Depuis l’ouverture du 76e Festival de Cannes, mardi 16 mai 2023, nous avons publié 32 entretiens et textes dans lesquels des directeurs de la photographie - dont quinze de membres de l’AFC - parlent de leur travail sur un film sélectionné dans l’une ou l’autre des sélections et sections. Voici réunis les liens permettant de lire ou relire chacun d’eux.
C’est comme acteur et réalisateur que l’humoriste, metteur en scène et auteur Alex Lutz présente à Un Certain Regard son dernier film, Une nuit. Comme son titre l’indique, l’histoire de son quatrième long métrage suit les déambulations d’un couple - belle performance d’acteurs avec Karin Viard à ses côtés - durant une seule nuit. Eponine Momenceau, la directrice de la photographie qui avait été nommée aux César en 2015 pour son premier long métrage à la caméra - Deephan, de Jacques Audiard (Palme d’Or 2015) -, nous parle de l’image à inventer pour ce film, entièrement tourné du crépuscule à l’aube. Une nuit est présenté Hors compétition en clôture de la section Un Certain Regard au 76e Festival de Cannes. (BB)
Sam Levinson est venu présenter dans le temple du cinéma deux épisodes de sa nouvelle création "The Idol". Révélé par la pluie de récompenses décernées à sa série "Euphoria", produite par la même plateforme HBO, il a décidé pour ce nouveau projet de placer l’intrigue au cœur du show business. Lily Rose Depp y incarne Jocelyn, un clone d’une popstar planétaire – entourée d’une nuée de personnes gravitant financièrement autour d’elle. C’est le directeur de la photographie new-yorkais Arseni Khachaturan qui a été choisi par Sam Levinson pour ouvrir avec audace la série, passant ensuite le relais à Marcell Rev, HCA, ASC (qui avait signé les deux saisons de "Euphoria").
Pour son sixième long métrage, la comédienne et réalisatrice Valérie Donzelli adapte le roman éponyme L’Amour et les forêts, d’Éric Reinhardt publié, en 2014. Ce thriller psychologique nous montre la mécanique de la culpabilité et de la maltraitance dans une mise en scène tenue et une direction d’acteurs impeccable. L’image qui accompagne la tension dramaturgique du film est signée par Laurent Tangy, AFC. Il revient sur ce tournage entre mer et forêt, entre argentique et numérique. L’Amour et les forêts est présenté à Cannes Première au Festival de Cannes 2023. (BB)
Depuis les débuts de la réalisatrice Alice Rohrwacher, la directrice de la photographie Hélène Louvart, AFC, l’accompagne sur tous ses films. Avec La Chimère, elles explorent encore et toujours le(s) support(s) argentique(s), en soutenant l’esprit romanesque qui marque les films de la réalisatrice italienne. Ce film est en Compétition officielle de cette 76e édition du Festival de Cannes. (BB)
Après Sauver ou périr et Goliath, deux films inspirés d’histoires vraies, le réalisateur Frédéric Tellier et le directeur de la photographie Renaud Chassaing, AFC, se sont attaqués à un biopic sur un homme au destin exceptionnel, longtemps resté la personnalité préférée des Français. L’Abbé Pierre, une vie de combats raconte donc sur un peu plus de deux heures la vie de Henri Groues, depuis sa formation chez les moines Capucins dans la Drôme (1937) jusqu’à sa disparition en 2007 à l’âge de 94 ans. 70 ans d’une vie hors du commun, incarné à l’écran par un Benjamin Lavernhe dont la voix et l’interprétation sont stupéfiantes. Retour sur le tournage de ce portrait risqué avec Renaud Chassaing. (FR)
En sélection à Un Certain Regard de ce 76e Festival de Cannes, Rien à perdre ! est le premier long métrage de la documentariste Delphine Deloget. Elle avait déjà traité de la relation filiale dans son documentaire L’Homme qui cherchait son fils, où un père à la recherche de son fils, probablement kidnappé, défie les autorités chinoises. Dans Rien à perdre !, Virginie Effira interprète une mère qui se bat contre la justice française et son manque de discernement envers la protection de l’enfance. Ce drame social, entièrement tourné à Brest, est accompagné par l’image sobre, réaliste, de Guillaume Schiffman AFC. Il développe ici son désir de proposer une image, certes réaliste mais de cinéma, comme il se plaît à le souligner. (BB)
Un film de jeunes filles "tigres-garous" ? Oui, c’est bien comme ça que Tiger Stripes, de Amanda Nell Eu peut être présenté. Un premier film venu de Malaisie qui a fait l’ouverture de la Compétition à la Semaine de la Critique avec beaucoup d’enthousiasme de la part de son équipe et du public ! Son directeur de la photographie Jimmy Gimferrer (Histoire de ma mort, de Albert Serra, en 2013), vient nous en parler... (FR)
Loufoque et décalé comme à son habitude, Michel Gondry vient cette fois-ci nous parler de lui en mettant en scène l’histoire d’un réalisateur star en conflit avec ses producteurs qui décide de s’enfuir avec ses rushes pour achever son film caché au fond des Cévennes. Pierre Niney y incarne Marc Becker, le clone de Gondry, tour à tour irascible et génial qui tente d’achever son film chez sa vieille tante Suzette (Francoise Lebrun) accompagnée de sa fidèle monteuse Charlotte (Blanche Gardin) et de son assistante soufre douleur Sylvia (Frankie Wallach). A l’image, c’est Laurent Brunet, AFC – désormais intégré à la famille Gondry depuis Microbes et Gasoil – qui tient la caméra... (FR)
