Bitola

D’abord le " Life Achievement Award " à Raoul Coutard pour l’intégralité de son œuvre photographique.
Invité d’honneur, acclamé, interviewé par un public jeune et enthousiaste, Raoul traça un portrait de ses collaborations avec Godard, avec un humour décapant et une humilité assez peu commune.

Il y eut à minuit une projection d’A bout de souffle qui dut refuser du monde, je pris un très grand plaisir à nos conversations du petit-déjeuner. Le recul qu’il avait sur sa carrière était passionnant.

Palmarès du Festival Manaki Brothers de Bitola dont je fus le président du jury
La Caméra de bronze est allée au jeune (27 ans) directeur de la photographie polonais Bogumil Godfrejow pour le film Distant Lights (Allemagne), pour son approche photographique du drame des passages illégaux de frontière d’Ukrainiens essayant de se rendre en Allemagne.
La Caméra d’argent City of God de Fernando Meirelles (Brésil) photographié avec brio dans le style cinéma-vérité par Cesar Charlone.
La Caméra d’or ex-æquo :
A Sweet sixteen de Ken Loach, photographié par Barry Ackroyd qui dans un style minimaliste (et puissant) décrit l’entre-deux âges d’adolescents confrontés à la misère, les combines, la drogue dans une Ecosse qui semble être restée dans la misère d’un passé lointain.
Et dans une catégorie totalement différente, à Hero de Zhang Yimou, une super production mélangeant d’immenses ressources technologiques, un travail impressionnant d’" art director ", Cristopher Doyle (HSC, Hong Kong) parvient à imposer son fantastique sens de la composition et sa maîtrise de la lumière pour visualiser cette remarquable légende chinoise.
Et, pour la petite histoire, les cinq membres du jury n’ont jamais compris comment Elephant a pu avoir la Palme d’or à Cannes !