A l’occasion de la sortie sur les écrans, le 14 décembre 2022, de Corsage, de Marie Kreutzer, lire ou relire les propos de la directrice de la photographie Judith Kaufmann, BVK, qui évoque ses choix esthétiques et techniques sur le film, sélectionné au 75e Festival de Cannes, section Un Certain Regard.
Désirant remettre au goût du jour la figure un peu poussiéreuse de l’impératrice d’Autriche, la cinéaste allemande Marie Kreutzer a décidé de proposer sa version, résolument féministe. Enserrée par ce corset qu’on lui lace fermement autour de sa taille de guêpe, la comédienne luxembourgeoise Vicky Krieps prête désormais ses traits à Sissi. Pour mettre en images cette princesse en fuite émotionnelle perpétuelle, la directrice de la photo Judith Kaufmann, BVK, a effectué un travail très subtil, en 35 mm argentique 3P et format 2,39 sphérique. Un film remarqué en cette 75e édition du Festival, section officielle Un Certain Regard. (FR)
Pour son septième film en tant que metteur en scène, le comédien et réalisateur Albert Dupontel a choisi une comédie noire assez pessimiste où, comme à son habitude, la réalité sociale contemporaine vient parfois déraper au gré d’un univers expressionniste souvent proche de la bande dessinée. C’est Alexis Kavyrchine (Perdrix, La Douleur, Ce qui nous lie...) qui est cette fois-ci aux commandes de l’image. Il nous parle de la méthode de travail de ce cinéaste qui a su se construire un univers bien à lui. (FR)
Née en 1995, Haya Khairat est une directrice de la photographie et réalisatrice égyptienne qui est en activité depuis une dizaine d’années principalement dans son pays. Partageant son travail entre publicités, vidéoclips, courts métrages de fiction et téléfilms, la jeune femme est récompensée cette année par l’Encouragement Spécial Angénieux, parallèlement à Barry Ackroyd, BSC. Elle nous parle de l’étincelle qui a enflammé sa passion, de son parcours et du fait d’être une femme cinéaste au Moyen-Orient... (FR)
A l’occasion de la projection de Bardo, False Chronicle of a Handful of Truths, d’Alejandro González Ińárritu, en compétition au 30e Camerimage, nous proposons de lire un article de Ron Prince, publié en anglais dans le n° 012 (à venir) du magazine britannique Cinematography World, dans lequel le directeur de la photographie Darius Khondji, AFC, ASC, parle de son travail sur le film.
Film automnal et sombre, baigné d’une lumière solaire dorée vacillante, Armageddon Time, de James Gray, est un long métrage rempli de souvenirs pour son réalisateur. Une histoire constituée d’une galerie de personnages ayant tous existé, tirés de son enfance dans le quartier du Queens. Avec au centre de l’intrigue un adolescent à la recherche de lui-même – interprété à l’écran par le jeune Banks Repeta – entouré de Anne Hathaway (la mère), Jeremy Strong (le père) et Anthony Hopkins (le grand-père). Darius Khondji, AFC, ASC en est le maître d’œuvre à l’image, proposant une image sobre et douce dans ce New York du milieu des années 1980, où la musique hip hop naît tandis que le mouvement punk s’éteint peu à peu. (FR)
Retenu par le tournage nocturne du nouveau clip de Thom Yorke, Darius Khondji, AFC, ASC, n’a pu faire qu’un rapide aller-retour sur la Croisette pour voir des films. Trop tard, en tout cas, pour assister à la projection au Grand Théâtre Lumière d’une partie de la série "Too Old To Die Young", qu’il a photographiée, avec Diego Garcia, pour Nicolas Winding Refn. Il a quand même trouvé le temps de nous parler, au téléphone, de ce tournage à Los Angeles... (FR)
Avant d’être célébré dans le temple de la cinéphilie française, Darius Khondji s’est prêté au jeu d’une interview où une série d’images surprises lui ont été proposées. Le chef opérateur de Delicatessen et Seven revient sur quelques souvenirs, inspirations, angoisses et passions. (FR)
Darius Khondji AFC, ASC, renouvelle sa collaboration avec Woody Allen pour la cinquième fois avec Irrational Man, en Sélection officielle Hors compétition à ce 68e Festival de Cannes. Après avoir travaillé dernièrement sur plusieurs films d’époque – The Immigrant, de James Gray, Midnight in Paris et Magic in the Moonlight, de Woody Allen, et The Devil You Know, pilote réalisé par Gus Van Sant pour une série –, Darius avoue retrouver avec beaucoup de plaisir un univers contemporain.
Depuis ses débuts de directeur de la photo, au début des années 1990 aux côtés de Jean-Pierre Jeunet ou FJ Hossang, Darius Khondji, AFC, ASC, s’est forgé une réputation internationale avec des films réalisés par les plus grands metteurs en scène de part et d’autre de l’Atlantique. On peut citer dans sa filmographie imposante Seven de David Fincher, La 9e porte de Roman Polanski, My Blueberry Nights de Wong Kar-wai ou Minuit à Paris de Woody Allen. Il est aujourd’hui en compétition dans ce 65e Festival de Cannes avec Amour de Michael Haneke. Un autre grand metteur en scène avec lequel il signe son deuxième film (après Funny Games US, en 2007).
