Bob Beitcher ne dirige plus le groupe Panavision

par Alain Coiffier, président de Panavision Alga Techno
Notre président, Bob Beitcher, que beaucoup d’entres vous ont rencontré lors de ses multiples présences parmi nous, ne dirige plus notre groupe depuis la fin du mois dernier.

Il faut savoir qu’il ne reste plus aujourd’hui que trois fabricants de caméras et d’objectifs de part le monde, exclusivement dédiés à notre métier, et que leur survie est audacieuse dans un secteur gagné par des fabricants plus préoccupés par des produits grand public ou " low costs " que par nos outils hautement spécifiques et hors série.
Panavision vous accompagne tous depuis 50 ans dans votre quête constante et extrême de progrès et d’absolu et Bob durant les 6 ans de son mandat a su faire progresser encore plus loin notre label prestigieux.

Panavision emploie 1 200 personnes, essentiellement des techniciens dont le souci exclusif est de vous procurer et d’améliorer sans cesse les meilleures caméras, optiques et accessoires de tournage adaptés à vos besoins sophistiqués.
Le rayonnement de notre marque est mondial, mais il faut souligner aussi que son chiffre d’affaires total est inférieur par exemple à celui d’une entreprise comme la SFP dans le seul hexagone.

Quatre ans après son lancement, la Genesis reste encore aujourd’hui la première caméra 35 mm numérique autonome et la nouvelle série compacte et légère d’objectifs G anamorphiques lancée il y a quelques mois vient de renouveler encore l’attraction pour le format scope anamorphique.
En France, Panavision apporte depuis 3 ans, outre nos prestations habituelles, un soutien unique à La fémis et à la formation HD des techniciens de prise de vues.

Bob Beitcher, toujours proche de notre marché et de nos partenaires les plus directs, était familier de nos rendez-vous annuels communs.
Dernièrement il avait contribué personnellement à l’hommage rendu à Pierre Lhomme et au Workshop de l’AFC lors du dernier Plus Camerimage.
Assimiler Panavision à l’image d’un « géant industriel américain » était une défense facile pour les prestataires du secteur trop enclins à faire prospérer leurs fonds de commerce sur la peur d’un concurrent d’outre-Atlantique parfois vampirisé, et sur un service packagé et standardisé en ligne avec les prix ristournés qui sont aujourd’hui pratiqués.
La réalité est autre et Bob était naturellement à la tête de ce combat qui reste le nôtre aujourd’hui.

La recherche constante de la qualité et la proximité des équipes restent pour tous la meilleure défense de notre métier.
On sait que la part des dépenses dédiées à la technique dans le budget total de chaque film est en régression constante depuis plus de dix ans.
Pourtant, retourner définitivement cette tendance néfaste et pernicieuse, alors que les coûts artistiques ne cessent eux d’augmenter de façon exponentielle, doit rester notre objectif prioritaire à tous, créateurs, techniciens et industries techniques afin de faire progresser ensemble notre métier.

Nous souhaitons la bienvenue au successeur de Bob Beitcher, Billy Campbell, qui vient de prendre ses fonctions, qui sera parmi nous dès le prochain festival de Cannes et dont la tâche sera lourde, pour lui aussi.
Au contexte local actuel de notre secteur en France, il lui faudra ajouter la chute spectaculaire du nombre des tournages entrepris à Los Angeles durant le premier trimestre 2009 : 56 % selon Le film français.