Caroline Champetier, AFC, a collaboré avec Jean-Luc Godard, Claude Lanzmann, Benoît Jacquot, Jacques Doillon, Amos Gitai, Arnaud Desplechin et Xavier Beauvois, entre autres. C’est d’ailleurs à l’occasion du succès de Des hommes et des dieux qu’elle a remporté le César de la Meilleure photographie en 2011. Habituée des sélections cannoises (La Sentinelle, N’oublie pas que tu vas mourir, L’Ecole de la chair, H/Story, Tokyo, Des hommes et des dieux), elle revient cette année avec Holy Motors, le nouveau long métrage de Léos Carax après onze ans d’absence. Un film qui reprend parmi dix autres personnages celui de leur collaboration en 2008 (le segment Merde du film à sketchs Tokyo, réalisés également par Michel Gondry et Bong Joon Ho).
Caroline Champetier a commencé sa carrière avec les " Dinosaures " du cinéma français – Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Claude Lanzmann –, puis tourné avec la plupart des auteurs de la génération suivante : Benoît Jacquot, Philippe Garrel, Jacques Doillon, Chantal Akerman, André Téchiné, en rencontrant le courant montant avec Arnaud Desplechin, Xavier Beauvois, Laetitia Masson, Nobuhiro Suwa et Noami Kawase au Japon. Aujourd’hui, Tawfik Abu Wael en Palestine, Valérie Mréjen et d’autres lui ouvrent l’imaginaire d’une quatrième génération de cinéastes. Elle pense que le cinéma est fait pour voyager dans le temps et dans l’espace et rêve d’éclairer une comédie.
Caroline Champetier a éclairé quelques 70 films, accompagnant certains des grands cinéastes français et étrangers. Elle remporte le César de la Photographie pour Des hommes et des dieux, de Xavier Beauvois, dont elle vient de finir le dernier film, puis la Grenouille d’argent en 2012 au festival Plus Camerimage pour Holly Motors, de Léos Carax. Avant cette longue expérience comme directrice de la photographie, Caroline Champetier fut l’assistante de William Lubtschansky et c’est à l’occasion du tournage de Shoah, en 1977, qu’elle rencontre Claude Lanzmann. Sa collaboration avec lui se prolonge en signant l’image de Sobibor 14 octobre 1943 16 heures, en 2000, et celle de sa dernière œuvre, Le Dernier des injustes, en 2012. Juste avant ce film, elle avait éclairé Hannah Arendt, le film de Margarethe von Trotta. Cette collaboration avec Claude Lanzmann initiée par William Lubtchansky « a duré toute ma vie de directrice photo, c’est quelque chose de fondateur », souligne Caroline Champetier. Le Dernier des injustes, projeté Hors compétition à Cannes, ne participe pas à la Compétition officielle, au grand regret de Claude Lanzmann. (BB)
Après une introduction qui brouille les cartes, le nouveau documentaire de Claude Lanzmann est en réalité le journal intime d’un homme à l’hiver de sa vie qui raconte au spectateur son idylle secrète avec une infirmière nord-coréenne, il y a de cela 58 ans. Histoire d’amour impossible, aussi courte que passionnée, qui aurait pu donner lieu à une adaptation fictionnelle comme Clint Eastwood le fit jadis avec le roman Sur la route de Madison. Caroline Champetier, AFC, a accompagné le cinéaste lors de ce retour au pays de la dynastie Kim. (FR)
During Claude Lanzemann’s funeral at the Montparnasse Cemetery in Paris on Thursday, 12 July 2018, Caroline Champetier, AFC, who worked alongside him, was one of the eulogizers and she spoke the following words.
Lors des obsèques de Claude Lanzemann au cimetière du Montparnasse, jeudi 12 juillet 2018, Caroline Champetier, AFC, ayant travaillé à son côté et parmi d’autres témoignages, a dit le texte qui suit.
J’ai découvert le superbe film de Catherine Hébert sur Ziva Postec, la monteuse du film Shoah, de Claude Lanzmann. Ziva Postec. La monteuse derrière le film "Shoah" est un documentaire très touchant et très riche expliquant les difficultés du montage du film.
William Lubtchansky vient de mourir à 73 ans. Il a été l’accompagnateur au long cours des films fleuves de Claude Lanzmann, de Jacques Rivette, de Jacques Doillon, de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, il a suivi Godard dans son îlot grenoblois des années 1970, il s’est embarqué dans les pirogues légères d’Otar Iosseliani et de Philippe Garrel, bref il a été toute sa vie l’opérateur totémique des cinéastes qui cherchaient d’autres terres à découvrir.
Comment approcher et saisir l’intimité extrême de personnages cinématographiques ? La directrice de la photographie Caroline Champetier, en 33 ans et environ 70 films, a su répondre à cette question en nouant des liens fidèles avec les cinéastes Xavier Beauvois, Jacques Doillon, Claude Lanzmann, Benoit Jacquot, établissant également des ponts entre Jean-Luc Godard, Arnaud Desplechin, Philippe Garrel et Leos Carax, sans oublier Nobuhiro Suwa ou Amos Gitai. Elle continue d’accompagner de jeunes cinéastes, comme le palestinien Tawfik Abu Wael ou récemment Hélène Zimmer.
Caroline Champetier, AFC, has worked alongside Jean-Luc Godard, Claude Lanzmann, Benoît Jacquot, Jacques Doillon, Amos Gitai, Arnaud Desplechin and Xavier Beauvois, to name a few. It was thanks to the success of Of Gods and Men (Des hommes et des dieux) that she won the César award for Best Cinematography in 2001. Her work has been frequently selected for competition in the Cannes Film Festival (The Sentinel, Don’t Forget You’re Going to Die, The School of Flesh, H Story, Tokyo, Of Gods and Men), she is back this year with Holy Motors, the first new feature-length film by Léos Carax in eleven years. This film reprises ten characters, including the character invented during their 2008 collaboration on the Merde segment from the skit-based film Tokyo, also directed by Michel Gondry and Bong Joon Ho).