Alain Choquart

par Pierre-William Glenn
Je prie Alain Choquart, notre éminent nouveau collègue à l’AFC, d’excuser le fait d’avoir séjourné trop longtemps ces trois derniers mois dans des endroits du monde qui ne sont pas encore touchés par Internet !
Ce n’est pas que la mémoire me manquait d’une collaboration exemplaire sur une dizaine d’années, c’est que des responsabilités nouvelles, l’isolement dans le temps et dans l’espace m’ont fait présumer un peu de mes forces.
Mille excuses donc pour le retard apporté à cette présentation d’un nouveau membre qui n’est donc plus si nouveau que ça aujourd’hui et qui a déjà apporté sa contribution à notre Lettre mensuelle.
« J’ai connu Alain sortant de l’école Louis Lumière lorsque je réalisais un portrait, inachevé, de Dominique Valera. Alain parlait alors très peu et représentait pour moi l’assistant idéal ; excellent bagage théorique sur les caméras et la photographie (qualités que l’on retrouve chez la majorité des élèves diplômés de Louis Lumière), amateur " éclairé " de musique et de cinéma, très cultivé en général, en littérature en particulier. Ayant pratiqué l’athlétisme et divers sports collectifs, il était aussi, ce qui ne gâchait rien, très résistant aux efforts physiques prolongés que ma pratique du cinéma impose, malheureusement, la plupart du temps.
D’"Allons z’enfants" en 1980 où il était 2e assistant à "Prisonnier de la terre" en 1990 où il était chef opérateur cadreur de la 2e équipe, j’ai pu apprécier Alain à tous les postes de notre métier sur 12 films où j’étais directeur de la photographie ainsi que sur deux autres dont j’ai signé la réalisation.
Alain a voulu progresser très vite, rien ne remplaçant la pratique de la lumière. J’apprécie particulièrement la volonté, l’énergie et le culot qu’il montre dans toutes ses collaborations.
Comme pour tous mes ex-assistants, j’ai tenu à voir tout son travail (sauf "Tôt ou tard"):signalons, entre autres, la vitalité de la couleur de ses collaborations avec Moussa Touré et John Berry, l’invention visuelle de "De force avec d’autres" de Simon Reggiani (qui lui doit évidemment tout à ce sujet) et la force de l’image de "Capitaine Conan."
Aussi inventif au cadre qu’en lumière, toujours intimement lié à la mise en scène dans le récit cinématographique, Alain Choquart fait partie des jeunes chefs très expérimentés malgré leur jeune âge (car ayant commencé tôt et ayant pratiqué continuellement), qui sont au début d’une grande carrière internationale. Il est d’ailleurs bizarrement plus reconnu aujourd’hui à l’étranger qu’en France. Il va falloir compter avec lui pour longtemps et c’est tant mieux ! Bienvenue au club, cher Alain. »