Alain Derobe, ce "jeune homme" exalté...

par Denis Rouden, AFC

par Denis Rouden La Lettre AFC n°219

Derobe nous a quittés un après-midi de mars...
Mais j’aime à croire qu’Alain va continuer à suivre passionnément la fin du travail sur le relief qu’il avait entrepris sur le tournage d’Astérix.
Encore la veille de son départ, contre avis médical, il était présent en salle d’étalonnage pour le premier " teaser " du film

Mais personne ne pouvait lutter contre sa boulimie de travail et sa passion pour les images en stéréo dont il était un grand maître.
Son avis sur la mise en relief et les décisions qui en suivaient étaient le fruit d’années de réflexion et toujours accompagnés d’une grande logique aussi bien technique qu’artistique.

Nous avons passé, Laurent Tirard et moi, plus d’un an avec ce " jeune homme " exalté par cet énorme chantier et qui trouvait des solutions rassurantes à tous cas de figure sans jamais oublier l’importance du récit et les impératifs d’une mise en scène moderne.
Alain faisait partie de notre famille d’hommes d’images ; son passé de directeur de la photographie nous a permis de dialoguer avec finesse tant sa culture du cinéma et de l’image était grande...

Thierry Poufary, Alain Derobe et Denis Rouden sur le tournage d'"Astérix et Obélix : au service de sa Majesté" - DR - Collection Denis Rouden
Thierry Poufary, Alain Derobe et Denis Rouden sur le tournage d’"Astérix et Obélix : au service de sa Majesté"
DR - Collection Denis Rouden


Son charisme résonnait aussi sur toute son équipe, qu’il aimait tant, qui, tous ensemble, s’est intégrée parfaitement sur le tournage en tant que nouveau département.
Alain... je t’ai senti heureux pendant tous ces longs mois de tournage, tant par la consécration de ton travail et de tes recherches sur un gros film de fiction, que par la jubilation de la transmission de ton savoir à tes élèves et, particulièrement, à ta fille Joséphine qui sera dorénavant le prolongement de ton bras.
J’espère, moi aussi, avoir été un élève attentif... même si j’étais souvent déconcentré par tes sourcils en bataille.
Tu vas nous manquer quand on va enfin savourer le film terminé...
Ce film, je n’aurais jamais pu le faire sans toi.

Denis Rouden, AFC