In memoriam

William Lubtchansky
par Caroline Champetier, AFC

William Lubtchansky

Willy je m’adresse à toi, tant le sentiment est violent d’une conversation interrompue.
Depuis plusieurs mois, années même, il nous était venu à l’esprit, Bob Alazraki, Jean-Pierre Beauviala et moi de nous entretenir avec toi, bien sûr autour de ton impressionnante carrière, à propos de films précis que tu as magnifiés par ta vision, mais aussi au sujet de ta vie dont chacun ici connaît des parcelles plus ou moins étendues, car derrière ton extraordinaire aisance humaine, faite de générosité, d’instinct, de timidité aussi, tu étais un homme secret, mystérieux, qui cachait ses effrois, on allait avec toi de découverte en découverte, on voyageait, comme tes ancêtres sans doute.

Kodak rend hommage au grand directeur de la photographie William Lubtchansky
par Nicolas Berard

William Lubtchansky

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris dernièrement la disparition de William Lubtchansky. L’équipe Kodak se joint à moi pour saluer la mémoire de Willy dont le nom est inscrit à jamais dans l’histoire du cinéma, lui qui a tant œuvré pour faire rayonner un métier de directeur de la photographie dont il a porté très haut les valeurs.

Bernard Jubard nous a quittés

Bernard Jubard

Nous avons appris avec une profonde tristesse le décès de Bernard Jubard, le 2 février dernier.
Comment honorer la mémoire de Bernard Jubard sans souligner avant toute chose que ce passionné de cinéma était, dès qu’il en avait le loisir, un grand cinéphile devant l’éternel ?

Bernard Jubard, témoignage
par Richard Andry

Bernard Jubard

Bernard Jubard nous a quittés début février, après une longue maladie qui ne fait pas souvent de cadeaux, à lui qui savait tant en faire aux autres. Pour ceux qui ne l’ont pas connu, c’était le Monsieur Kodak avant Monique Koudrine.
Engagé dans la défense de notre métier, c’était de surcroît une véritable encyclopédie du cinéma, il voyait tous les films, longs ou courts et avait le courage de dire ce qu’il en pensait à ceux qui les avaient faits.

Jacques Baratier ou l’insouciance irrévérencieuse
par Jean-Michel Humeau

Jacques Baratier

Jacques Baratier est parti très discrètement, un peu comme s’il se cachait pour nous faire une farce, ou comme s’il s’inquiétait du désordre produit. Il était là, mais il l’est encore, pour marquer sa différence par son humour, son impatience, son plaisir d’aimer et d’être aimé sans allégeance ni dépendance, convaincu qu’il pourrait, qu’il pouvait, éclairer son temps encore et toujours de cette élégance, légèreté, insouciance irrévérencieuse, extravagance mal assorties au milieu conventionnel du cinéma français.

Jacques Baratier nous a quittés

Jacques Baratier

Le cinéaste Jacques Baratier est mort à Antony le 27 novembre d’un arrêt cardiaque à l’âge de 91ans.
Né en 1918 à Montpellier, Jacques Baratier découvre le cinéma en 1947 alors que, au cours d’un séjour en Afrique, il se fait embaucher comme assistant sur un tournage rencontré par hasard.

Centième anniversaire de la naissance d’Henri Alekan

Henri Alekan

La Cinémathèque française organise une séance spéciale, le samedi 27 juin 2009 à 14h30, Salle Henri Langlois, autour d’une projection de L’Etat des choses de Wim Wenders.
Et, après la projection, une rencontre avec Agnès Godard, Willy Kurant, Jean-Louis Leconte et, sous réserve, Wim Wenders.



Roger Planchon
par Gérard Simon

In memoriam

Roger Planchon est mort ce mois-ci. J’ai eu la chance et le plaisir de faire ses deux derniers films, Louis enfant-Roi et Lautrec.
Il était le grand homme de théâtre que l’on sait, mais surtout un ogre malicieux affamé de travail et de cinéma, un despote éclairé et chaleureux, un formidable scénographe à l’œil incroyablement sûr.

Mieczyslaw Jahoda (1924 – 2009)
par Marc Salomon, membre consultant de l’AFC

In memoriam

Né à Cracovie le 21 décembre 1924, Jahoda étudia le cinéma juste après la guerre au sein de la toute nouvelle école de Lodz tout en débutant comme assistant opérateur d’Andrzej Ancuta sur Le Moulin du village, premier film de Kawalerowicz (1951).
Au sortir de l’école, il collabore avec l’opérateur Seweryn Kruszynski au diptyque de Kawalerowicz (Cellulose) : Une nuit de souvenirs et Sous l’étoile phrygienne en 1954.

Hommage à Christian Héreau
Par Jimmy Glasberg

Christian Héreau

Le chef électricien Christian Héreau nous a quittés le 5 mai.
Je tiens à rendre hommage à ce grand monsieur de la lumière.
Je l’avais connu lorsqu’il travaillait avec mon ami le directeur de la photo Jean Boffety. Ils ont fait une longue route ensemble jusqu’à la disparition de Jean.
J’ai commencé à travailler avec lui plus tard, sur de nombreux films publicitaires, puis sur quelques films de long métrage et de télévision.

