Alain Bergala responsable du plan " Le cinéma à l’école " en résume les enjeux et la situation actuelle

AFC newsletter n°109

L’esprit de ces dispositifs mis en œuvre depuis dix-huit mois est très différent de celui des classes à thème : nous n’avons pas voulu faire du cinéma une matière scolaire. Le projet est proche des dispositifs mixtes.

Le ministre a défini, pour l’ensemble de la mission, un choix que je trouve très courageux. Il a dit : on va faire entrer l’art à l’école, mais comme rencontre de l’école avec quelque chose qui lui est extérieur. La méthode est fondée sur la prise en charge de cette irruption par un enseignant et un intervenant extérieur, praticien de l’art en question.

Cette démarche a suscité une excellente réponse des enseignants. On avait prévu la création de 25 000 classes à PAC (projet artistique et culturel). Elles sont déjà 40 000.
Pour la mise en place du plan Le cinéma à l’école, je me suis dit que, s’il y avait une centaine de films disponibles dans toutes les écoles, sans caractère obligatoire, ce serait mettre à la disposition de tous les enseignants et de tous les élèves un univers entier. Cette vidéothèque idéale devrait être la même à tous les échelons de la scolarité, ce sont les approches de cet ensemble qui évoluent selon l’âge des élèves et les pratiques des enseignants.

Ce dont nous nous occupons, c’est du cinéma, et du cinéma d’abord défini comme art. Il est bien sûr aussi une culture, au sens d’un ensemble de pratiques socialisées, et également un langage.
Mais c’est d’abord comme art que nous avons voulu qu’il entre à l’école.
Le cinéma est un art parmi les autres au sein de l’ensemble de la Mission, mais il a des singularités, qui tiennent en particulier à son caractère plus lourd et plus onéreux. Nous avons mis en place un outil qui n’a pas d’équivalent dans les autres disciplines, les DVD L’Eden Cinéma.

Les DVD qui constituent un pilier de notre action sont conçus comme un ensemble de propositions ouvertes. L’essor du DVD à l’école est exactement en phase avec celui de la demande grand public de DVD. Les titres choisis ne sont pas porteurs d’une didactique, ils composent les pièces d’un puzzle qui finit par dessiner une histoire et une géographie du cinéma.
(Propos recueillis par Jean-Michel Frodon, Le Monde, 26 mars 2002)

Des compléments d’information sont disponibles sur le site1 _https://www.reseau-canope.fr