Au nom de ma fille

Au nom de ma fille est un film inspiré de l’histoire vraie d’André Bamberski. Cet homme a lutté 30 ans de sa vie pour faire juger le docteur Krombach afin qu’il soit reconnu coupable du meurtre de sa fille et qu’il purge sa peine.
Sur le tournage de "Au nom de ma fille" - Daniel Auteuil assis, Renaud Chassaing, debout derrière lui, et Vincent Garenq, à droite - Photo Guy Ferrandis
Sur le tournage de "Au nom de ma fille"
Daniel Auteuil assis, Renaud Chassaing, debout derrière lui, et Vincent Garenq, à droite - Photo Guy Ferrandis

Comme sur ses deux films précédents, nous avions envie, avec Vincent Garenq, de placer le spectateur au plus proche du point de vue du personnage principal. Caméra à l’épaule, nous suivons donc le parcours de cet homme déterminé, interprété par Daniel Auteuil.
Sur ce film, je voulais me détacher légèrement de l’approche naturaliste de la lumière que nous avions eue sur les films L’Enquête et Présumé coupable. Le scénario de Au nom de ma fille est empreint d’un climat lourd et d’une construction proche du polar, ce qui m’a autorisé à styliser davantage l’image. J’ai donc souhaité créer une ambiance lumineuse assez classique pour la première partie qui se déroule au Maroc dans les années 1970.

Nous avons utilisé avec Stéphane Bourgoin des projecteurs à lampe tungstène (Maxibrut) et des tubes Kino Flo pour éclairer les séquences intérieures. Sur cette période, les focales sont assez serrées sur les trois personnages principaux.
À partir de la mort de Kalinka, l’image glisse progressivement dans une atmosphère plus dense, plus âpre, les couleurs s’estompent… Le cadre, lui, s’élargit sur le village situé dans les Pyrénées où vit Bamberski, isolé au milieu des montagnes et du cimetière qui le surplombe. J’ai profité des magnifiques lumières hivernales et rasantes de la région de Pau. Mon matériel électrique a évolué pour ces séquences qui se situent dans une époque plus récente : les projecteurs HMI et LED ont remplacé les projecteurs tungstène. L’ambiance générale devient plus froide.

Un gros travail en amont sur les nombreux décors avec le chef décorateur François Abelanet était indispensable pour tenir le rythme d’un plan de travail serré et garder une direction artistique cohérente sur l’ensemble du film. Nous avons intégré, quand nous le pouvions, des sources lumineuses dans un maximum de décors. Pour la séquence de la frontière de nuit, par exemple, j’ai fait installer des projecteurs au mercure sur des pylônes et d’autres au sodium sur les toits. On a ainsi pu profiter d’une grande liberté dans le choix des axes.

J’ai tourné avec une caméra Arri Alexa et des optiques Cooke S5i qui ont une belle rondeur à l’ouverture 1,3 sur les peaux. L’étalonnage, effectué par Fabrice Blin, s’approche du traitement chimique sans blanchiment, peu de couleur et un contraste assez fort. Nous nous sommes laissés une grande liberté dans les variations de teintes selon les séquences. La désaturation que nous obtenions avec la LUT m’a permis d’utiliser toutes sortes de gélatines colorées sur le plateau.

Références visuelles de photographes pour ce film : Nadav Kander, Desirée Dolron et Denis Rouvre.

Dans le portfolio ci-dessous, quelques photogrammes extraits de Au nom de ma fille et une photo de plateau.

Équipe

Chef électricien : Stéphane Bourgoin, assisté de Mathieu Dequirot et Thibault de Saint André
Chef machiniste : Gilbert Lucido, assisté de Vincent Uccello
Assistants opérateurs : Guillaume Dreujou, Arthur Chassaing, Nathalie Dziedzic
2e caméra : Eric Brun
Étalonnage : Fabrice Blin
Prise de vues sous-marines : David Foquin / Sous-Exposition

Technique

Matériel caméra : Transpacam (caméra Arri Alexa Pus, optiques
Cooke S5i et zoom Angénieux Optimo 24-290 mm)
Matériel lumière : Transpalux
Matériel machinerie : Cinesyl
VFX : Alain Carsoux / Compagnie Générale des Effets Visuels
Laboratoire : Technicolor