Acc&LED présente… Un long métrage tout en LED !

by ACC & LED Contre-Champ AFC n°320

Le Visiteur du futur, produit par Pyramide, réalisé par François Descraques, photographié par Matthieu Misiraca, et dont le tournage s’est fini en avril dernier, a été éclairé entièrement à la LED. Matthieu nous explique ses choix et partage avec nous son expérience dans cette interview réalisée par Acc&LED.

Ce n’est pas la première fois que tu choisis d’éclairer un projet tout en LED…
Matthieu Misiraca : Non, en effet. Nous avions déjà fait cette expérience en 2017, lors du tournage d’un film de fiction de la série "Meurtres à…". Ce projet m’avait conforté sur la qualité de la lumière LED et sur les nombreuses possibilités que cette technologie nous offre. Il était déjà possible d’éclairer tout un projet en LED. Toutefois, nous manquions de puissance. Bien que l’on ait une grande variété de lumière pour l’éclairage de proximité (à la face) depuis 2015, notamment avec les SL1 Switch, SkyPanel et Kino Flo, les projecteurs puissants manquaient tout de même à l’appel. Faire sans HMI, c’était volontariste !

Pourtant, quand Pyramide t’a proposé ce projet, tu n’as pas douté et tu as fait une liste entièrement LED !
M.M. : Tout à fait, ça m’a paru une évidence ! La technologie autour de la LED a beaucoup évolué et ce type de lumière était idéal pour répondre aux besoins de la mise en scène pour ce projet de science-fiction. Ce que l’on a réalisé pour ce projet aurait été presque impossible en utilisant de la lumière traditionnelle. Cela nous a permis de gagner beaucoup de temps.

Quel a été ton ressenti au sujet de la puissance cette fois-ci ?
M.M. : J’avais prévu plusieurs sources puissantes, hard & soft, tels que les Luxed 12 lampes, les Vortex, les Airlite 1 000 et même le Airframe 240 avec deux Fabric 350, idéals pour une face aussi douce que puissante. Les Luxed 12 et les Vortex se sont trouvés être très efficaces en extérieur, prenant aisément la place d’un 4 kW HMI, voire plus... De même, les Airlite 1 000 ont été très utiles pour des extérieurs nuit. J’ai particulièrement apprécié l’Airframe 240, ce cadre gonflable dans lequel on insère deux Fabric 350 W. Sa diffusion "magique" porte bien son nom ! Il m’a été possible de réaliser facilement des faces douces et contrastes grâce à cette source.

Quels autres projecteurs ont-ils été utiles dans ce projet particulier ?
M.M. : Les tubes Astera, bien sûr ! Nous en avions de toutes les tailles et ils se sont avérés particulièrement adaptés à ce film, de même que les Bulbs de la même marque.
J’ai également utilisé des sources directives telles que des Fiilex Q8 et Q5 (ces derniers étant RVB), le Joker 300 LED, le COB 600D avec ses accessoires, et le Dedolight 10 de 220 W Parallel Beam avec le jeu de réflecteurs Lightstream. Pour les sources douces, nous avions les incontournables SL1 MIX et Biflex, qui s’utilisent très facilement sur batteries. Toutes ces sources se sont avérées indispensables pour créer l’ambiance souhaitée. La large variété d’accessoires complétant ces projecteurs les rend très faciles à déployer.

Tu avais donc une grande variété et une grande quantité de projecteurs à ta disposition. Comment as-tu fait pour les commander à distance ?
M.M. : C’est quelque chose que j’ai appris à intégrer et dont j’ai pris réellement la dimension lors de ce tournage. J’en avais déjà fait l’expérience sur des projets plus courts et moins compliqués. Cette fois, c’était différent, c’était un gros tournage de film ! De plus, il fallait aller vite et jouer les sources avec toutes les possibilités. La plupart du temps nous avons utilisé un Gaffer Control, avec lequel je me suis très vite senti à l’aise. Mais nous avons eu besoin sur une semaine d’utiliser une "vraie" console DMX pour jouer la cinquantaine de tubes Astera en plus de tout le reste… Là, il faut passer par un pupitreur, tout de même, mais ça s’est fait sans difficulté !

Dirais-tu que cette expérience a été concluante ? Que conseillerais-tu à ceux qui n’oseraient pas encore passer le cap ?
M.M. : C’était une expérience très concluante ! J’ai parfois douté, notamment de la puissance et de la ponctualité sur des entrées de jour, mais finalement c’était impeccable. Le pilotage des projecteurs aussi. C’était pour moi un vrai effort d’adaptation, mais je reconnais que ça nous a rendu service et permis d’accéder à des effets avec aisance.
Pour sauter le pas il faut en avoir envie, dans un premier temps, et être prêt à revoir sa façon de travailler, ses habitudes… Mais, surtout, il faut se tenir à jour des évolutions, ça va très vite ! Entre chaque projet ce n’est jamais la même liste lumière…

Je conseille à chacun de se jeter à l’eau !