Caroline Champetier et Agnès Godard

dans Libération du 20 octobre 2005

Deux articles sont consacrés à Caroline Champetier et Agnès Godard dans le quotidien Libération : " Prélude à Un couple parfait par Philippe Azoury et " Agnès Godard a un grain " par Annick Peigne-Giuly.

Ces deux textes sont à votre disposition à l’AFC.

Prélude à Un couple parfait, par Philippe Azoury

L’occasion était belle : Nobuhiro Suwa, passionnant cinéaste japonais post-antonionien (H Story, M/other), était tout le mois de septembre à Paris pour tourner son quatrième film, Un couple parfait, produit par Arte.
Et avec à l’image, pour la seconde fois après H Story, Caroline Champetier (chef op, entre autres, de Godard, Garrel, Jacquot, Gitaï, Rivette, Straub, Beauvois...).
Imaginez une séance de travail, un soir, dans un appartement où l’on entend la pluie tomber. Côte à côte, un cinéaste japonais, réservé mais réfléchi, et une chef op française que la théorie n’effraie pas. Une sorte de couple parfait.

Agnès Godard a un grain, par Annick Peigne-Giuly

On dit des images d’Agnès Godard qu’elles ont une texture, une sensualité particulière.
« On filme avec son corps. J’aime filmer à l’épaule, avec la caméra Aaton. On se la met à l’épaule comme on enfile une paire de gants. Elle m’a permis d’essayer des choses, comme courir avec les gars au début de Beau travail. Quand ils ont débarqué, je les ai suivis dans l’eau. J’étais avec eux. J’étais le personnage que l’on ne voit pas. »
Une manière de filmer qui s’est imposée d’elle-même ?
« J’aime filmer sans répéter, pour découvrir. Il s’agit de danser avec le personnage. Ou comme trouver le mot juste pour traduire la pensée du cinéaste. L’image pour l’image, pour moi, ça n’existe pas. »
Et puis il y a la pellicule. Le choix du chef op. Agnès Godard travaille essentiellement en Super 16 et 35 mm.
« La pellicule apporte plus ou moins de grain, de flou, de densité à l’image. Ce fut du 35 mm pour Beau travail, et du Super 16 pour La Vie rêvée des anges. Mais on s’aperçoit que les petits grains de l’image argentique vivent leur vie propre. »