Amore mio

Avec le peu de moyens dont on disposait, on a dû beaucoup préparer, pour ensuite se laisser très libres au moment du tournage, rebondir aux inévitables et nombreux imprévus, et donner au maximum l’espace aux actrices. Il fallait qu’on soit tous très libres et mobiles : les actrices, la caméra.


Le 1,33 s’est imposé pour prendre le contre-pied des films de road-trip, recentrer sur les actrices et le mouvement, et ne pas chercher à "psychologiser" les paysages traversés (on ne voulait pas que ce soit le miroir des états intérieurs ou ce genre de choses). Aller à l’essentiel : l’énergie, les visages, les corps. On a beaucoup relégué l’espace dans les flous ou le hors-champ pour raconter ce personnage décentré, qui ne tient pas en place, sans ancrage. Jusqu’à la dernière partie, où les choses s’apaisent et se posent.

Alysson Paradis - Photogramme
Alysson Paradis
Photogramme


Le choix de l’anamorphique, associé à ce format carré contradictoire, était une manière de raconter un espace plus large en hors-champ : l’angle de champ horizontal plus grand de l’anamorphose donnait quelque chose de plus spécial avec ce format, qui a tendance à laisser beaucoup d’éléments en dehors du cadre. Même si scientifiquement je sais que ce n’est pas exactement ça, instinctivement on avait le sentiment de mieux sentir l’espace en anamorphique qu’en sphérique, comme si ce qui était amorcé dans les limites du cadre se prolongeait naturellement dans notre esprit, d’une manière plus évidente et naturelle que si ça avait été du sphérique.

Photogramme


A l’étalonnage nous sommes allés vers des choses très franches et très tranchées, contrastées, l’important étant surtout la notion de présence et de corporalité. Il fallait que l’image soit très au présent, qu’elle déborde, que les couleurs soient parfois trop fortes, le soleil trop dur, les peaux très chaudes, qu’on sente la vie à chaque coupe, des petits électrochocs. On n’était pas très scientifiques sur les raccords…

Élodie Bouchez, Guillaume Gouix et Noé Bach
Élodie Bouchez, Guillaume Gouix et Noé Bach

Équipe

Assistants opérateurs : Simon Roche et Rémi Delverne
Electriciens : Tom Porte, Antoine Pirotte (+ Sacha Brauman)
Cheffe machiniste : Hélène Defline
Etalonneuse : Marine Lepoutre

Technique

Matériels caméra : TSF Caméra (Arri Alexa Mini et série Kowa anamorphiques)
Matériels lumière et machinerie : TSF Lumière et TSF Grip
Laboratoire : Studio Orlando

synopsis

Lola refuse d’assister à l’enterrement de l’homme qu’elle aime. Elle convainc Margaux, sa sœur, de les emmener, elle et son fils, loin de la cérémonie. Sur la route qui les mènera vers l’Italie, elles découvrent les adultes qu’elles sont devenues et tentent de retrouver la complicité des enfants qu’elles étaient.