Dans les forêts de Sibérie

Je rencontre Safy en décembre 2014, à la veille de son départ en Sibérie pour d’ultimes repérages, à 8 000 km. Fin janvier 2015, j’embarque plus de trois mois sur les berges du lac Baïkal.

Avant même que Safy ne rentre de repérages, Frédéric Sauvagnac (le directeur de production) et moi-même, demandons à Marie-Sophie, Anne Angèle et Timothy, les trois assistants caméra, de faire des essais pendant cinq semaines et de s’enfermer en chambre froide plusieurs heures d’affilée… Marie-Sophie décidera de régler la température à moins 60 afin de mettre à l’épreuve caméra, optiques, projecteurs, batteries, moniteurs mais également nos équipements respectifs.

Eric Guichard, qui a déjà tourné dans ces conditions extrêmes, me conseille d’opter pour la Sony F55 que j’avais déjà utilisé à + 40° (3 000 Nuits, tournage en Jordanie, été 2014). C’est finalement le choix que je fais.

Je pars avec trois caméras. Les caisses métalliques sont remplacées sur place par des glacières aménagées spécifiquement afin que chaque caméra puisse s’y loger avec son optique. Un zoom Angénieux Optimo 24-290 mm et un zoom Fujinon 19-90 mm pour les caméras extérieures et une série Cooke S4 pour la troisième caméra réservée pour les plans d’intérieur, limitant ainsi les risques de condensation.

Pas de rails afin pour ne pas alourdir un tournage que Safy et moi voulons le plus léger possible malgré nos tenues de cosmonautes. Un hydroglisseur, une échelle de 4 mètres – installée horizontalement sur deux pieds de caméra –, et une caméra sur l’épaule, nous permettent de donner régulièrement un peu de mouvement aux images.

Question lumière, ma plus grosse source est un Arri Max 1 800 W… J’en prends deux… En prévision de "la cabane de Teddy" qui représente la particularité d’avoir une très grande vitre donnant sur le lac Baïkal : 6 diaphs de différences entre l’extérieur et l’intérieur ! Avec la complicité de Cyril Gomez Mathieu, chef décorateur, je fais découper sur mesure plusieurs cadres de densité neutres afin de les intercaler entre le double vitrage de cette baie vitrée. Chaque jour, le petit groupe électrogène de 6 kW est enterré, puis déterré, afin qu’il ne passe jamais la nuit à l’extérieur.

Bien qu’ils soient quatre (Safy, Frédéric, Louna et Cyril GomMat) à me promettre des nuits très claires en Sibérie, nous tournerons tous les extérieurs nuit entre chien et loup afin de préserver des détails dans les plans larges.

L’envoi régulier de photos à l’AFC au cours du tournage m’a permis d’alimenter un blog intitulé "Two pictures a Day in Siberia", entretenu par Alexandre Catonné, Jean-Noël Ferragut et Isabelle Scala, et de communiquer ainsi avec toutes celles et ceux laissés "de l’autre côté".

Si Dans les forêts de Sibérie est un retour aux choses essentielles pour Teddy, le personnage principal interprété par Raphaël Personnaz, cela le fut également pour une grande partie de l’équipe et sur la manière de concevoir et d’imaginer un film qui restera, sans aucun doute, une des plus belles aventures cinématographiques qu’il m’ait été donné de vivre.

  • Voir ou revoir les journaux en images envoyés de Gilles Porte au cours des onze semaines et quelques de tournage de Dans les forêts de Sibérie
  • Consulter le tout récent site Internet de Gilles Porte.

Dans le portfolio ci-dessous, quelques images de Dans les forêts de Sibérie

Portfolio

Crew

1ère assistante caméra : Marie-Sophie Daniel
2e assistant caméra : Timothy Joannin
DIT manager : Anne-Angèle Bertoli
Chef électricien : Cyrille Girard
Chef machiniste 1ère partie : Benjamin Vial
Chef machiniste 2e partie : Sylvain Arnoux

Technical

Matériel caméra : Panavision Alga (trois Sony F55, zoom Angénieux Optimo 24-290 mm, zoom Fujinon 19-90 mm, série Cooke S4)
Matériel lumière : Transpalux
Laboratoire : Technicolor
Etalonneur : Fabien Pascal