Film singulier que cet Occupied City du réalisateur et artiste contemporain britannique Steve McQueen. A la fois hommage, méditation sur la mémoire et travail d’archiviste, ce documentaire de quatre heures dans sa version présentée à Cannes met en parallèle les cinq années d’occupation allemande à Amsterdam (au son) avec des images contemporaines captées sur trois années autour de la pandémie. C’est le directeur de la photographie néerlandais Lennert Hillege, NSC, qui s’est chargé de fabriquer ces images, tournées sur pellicule pour l’histoire. (FR)
Film noir à symboles, L’Autre Laurens, le nouveau long métrage du cinéaste et metteur en scène de théâtre belge Claude Schmitz, met en scène un détective privé un peu au bout du rouleau dont deux disparitions subites (sa mère et son frère jumeau) vont l’obliger à renouer avec sa nièce. Un film à l’image très originale et colorée, tourné entre Dordogne et Espagne par Florian Berutti. Le film est sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes. (FR)
Pour Little Girl Blue, la réalisatrice Mona Achache demande à Marion Cotillard d’incarner sa mère, Carole Achache, pour revisiter sa vie, la comprendre et renouer avec elle. Le film est riche de propositions visuelles, avec des intrications documentaires et fictionnelles. Noé Bach, AFC, nous révèle les coulisses d’un décor étonnant et ses choix pour filmer une proposition rare au cinéma. Le film est projeté en Séance spéciale au Festival de Cannes 2023. (BB)
A la fois performance, film d’art et témoignage d’un artiste à l’automne de sa vie, Man in Black est la nouvelle production du réalisateur chinois Wang Bing, surtout connu pour son travail en documentaire (Argent Amer, Mrs Fang ou Les Ames mortes). Un film d’une heure où Wang Xiling (son compatriote artiste en exil et compositeur de 87 ans) vient tour à tour mimer, déambuler, chanter et jouer du piano tout nu en racontant ses souvenirs sur la scène du théâtre des Bouffes du Nord. Une expérience visuelle et sonore qui se veut avant tout un témoignage d’une vie d’artiste face à la dictature qui contrôle son pays depuis 1950. Caroline Champetier a collaboré avec le cinéaste pour fabriquer ce film étrange dans lequel musique et images se mêlent intimement. (FR)
Vladimir Perišić avait déjà participé à la Semaine de la Critique en 2009 pour son premier long métrage Ordinary People. Le réalisateur serbe revient à Cannes cette année avec Lost Country, un film mêlant l’intime à l’historique dans une forme de réalisme minutieux. Deux femmes à la caméra, Sarah Blum et Louise Botkay, qui se sont relayées en milieu de tournage, reviennent sur leur implication partagée et évoquent les partis pris radicaux de l’image du film tourné en argentique. Los Country est présenté en compétition à la Semaine de la Critique lors du Festival de Cannes 2023. (BB)
Née en 1995, Haya Khairat est une directrice de la photographie et réalisatrice égyptienne qui est en activité depuis une dizaine d’années principalement dans son pays. Partageant son travail entre publicités, vidéoclips, courts métrages de fiction et téléfilms, la jeune femme est récompensée cette année par l’Encouragement Spécial Angénieux, parallèlement à Barry Ackroyd, BSC. Elle nous parle de l’étincelle qui a enflammé sa passion, de son parcours et du fait d’être une femme cinéaste au Moyen-Orient... (FR)
Et si la pluie devenait mortelle ? En ces temps de réchauffement climatique et de questionnement sur les réserves d’eau pour l’été qui arrive, cette idée de départ prend une tournure encore plus terrifiante. C’est l’argument d’Acide, deuxième long métrage de Just Philippot projeté en Sélection Officielle en Séance de minuit cette année au Festival de Cannes. Guillaume Canet y incarne un père divorcé, vivant sous bracelet électronique, tentant de protéger sa fille au milieu d’une catastrophe éco-climatique soudaine. Pierre Dejon, qui a signé les images du film, vient nous expliquer les enjeux d’un tel projet, et notamment la difficulté de tourner sous la pluie... en plein soleil. (FR)
Dans Le Temps d’aimer, Katell Quillévéré choisit comme protagoniste une femme tondue à la Libération, vivant seule avec son fils conçu avec un officier de la Wehrmacht. Sa rencontre avec un homme fragile et torturé va propulser l’intrigue vers un mélodrame queer dans la France conservatrice des années 1950 et 70. Tom Harari en signe les images. (FR)
Le nouveau film de Justine Triet (Sybil, Victoria) est une sorte de mille-feuille auquel on retirerait couche après couche les différentes épaisseurs. Partant d’un drame familial au sein d’un couple franco-allemand et de leur fils unique malvoyant, le film développe alors une galerie de personnages dans le contexte d’une procédure pénale très médiatisée. Simon Beaufils signe les images de cette sorte de huis clos mental, dont les 2h30 se partagent entre un chalet de haute montagne et un tribunal. Anatomie d’une chute a obtenu la 76e Palme d’Or. (FR)