A propos de l’ITU

AFC newsletter n°116

L’ITU est un organisme rattaché à l’ONU et regroupe plus de 180 pays (plus que de pays membres de l’ONU). Elle est chargée d’élaborer des standards d’échanges des informations, dans le domaine des télécommunications (par voie terrestre, satellitaire), des signaux vidéo (au niveau des supports physiques et des bandes hertziennes).

Dans ce cadre, l’ITU a été amenée à s’intéresser aux futures normes du cinéma numérique et ses travaux ont commencé depuis plus d’un an. Elle est mandatée pour fixer des normes internationales sur la base d’une approbation unanime de ses participants.
Après des débuts un peu chaotiques, et notamment la volonté de certains d’aller un peu trop rapidement, il semble que le processus soit aujourd’hui maîtrisé.

Les projets sont déposés au nom des pays et non par des individus ou des sociétés. Ce qui veut dire que les positions doivent être harmonisées au sein des pays avant les réunions.

D’après Matthieu Sintas, deux attitudes différentes se seraient manifestées lors des précédentes réunions internationales.
D’une part, celle des Etats-Unis, qui voudraient que l’ITU arrête ses travaux, la SMPTE (Society of Motion Picture Television Engineers) se chargeant de normaliser elle-même le cinéma numérique pour le monde entier, soutenue par la communauté hollywoodienne.
D’autre part, celle des autres pays, qui pensent que, certes, les Etats-Unis sont importants mais que ce n’est pas à eux d’imposer des normes internationales et que la SMPTE n’a pas autorité pour cela.

Willy Kurant a tenu à faire une mise au point à ce sujet : il souligne que la position des Américains n’est pas univoque, que l’ASC, par exemple, n’a rien à voir avec la SMPTE et que ses positions ne sont pas forcément en accord avec cette dernière.
Bernard Tichit (Thomson) souligne que la SMPTE est principalement spécialisée dans les normes "télévision" et non cinéma.
Bernard Pochon (TDF) mentionne un autre problème interne aux Etats-Unis, où les avis divergent entre gens de la télé et gens du cinéma. Il existe une réelle crainte qu’une norme basée sur la haute définition n’amène à faire de la télé au cinéma.

Il y a deux manières d’être représenté à l’ITU :

  • faire partie de la délégation d’un pays,
  • représenter une organisation professionnelle ou commerciale, une association (la participation est alors payante et ne donne pas de droit de vote).

Le meilleur moyen d’être efficace, selon Matthieu Sintas, est de se mettre d’accord sur certains points clefs au sein d’une représentation. Selon le programme des réunions, cela suppose de venir avec une délégation suffisamment nombreuse afin d’être présents dans les différents groupes de travail principaux et pouvoir soutenir un texte.
La participation à ces délégations est entièrement bénévole et chaque structure (associations, entreprises, organisations professionnelles) doit payer les frais de ses représentants.

La CST est le représentant officiel de la France et le lieu de coordination des travaux français. Le ministère de l’Industrie gère la représentation.
Dominique Nasse (Commission d’Etudes 6) coordonne le groupe Cinéma numérique. Il attend des participants aux réunions organisées par la CST qu’ils déterminent sur le fond ce qu’ils souhaitent, lui se chargeant de la mise en forme.

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