"Barbara", de Mathieu Amalric, prix Louis-Delluc 2017

La Lettre AFC n°282

Gilles Jacob et le jury du Louis-Delluc ont récompensé, vendredi 15 décembre 2017, le film Barbara, réalisé par Mathieu Amalric et photographié par Christophe Beaucarne, AFC, SBC. Le prix Louis-Delluc du premier film a été attribué à Grave, long métrage de Julia Ducournau photographié par Ruben Impens, SBC.

« C’est le film qui a obtenu le plus de voix », a déclaré Gilles Jacob à la presse. « Cela récompense le travail d’un grand metteur en scène et d’une belle personne que nous aimons beaucoup. Ce film nous a beaucoup touchés par sa justesse. Pour Barbara, il a réussi à reconstituer l’univers d’une chanteuse et à l’incarner au travers d’une grande actrice qu’est Jeanne Balibar. »
Serge Kaganski, membre du jury, a quant à lui ajouté : « Dans la carrière d’Amalric comme réalisateur, c’est un film important, je ne sais pas si on peut dire que c’est le “film de la maturité” mais je trouve ça bien que le prix lui revienne maintenant. Il y a une dimension très cinématographique dans ce film ».

« Je tombe des nues, c’est complètement fou, quelque chose de très fort. Je ne peux pas explique pourquoi ils ont voté pour moi... Je crois que c’est parce que tout est faux et vrai à la fois, et puis, ça passe aussi par une actrice extraordinaire », s’est exprimé par la suite Mathieu Amalric. « Robin Campillo aurait très bien pu obtenir le prix, il y avait tellement de bons films cette année. Par rapport à 120 battements par minute, c’est assez spécial, il y a comme un lien, compte tenu de l’engagement de Barabra avec envers Act up... Et puis, je pense aussi à Carré 35, le film d’Éric Caravaca qui est une pure merveille. »

Grave, meilleur premier film
« C’est déjà une grande cinéaste », s’est exprimé Gilles Jacob. « Elle a une maîtrise de la mise en scène qui en fait pour un premier film quelque chose de tout à fait remarquable et dont nous sommes certains qu’il y aura une suite », a-t-il ajouté.
« Je pensais qu’une certaine typologie de films n’avaient pas accès à des prix aussi prestigieux », a expliqué pour sa part Julia Ducournau, ancienne étudiante de La fémis. « Remporter ce prix avec un film de genre montre l’ouverture qui se crée dans notre culture », s’est-elle réjouie.