A mon cher ami Bernard Zitzermann

Par Joël David

AFC newsletter n°284

Mon cher ami Bernard Zitzermann vient de nous quitter le 3 février 2018. Bernard, j’ai vécu mes plus belles aventures cinéma avec toi. Nous avons eu la chance de faire les découvertes de l’après nouvelle-vague ensemble, par exemple après avoir tourné avec deux 2 kW Fresnel tungstène plus un Colotran (= survolteur) sur le film Un homme qui dort, de Bernard Queysanne et Georges Pérec, en 1973.
Sur le tournage d'"Un homme qui dort", en 1973 - Au 1er plan et de g. à d., Georges Pérec, Bernard Queysanne et Bernard Zitzermann ; derrière lui, Richard Vasseur
Sur le tournage d’"Un homme qui dort", en 1973
Au 1er plan et de g. à d., Georges Pérec, Bernard Queysanne et Bernard Zitzermann ; derrière lui, Richard Vasseur
Pascale Audret et Bernard Zitzermann - Sur le tournage de <i>L'Œil de l'autre</i>, de Bernard Queysanne, en 1977
Pascale Audret et Bernard Zitzermann
Sur le tournage de L’Œil de l’autre, de Bernard Queysanne, en 1977

Nous avons ensuite "osé" partir sur le grand film Molière, d’Ariane Mnouchkine, en 1978, avec les premiers HMI : deux 2,5 kW et deux 4 kW, soit seuls quatre "gros projos" Fresnel, pour un film de cette envergure. Et un des premiers César mérité.

Bernard Zitzermann, à droite, sur le tournage d'"Irène et sa folie", de Bernard Queysanne, au centre, en 1980
Bernard Zitzermann, à droite, sur le tournage d’"Irène et sa folie", de Bernard Queysanne, au centre, en 1980

Un maître de la lumière épurée.
Sa fidélité en amitié était prodigieuse, et tous ici savent combien c’est difficile de conserver cette qualité dans le cinéma. Je viens lui livrer en ces lignes un immense merci car je crois que c’est un des seuls qui prenait le risque de "recommander" un technicien inconnu pour un film à venir, lui reconnu. Il l’a fait si souvent pour moi quand je suis passé de chef électricien à chef opérateur pour la première fois (en France en tous cas) et tellement bien, au point de dire que je ne sais pas si c’eut été possible sans lui.

Merci Bernard pour ton exigence d’artiste, c’est une définition trop utilisée à tort, mais qui pour toi est absolument exacte. C’est une chance d’avoir eu un Maître comme toi. Adieu, adieu mon cher ami.

Joël David est directeur de la photographie et photographe.