A propos de l’ITU

La Lettre AFC n°116

L’ITU travaille quand une question posée définit un champ de travail. Les questions doivent être approuvées par l’assemblée des radiocommunications, qui détermine un temps pour y répondre.
Le sujet du cinéma numérique est arrivé à l’ITU par l’intermédiaire de l’un des présidents de commission qui a proposé un projet de textes sur la question.
Ce champ de travail a été accepté par l’ensemble des pays.

Les réunions durent en général une semaine. Le président de séance ventile les communications des pays par sujet.
Chaque sujet est examiné par un groupe de travail, d’où l’importance de venir en nombre suffisant pour participer au maximum de groupes. Parallèlement, un travail est effectué pour fondre tous les documents en un seul. Des réunions plénières ont lieu pour expliquer l’état des travaux de chaque groupe.

Les pays qui ont le plus participé aux travaux de l’ITU sont l’Australie, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et le Japon. Le Canada a également été assez présent.
Par contre, les anciens pays de l’Est sont absents des débats.

Antoine Simkine fait remarquer que les studios et industriels américains peuvent imposer leurs vues en dehors de l’ITU. Il est important que le groupe français soit vigilant et dise ce qui est acceptable ou non.
Le danger serait de se trouver en face de normes qui auraient été brevetées et d’être obligé de payer une licence pour les utiliser (voir, par exemple, ce qui s’est passé avec Dolby).

La prochaine réunion aura lieu au mois de mars à Genève. Pour l’instant, aucune contribution n’a été déposée sur le site de l’ITU pour cette réunion.
Si une proposition de recommandation est prête, elle peut être soumise par la France. Il faut donc réfléchir au genre de contribution que l’on pourrait soumettre aux différents groupes de travail (échange des masters, transmission, compression, fabrication).

Quatre critères ont déjà été définis :
- résolution,
- colorimétrie,
- contraste
- et luminance,
à partir desquels nous pourrions élaborer des recommandations.

Bernard Pochon souligne l’importance de la concertation entre pays d’une même région. C’est cet esprit qui a mené à la création de l’EDCF (European Digital Cinema Forum).
Matthieu Sintas pense que, dans ce cadre, Imago a peut-être un rôle à jouer.
L’AFC rapporte que lors de sa dernière assemblée générale, au mois d’octobre (voir lettre 115), Imago a abordé le problème et créé un groupe de travail, comprenant l’AAC (Autriche), l’AFC, l’AIC (Italie), la BSC (Grande-Bretagne) et la BVK (Allemagne).

Cette réunion a été très instructive pour nous, car elle nous a permis de mieux comprendre le rôle de l’ITU, le sens de son travail.
La position du représentant de la FNCF nous a agréablement surpris par son souci premier de la qualité des projections et de la préservation du spectacle cinématographique.

Il est très important que des directeurs de la photo - et aussi des réalisateurs - participent à l’élaboration des critères présidant aux futures normes des projections numériques.
Désormais l’AFC fait partie du groupe de travail initié par la CST et sera avertie des diverses réunions.

Nous devons veiller à ce que ces normes ne soient pas uniquement élaborées par des fabricants désireux de rentabiliser leurs investissements ou des organismes de diffusion trop attentifs à faire passer les informations dans des "tuyaux" déjà existants, au prix d’une compression rédhibitoire pour la qualité des images.
De nouvelles matrices plus performantes, destinées à équiper les projecteurs numériques, sont déjà annoncées. Il ne faut donc pas aller trop vite dans la définition des normes car le cinéma numérique n’en est qu’à ses balbutiements.