Complices

Premier long métrage de Frédéric Mermoud, ami et compatriote suisse avec qui j’ai fait tous ses courts métrages, dès ses débuts, sauf Le Créneau, photographié par Pierre Aïm, faute de disponibilité.

C’était donc un peu comme travailler en famille, ce qui ne facilite pas forcément la tâche ! Parce qu’il y a le risque de ne pas trop communiquer avec le reste de l’équipe !

J’ai fait, comme à mes débuts en Suisse, la lumière et le cadre !
Ce qui implique moins de temps avec le réalisateur.
En revanche, en étant derrière la caméra, j’ai retrouvé le contact direct avec les acteurs, ce qui m’a bien récompensé. La moitié du film est à l’épaule, ce que j’adore.

Cyril Descours, Nina Meurisse - Crédit photo, Thomas Hardmeier
Cyril Descours, Nina Meurisse
Crédit photo, Thomas Hardmeier


Le scénario a demandé deux univers différents, les deux très réalistes, surtout pas stylisés.
L’histoire des jeunes, avec une approche plutôt spontanée. On voulait être avec eux, à l’épaule, beaucoup plus découpé, des plans larges ou serrés, sans avoir trop de valeurs intermédiaires.

Cyril Descours - Crédit photo, Thomas Hardmeier
Cyril Descours
Crédit photo, Thomas Hardmeier


La 5229 s’est imposée pour donner un rendu "joyeux" à cette partie, avec une image chaude (déco, costumes, lumière) et une douceur des noirs et des couleurs.

Emmanuelle Devos, Gilbert Melki - Crédit photo, Thomas Hardmeier
Emmanuelle Devos, Gilbert Melki
Crédit photo, Thomas Hardmeier

_ L’histoire des flics a un rythme plus classique et lent, fixe ou sur dolly, plus observant, moins découpé, des cadrages plutôt larges, des tableaux mélangés à des plans moyens, jamais trop serrés, sauf pour accentuer des moments particuliers !
De plus, l’image est plus désaturée et plus neutre au niveau de la teinte - également aidée par la déco, les costumes et la postprod numérique - et plus contrastée, j’ai donc utilisé la 5205 pour les intérieurs extérieurs jour et la 5229 pour les nuits.

Emmanuelle Devos - Crédit photo, Thomas Hardmeier
Emmanuelle Devos
Crédit photo, Thomas Hardmeier

39 jours de tournage entre Lyon et Paris. Un scénario très intéressant tant pour l’histoire que pour la construction. Des allers-retours entre les deux univers !
Quelquefois, je sentais Fred un peu malheureux, parce que la "machine" avançait et il fallait prendre des décisions rapidement.
J’ai quelques regrets par rapport à des options que nous avons prises pendant le découpage et le tournage que je ne retrouve plus dans le montage final.
La postprod s’est déroulée en Suisse, chez Egli Film pour des raisons de coproductions. L’étalonnage numérique était fait sur Baselight, sur un écran d’environ 0,8x1,5 m, ce qui n’est vraiment pas assez grand !
Après retour sur pellicule et le visionnement de la copie 35 mm, on était malheureusement obligé d’étalonner de nouveau pas mal de séquences, car ils étaient mal calés au niveau du shoot !!!
Le film a été en compétition officielle à Locarno 2009 et a gagné le prix de la mise en scène à Chicago.
J’espère que la sortie en salles du film révélera un nouveau réalisateur talentueux qui impose une vision personnelle et inspirée.

Un grand merci à mon équipe toute entière, mes assistants Fabrice Bismuth et Fanny Coustenoble, Laurent Héritier, mon chef électro depuis 6 films et son équipe et un merci à mon machino suisse Blaise Bauquis.
Je voudrais aussi remercier mille fois TSF, Laurent Kleindienst et Frédéric André qui nous ont de nouveau gâtés avec du matériel dernière génération et enfin, Didier Diaz, Transpalux, pour son soutien.

Technique

Caméra : Arricam Systems de chez TSF _Objectifs : Arri Masterprimes + lightweight zoom Angénieux 28-76 mm T2.6
Pellicules : Kodak 5229 – pour les jeunes et les nuits, Kodak 5205 – pour les flics et les nuits
Pellicule positive : Fuji 3510, chez Egli pour la Suisse, chez Eclair pour la France
Laboratoire : Egli Film, Zurich
Rushes vidéo : Timo Inderfurth
Etalonnage numérique sur Baselight : Juergen Kupka
Eclairage : Transpalux
Machinerie : FTK, Zurich