ou « Petite Princesse », ce qui, avouait-il, avait le gros avantages de lui permettre de ne pas avoir à mémoriser les prénoms de ses interlocuteurs. Et les comédiennes, en particulier, étaient souvent ravies par cette gentille intention qu’elles pensaient leur être réservée.

Edmond Richard, le mariage entre l’artistique et la technique pour le spectacle cinématographique
Par Jean-Louis Fournier

Edmond Richard

Des nombreuses rencontres que nous, fabricants de pellicules, avons eu avec Edmond Richard, je voudrais mettre en lumière son engagement pour que les industries techniques simplifient l’utilisation de la sensitométrie pour les directeurs de la photo. Il est à l’origine du groupe de travail de la CST, constitué par les départements labos (Bruno Despas) et image (Jean-Louis Dupoux), auquel il a activement participé et pour lequel il a rédigé une préface lors de la publication des résultats.

Pour Edmond Richard
Par Pierre-William Glenn, AFC

Edmond Richard

Je l’avais rencontré, en visite sur le tournage de Fantasia chez les ploucs, de Gérard Pirès, en 1971. Le personnage était particulièrement original : un coffre plein de médecines bizarres, une réputation de médecin accoucheur, une dégaine de Lord anglais et une rigidité technique inébranlable (il avait décidé de tourner tout le film à 8 de diaphragme et il s’y tenait. Avec une pellicule de 100 ASA les acteurs avaient très chaud dans les intérieurs…).

Tchin-tchin, Edmond !
Par Jean-Noël Ferragut, AFC

Edmond Richard

Mes premières rencontres avec Edmond Richard datent, au début des années 1990, de mon arrivée à l’AFC et, peu après, de mon adhésion à la CST en tant que membre du Département Image. Ce dernier s’était appelé Commission Prise de vues et Edmond l’avait présidée pendant six ans, tout comme il avait "vice-présidé" cette vénérable association peu de temps avant. Courant des années 2000, je l’ai revu pour les dernières fois à Vincennes, là où il habitait et où il était, d’une certaine manière, l’invité d’honneur des Rencontres Internationales du Cinéma de Patrimoine. Quelques souvenirs me reviennent en mémoire.

Edmond Richard et les prémices de la vidéo HD
Par Bernard Tichit

Edmond Richard

Bernard Tichit a été ingénieur en chef chez Thomson et a dirigé pendant près de dix ans le laboratoire des caméras. Il a croisé, en juillet 1986, le chemin d’Edmond Richard lorsqu’ils participèrent ensemble à l’une des toutes premières expériences de tournage de ce qui allait devenir la vidéo à haute définition. Il témoigne de façon historique, technique et personnelle.

Edmond Richard, un grand technicien, un homme simple
Par Philippe Tourret

Edmond Richard

Jeune étalonneur chez Eclair à la fin des années 1970, la silhouette d’Edmond, à la fine moustache et l’inamovible casquette, m’est vite devenue familière. Je ne me rappelle pas précisément la première fois que je l’ai vu mais j’imagine avoir demandé à Olivier Chiavassa s’il s’agissait bien d’un client (en gros s’il fallait faire gaffe à ce que l’on dit ou fait !).