In memoriam

par Serge Moati

André Neau

André va mettre des couleurs au Paradis. Il va le rendre beau. Comme il a su le faire pour la terre pendant un trop court séjour. Son regard était bon, c’est-à-dire juste. Il aimait les gens, cela se voyait ; Il aimait la vie, elle le lui rendait bien. J’étais jeune : André m’a appris à regarder les lumières du monde, à les aimer et à les réinventer. J’ai beaucoup rêvé et donc filmé en sa compagnie. Que du bonheur grâce à lui. C’était doux et fraternel. Très rigolo, aussi. Il savait inventer avec humilité, délirer avec douceur, et rire (...)

par Jeanne Labrune

André Neau

Notre ami André Neau est mort et j’éprouve, comme tous ceux qui l’ont connu, estimé, aimé, beaucoup beaucoup de peine. Nous nous étions rencontrés en 1975 pour mon premier long métrage et en quelques jours, grâce à quelques regards posés en commun sur des visages, des corps, des objets dont la nature semblait varier avec les variations de la lumière naturelle, nous avions établi une complicité qui a duré près de vingt-cinq ans et qui, d’années en années, avait de moins en moins besoin de mots. C’est l’extrême sensibilité d’André et sa (...)

Daniel Toscan du Plantier

In memoriam

Réuni en séance exceptionnelle le lundi 17 février 2003, à la suite de la disparition tragique de son président, le Comité directeur d’Unifrance s’est unanimement associé à l’hommage qui a été rendu à Daniel Toscan du Plantier par Jeanne Moreau. (...)

J’entends plus les sifflets !
par Jacques Loiseleux

Maurice Pialat

Quand Maurice Pialat a reçu la Palme d’or à Cannes pour "Sous le soleil de Satan", quelques rangs de siffleurs professionnels lui ont fourni l’occasion d’être, en une phrase, totalement lui-même. Le poing levé, il a dit : « Si vous ne m’aimez pas, sachez que je ne vous aime pas non plus. » Avec ceux qui applaudissaient, j’ai entendu : « Si vous m’aimez, sachez que je vous aime aussi. » C’est dans cette perpétuelle contradiction que s’est écrite cette grande page du cinéma mondial qu’est l’œuvre de Maurice Pialat. Il nous reste à la (...)

Maurice Pialat
par Emmanuel Machuel

Maurice Pialat

Il est très difficile de parler de Maurice Pialat, personnalité particulièrement complexe.
Mon expérience se " limite " à quatre mois de tournage du Van Gogh. Un an avant le début des prises de vues, nous avons eu une conversation de deux heures dans le train nous ramenant de repérages dans la Loire. (...)

Conrad Hall
par Willy Kurant

Conrad Hall

Conrad Hall était un de mes "proches-éloignés" depuis 1976 avec Haskell Wexler... Il devait me parrainer à l’ASC... sans grand succès à cette époque révolue de l’histoire de l’ASC... Il m’a fallu attendre quelques années. Ses ex-assistants, cadreurs, et tous les directeurs photo étaient d’une dévotion extraordinaire à son égard, se rencontraient, revoyaient Conrad et se rappelaient ses enseignements pratiques de cadrage, composition, etc. Je faisais partie du club sans avoir été son assistant. Charles Rosher Junior, Bobby Birne, Bill (...)

A propos de Conrad Hall
par William Lubtchansky

Conrad Hall

A la suite des "Violons du bal", un film de Michel Drach tourné en 1973, j’ai reçu un coup de téléphone de Conrad Hall qui avait vu le film, étant de passage à Paris, et qui tenait à me féliciter pour mon travail. Je ne connaissais Conrad Hall qu’à travers son travail et fus très ému de recevoir les éloges d’un si éminent confrère. J’ai gardé un souvenir ineffaçable de sa démarche.

Nous avons reçu cet e-mail d’Haskell Wexler

Conrad Hall

Chers camarades français, Conrad Hall s’est toujours considéré comme un raconteur d’histoires. Quel incroyable raconteur d’histoires en images ! Il avait un vocabulaire visuel varié, qu’il a démontré pendant plus de 50 ans, remportant des Academy Awards à 30 ans de distance. Lors de la commémoration que nous lui avons consacrée ici à Los Angeles, nous avons célébré un véritable artiste. Le travail de Conrad restera pour nous à voir, à étudier et apprécier aussi longtemps que la technologie pourra conserver les films. Notre communauté (...)

Conrad Hall (1926 - 2003)
par Marc Salomon

Conrad Hall

C’est un des opérateurs majeurs qui vient de disparaître. Nous n’en voulons pour preuve que la quasi-unanimité dont il jouissait auprès de ses confrères du monde entier qui admiraient son travail à chaque fois aussi inventif que rigoureux, tant sur le plan de la lumière que sur ceux du cadrage (le plus souvent en Scope) et du découpage des séquences. « Je pense que son travail est fantastique parce qu’il est très varié. Ce n’est pas tant qu’il a un style, mais on reconnaît toujours son travail d’une façon ou d’une autre » déclarait (...)

Filmographie de Conrad Hall

Conrad Hall

1958 : "Edge of Fury" (Irving Lerner) 1965 : "The Wild Seed" (Brian G. Hutton), "The Saboteur : Code Name Morituri" (Bernard Vicki), "Incubus" (Leslie Stevens) 1966 : "Harper" / "Détective privé" (Jack Smight), "The Professionals" (Richard Brooks) 1967 : "Rogue’s Gallery" (TV - Leonard Horn), "Divorce American Style" (Bud Yorkin), "Cool Hand Luke" / "Luke la main froide" (Stuart Rosenberg), "In Cold Blood" / "De sang froid" (Richard Brooks) 1968 : "Hell in the Pacific" / "Duel dans le Pacifique" (John Boorman) 1969 : "The Happy Ending" (...)

André Delvaux
par Charlie van Damme

André Delvaux

André Delvaux participait le 4 octobre dernier à une rencontre internationale centrée sur le thème de la "responsabilité civique des Arts". Il eut juste le temps d’y apporter sa contribution avant de tomber, terrassé par une crise cardiaque.

C’est autant l’auteur que l’homme de combat que je veux saluer ici, et surtout un ami précieux à qui je dois d’avoir pu réaliser les images qui comptent parmi les plus audacieuses et les plus abouties que j’ai pu faire jusqu’à présent.