Jack Cardiff, BSC
par Marc Salomon, membre consultant de l’AFC

Jack Cardiff

Décédé dans sa 95e année, Jack Cardiff était devenu, de son vivant, un opérateur légendaire dont le simple nom évoque immanquablement chez le cinéphile quelques œuvres majeures en Technicolor.
Parmi les films mythiques photographiés par Cardiff, outre trois avec Michael Powell, on citera Les Amants du Capricorne d’Hitchcock (avec Ingrid Bergman), Pandora de Lewin (avec Ava Gardner et James Mason), The African Queen de Huston (avec Katharine Hepburn et Humphrey Bogart), La Comtesse aux pieds nus de Mankiewicz (avec Ava Gardner et Humphrey Bogart), Le Prince et la danseuse de Laurence Olivier (avec Marylin Monroe), sans oublier le Guerre et paix de King Vidor (en VistaVision) et Les Vikings de Richard Fleischer (en Technirama).

Le directeur de la photographie britannique Jack Cardiff, BSC nous a quittés

Jack Cardiff

Le directeur de la photographie et réalisateur britannique Jack Cardiff est mort à son domicile de Cambridgeshire dans le Kent le 22 avril dernier, dans sa quatre-vingt quinzième année.
Considéré comme l’un des maîtres de la cinématographie en couleur, il fut, dès 1937, l’un des pionniers du Technicolor dans son pays en tant que consultant.
De ses nombreuses collaborations avec des réalisateurs de talent, on gardera en mémoire celle avec Michael Powell et Emeric Pressburger sur Une question de vie ou de mort, Le Narcisse noir et Les Chaussons rouges.

Michèle Tulli nous a quittés
par Francine Lévy, directrice de l’ENS Louis-Lumière

Michèle Tulli

L’ENS Louis-Lumière a le chagrin de vous faire part de la disparition d’une de ses éminentes enseignantes, Madame Michèle Tulli, décorée des Palmes académiques.
Madame Michèle Tulli a enseigné la sensitométrie pour le cinéma durant de nombreuses années, et elle a été par sa force de caractère et son énergie une figure incontournable de l’Ecole et de sa pédagogie.

Le dernier cours de Madame Tulli
par Jean-Noël Ferragut, AFC

Michèle Tulli

Si l’on fait le décompte des figures qui ont marqué des générations d’élèves venus apprendre les secrets de fabrication du cinématographe, sous le regard paternel de Louis Lumière en personne, Madame Tulli, Michèle pour les intimes, a été l’une, parmi les enseignants, des plus emblématiques, depuis la rue de Vaugirard à Paris jusqu’à l’allée du Promontoire à Noisy-le-Grand.

Alain Levent
par Marc Salomon, membre consultant de l’AFC

Alain Levent

J’ai été l’assistant d’Alain Levent dans les années 1986-89, et si nos chemins ont bifurqué par la suite, je n’ai jamais oublié notre première rencontre. Alors en pleine préparation d’un film de Jean-Claude Guiguet (Faubourg Saint-Martin), Alain fit part de sa recherche d’un assistant. L’ingénieur du son, J.-F. Chevalier, croisé sur un court métrage, lui donna mes coordonnées et quelques jours plus tard je rencontrai Alain dans un bar du quartier de la gare de l’Est. Comme je lui faisais part de mon relatif manque d’expérience au poste de premier assistant, il me répondit simplement : « Tu m’es recommandé par un ami, alors je te fais confiance. »

Alain Levent
par Armand Marco

Alain Levent

C’est avec tristesse que j’ai appris le décès d’Alain Levent.
J’ai rencontré Alain en 1965 alors qu’il tournait Le Vampire de Düsseldorf (Robert Hossein). Je fus appelé, deux jours en renfort, pour charger des magasins.
Cette première rencontre faillit mettre un terme à nos relations, car une malencontreuse chute me fit dévaler la colline de la Porte de Pantin rendue boueuse par une pluie battante. Heureusement j’avais pris soin de protéger le magasin, et c’est tout crotté que je vins approvisionner le tournage. Pourtant il ne m’en tint pas rigueur.

Alain Levent, l’acrobate
par N. T. Binh

Alain Levent

J’ai connu Alain par ma sœur Minh-Tâm, qui était assistante d’Ariane Boeglin sur des films de Tavernier. Ariane est chef monteuse, et elle formait avec Alain un vrai " couple de cinéma " : pas un couple pour les feux des projecteurs et la une des magazines, non ! Un couple d’enfants du cinéma. Un couple de parents de cinéma comme tous les gamins cinéphiles rêvent d’en avoir (ils en ont de la chance, Martin et Marie ! Les miens m’ont dirigé vers la médecine…). Le public ne connaît pas le nom d’Alain : il fait partie de ces artistes de l’ombre dont le métier est la lumière.