A ciel ouvert

Film documentaire.
Mariana a l’habitude de filmer elle-même ses propres films. Sauf pour Histoire d’un secret, film sur lequel j’étais à l’image " à sa place " car c’était une histoire qui concernait sa famille. Elle avait une implication qui ne lui permettait pas d’intervenir dans les scènes et de pouvoir filmer en même temps… La collaboration avec une personne à l’image, sur le tournage, était donc importante dans ce cas précis.

Pour A ciel ouvert, l’idée a été que nous préparions ensemble tout l’espace lumière du film, avant qu’elle puisse se plonger en immersion comme réalisatrice-opératrice dans ce vaste endroit qui est appelé " le Courtil " (lieu " hors du commun ", qui prend en charge des enfants psychiquement et socialement en difficulté).

J’ai travaillé un peu comme " une architecte en lumière " en établissant sur papier un plan de restructuration d’éclairage, pièce par pièce, sans pour autant changer la nature des lieux. Le but était de filmer le mieux possible les enfants, les intervenants, les endroits. La lumière du soleil ou électrique n’est pas naturellement la plus favorable à chaque instant du jour ou de la nuit, et des interventions peuvent être envisagées, même si le film est considéré comme un documentaire.
Tous les tubes existants ont été changés par des tubes équilibrés. Puis plusieurs couches de diffuseurs pour adoucir au maximum. De nombreux points de lumière ont été installés, avec interrupteurs accessibles pour Mariana. En fonction de la position du soleil dans chaque pièce, et selon les découvertes à travers les fenêtres, chaque fenêtre a été gélatinée avec une densité neutre différente (6, 9, 12).

Nous avons repeint les murs des salles de réunion pour rendre l’espace plus flatteur pour les teintes de peau des différents intervenants. L’atelier théâtre a été décoré avec des teintes grises et orange. Une quantité de voilage impressionnante a été commandée pour chaque fenêtre, chaque baie vitrée.
J’ai également changé toutes les ampoules existantes dans les chambres, par des ampoules lumière du jour afin d’éviter les teintes trop chaudes dans le cas où les lumières resteraient allumées pendant la journée. Des abat-jour plus élégants avec des ronds de diffusions dans la salle de repos des intervenants.

Puis des essais filmés. Des préréglages de températures de couleurs que nous avons convenues avec Mariana, selon si les scènes allaient être tournées le matin, l’après-midi, sous soleil, sous temps nuageux, le soir, la nuit, et qu’elle appliquerait d’une manière automatique. Une caméra portée avec l’Easy-rig, dispositif auquel Mariana devait s’habituer avant le tournage.

Mariana Otero et sa caméra Sony EX3 supportée par un Easy-Rig - Photo Romain Baudean
Mariana Otero et sa caméra Sony EX3 supportée par un Easy-Rig
Photo Romain Baudean


Et ma fonction (ce qui ne m’est pas arrivé souvent) s’est arrêtée la veille du tournage, lorsque tout était prêt, lorsque Mariana pouvait se retrouver seule, dans tous ces endroits, sans moi… Pendant les deux mois et demi de tournage, un assistant pour recharger les batteries, faire les " back-up ", recoller les gélatines, changer les ampoules défectueuses… Et pour tenir une deuxième caméra, lors des scènes de réunion avec beaucoup d’intervenants.

Et voilà… Mission accomplie …
Environ 250 tubes lumière du jour, de toutes les tailles, une soixantaine de rouleaux de densité neutre, une bonne vingtaine de rouleaux de diffusions et de correcteurs, une cinquantaine d’ampoules, et des mètres et des mètres de voilage.

Assistant image : Romain Baudean
Electricien : Marc Beaurepaire et un électricien du Courtil que je tiens à remercier pour son aide précieuse.
Caméra : Sony EX3 (Mariana souhaitait garder la notion de petite caméra, et ne pas être perturbée par la mise au point si nous avions choisi des petites caméras avec grand capteur)
Etalonnage : Aude Humblet (Eclair)
Montage : Nelly Quettier

Équipe

Assistant image : Romain Baudéan
Electricien : Marc Beaurepaire

Technique

Caméra : Sony EX3
Postproduction : Eclair Group
Etalonnage : Aude Humblet