Après avoir photographié les films de Caro et Jeunet – Delicatessen, La Cité des enfants perdus – Darius Khondji, AFC, ASC, se fait remarquer aux Etats-Unis et travaille à New York avec plusieurs réalisateurs : David Fincher, Roman Polanski, Sydney Pollack, Wong Kar-wai. A partir de 2009, il travaille de nouveau à Paris avec Stephen Frears pour Chéri, avec Michael Haneke pour Amour, – des titres qui prouvent qu’il fait bien de revenir en France ! – et Woody Allen pour Midnight in Paris. Darius Khondji n’avait pas tourné avec Woody Allen depuis Anything Else, en 2003. Son agenda très serré ne lui avait pas permis de retravailler avec le cinéaste qu’il qualifie de « véritable artiste américain qui se fiche du box-office ! ».
Quelques lignes sur le tournage de My Blueberry Nights de Wong Kar-wai que j’ai tourné avec lui l’été dernier à travers les Etats-Unis. WKW et moi, nous sommes rencontrés par l’intermédiaire d’un de ses producteurs. Notre projet initial devait être un autre film qui après avoir été retardé plusieurs fois ne s’est finalement pas fait.
Puis après sa rencontre avec Norah Jones, Wong Kar-wai m’a parlé de ce projet qu’il avait envie de faire avec elle.
L’idée de départ de Zidane, un portrait du 21e siècle n’a jamais été de réaliser un documentaire, mais une œuvre conceptuelle d’une heure et demie - le temps précis d’un match de foot - réalisée par deux artistes vidéo : Philippe Parraino et Douglas Gordon. (...)
Sélectionné à Venise dans la section Orizzonti, le cinquième film de la réalisatrice Carine Tardieu aborde le thème des liens familiaux qui se tissent sur deux ans à l’issue d’un drame. Marqué dès les premières scènes par un deuil maternel, L’Attachement évite pour autant le patos grâce à l’interprétation lumineuse et pleine d’innocence du personnage d’Elliot par le jeune César Botti (6 ans). C’est Elin Kirschfink, AFC, SBC, qui signe les images de ce film produit par Fabrice Goldstein et Antoine Rein (Karé Productions). (FR)
Le cinéaste Ameen Nayfeh a choisi pour son premier film de plonger le spectateur dans l’expérience kafkaïenne de la vie quotidienne en Palestine. Séparé de sa femme et de ses enfants par 200 mètres (elle, travaillant et vivant de l’autre côté du mur, en Israël), Mustafa n’a d’autre choix sur sa terrasse que de communiquer avec eux chaque soir par un jeu enfantin d’allumage et d’extinction de lumière. Mais quand son fils est victime d’un accident, il cherche à rejoindre l’Etat Hébreu par tous les moyens possibles. C’est Elin Kirschfink, SBC, AFC qui signe les images de ce témoignage audacieux déjà récompensé à Venise (Prix du public 2021). (FR)
La lauréate 2024 du prix Encouragement Spécial Pierre Angénieux est d’origine estonienne, basée depuis déjà douze ans aux USA, après être passée juste après son bac par la Chine. Une première expatriation où elle a étudié, appris un peu la langue et tourné ses premiers films documentaires. Kadri Koop est donc une jeune femme curieuse de tout qui a multiplié les expériences à travers la planète et qui travaille désormais entre l’Europe et Hollywood. Lieu où elle réside et entretient un très beau potager sous le soleil californien. Elle est venue à Cannes nous parler d’images, de visages et de zooms ! (FR)
Variation sous stéroïdes d’un classique de la littérature fantastique (Dorian Gray, d’Oscar Wilde, ou La Peau de chagrin, de Balzac), The Substance offre à la réalisatrice Coralie Fargeat l’occasion de repropulser en haut de l’affiche deux super stars des années 1980... et de déverser des milliers de litres de sang sur l’écran du Grand Théâtre Lumière. Si les hommages très affirmés au Shining, de Stanley Kubrick, ou au Vertigo, d’Alfred Hitchcock, se remarquent en un clin d’œil, le directeur de la photographie britannique Benjamin Kračun, BSC, cite également le Répulsion, de Roman Polanski, ou le Total Recall, de Paul Verhoeven, deux autres grands films de studio. Il vient également nous expliquer comment cet étrange film qui transpire la Californie a été tourné intégralement en France, entre Paris et Nice… The Substance est en compétition pour la 77e Palme d’or. (FR)
Mikhaïl Krichman, RGC, est un chef opérateur russe révélé par sa collaboration avec son compatriote réalisateur Andreï Zviaguintsev. Depuis Le Retour, en 2003, ils ont également filmé ensemble Le Bannissement (2008) et Elena (2012). Avec Leviathan, sélectionné en Compétition officielle, ils proposent un drame social et politique tourné à l’extrémité nord-ouest du territoire russe, dans un petit village au bord de la mer de Barents. Un homme dont le gouvernement veut le priver de sa terre se rebelle...
Lors du dernier festival de Cannes, l’AFC a reçu Antonio Riestra, président de l’AMC (association mexicaine des directeurs de la photo), au pavillon AFC-CST. A l’occasion de cette visite, Willy Kurant s’est entretenu avec lui.
Stéphane Kuthy, SCS, est un directeur de la photo franco-suisse qui vit et travaille à Zurich. Il a signé l’image d’une quinzaine de longs métrages de fiction et d’une vingtaine de longs métrages documentaires avec, entre autres, Bettina Oberli, Emily Atef, Georges Gachot ou récemment Mano Khalil, réalisateur suisse d’origine kurde. C’est avec Neighbors, le film de ce dernier, qu’il participe cette année au festival Camerimage dans la catégorie premières réalisations. Le film est une reconstitution de la vie d’un village kurde à la frontière entre Turquie et Syrie au début des années 1980. Mêlant humour et drame, on y découvre la vie d’un petit garçon dans ce pays en pleine mutation séparé par une frontière arbitraire. (FR)