Décès de Marc Nicolas

AFC newsletter n°271


Avec la disparition de Marc Nicolas, survenue mercredi 21 décembre 2016 des suites d’une grave maladie, c’est une des pages de nos bonnes relations – tant cordiales que suivies – avec La fémis qui se tourne. En effet, outre les liens étroits que nombre d’entre nous entretenaient avec lui, il est bon de rappeler que Marc a été, tout au long de ses années passées à la direction de l’Ecole, l’un des plus fervents défenseurs de notre Micro Salon et l’un des principaux artisans de sa réussite. Nous garderons de lui le souvenir d’un homme toujours à l’écoute et de bon conseil, dont la proximité était non seulement de bon voisinage mais aussi de pensée.

Né en 1957 à Sidi-Bel-Abbès (Algérie), Marc Nicolas est diplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Paris, promotion 1979, et obtient une maîtrise d’études cinématographiques et audiovisuelle à Paris VIII Saint-Denis en 1980.
Il occupe un premier poste au CNC en 1982-1983, puis y devient chef du Service des études et de l’information de 1985 à 1988.
De 1989 à 1993, il est conseillé technique au cabinet de Jack Lang, ministre de la Culture et de la communication et des grands travaux. A ce poste, il est chargé auprès du ministre des dossiers de la politique du cinéma, de la production de télévision et de la propriété intellectuelle. Parallèlement, il est membre du Conseil d’administration du Festival de Cannes et membre du Conseil d’administration de La fémis.

De 1993 à 1997, Marc Nicolas est nommé chef du Département des études et de la prospective du ministère de la Culture et de la communication. Il dirige une équipe de quarante personnes - dont une vingtaine de chercheurs en sciences sociales et statisticiens et une dizaine de documentalistes - qui se consacre à quatre missions principales au service de l’ensemble du ministère de la Culture.
En 1997 et 1998, il est directeur-adjoint du cabinet de Catherine Trautmann, ministre de la Culture et de la Communication, responsable direct auprès de la ministre des dossiers du secteur "communication" et direction d’une équipe de quatre conseillers techniques sectoriels (télévision, presse écrite et radio, cinéma et production audiovisuelle, multimédia et nouvelles technologies).

A partir de 1998, il est directeur général adjoint du Centre national de la cinématographie (CNC), chargé du patrimoine, et directeur du projet de la nouvelle Cinémathèque. A cette période, il est membre des conseils d’administration de la Cinémathèque française, de la Cinémathèque de Toulouse et de la BiFi, et membre fondateur du conseil d’administration de la Cinéfondation du Festival de Cannes. En 2001, il devient directeur général adjoint du CNC, chargé des affaires internationales.

Le 26 décembre 2001, Marc Nicolas est nommé par Catherine Tasca, ministre de la Culture et de la Communication, directeur général de La fémis. Il est à initiative, entre 2002 et 2015, de ces principaux développements de La fémis :
- la création de nouveaux programmes de formation initiale :

  • 2002 : l’"Atelier Ludwigsburg-Paris", programme de formation de jeunes producteurs européens en partenariat avec l’école allemande de Ludwigsburg (Filmakademie Baden-Württemberg) ;
  • 2003 : département "distribution et exploitation de salles" ;
  • 2013 : département "création de séries télévisées" ;
  • 2015 : la Résidence, programme de formation de neuf mois de jeunes réalisateurs autodidactes issus de la diversité ;

- de nombreux projets de réforme des études de la formation initiale ;
- le lancement d’une activité de recherche (2015) après la création d’un doctorat en 2012 avec les quatre grandes écoles d’art parisiennes membres de PSL ;
- le développement à partir de 2004 d’un important programme d’internationalisation de l’École :

  • lancement progressif à raison d’un nouveau par an de dix accords d’échanges d’étudiants avec les plus grandes écoles de cinéma mondiales (Columbia University à New York, Calarts à Los Angeles, FUC à Buenos Aires, NFTS à Londres, KAFA à Séoul, Gedai-Tokyo University of the arts, VGIK à Moscou, FTII à Pune (Inde), HFF à Munich, INSAS à Bruxelles, ECAL à Lausanne, Beijing Film Academy à Pékin) ;
  • création de séminaires inter-écoles (avec les écoles de Berlin, Copenhague, Bucarest, Lodz, Londres) ;
  • organisation à partir de 2004 d’un séminaire annuel de réflexion de directeurs d’écoles de cinéma étrangères (11 éditions, participation en moyenne de 30 écoles de 25 pays) ;
  • création de "summer universities" pour des étudiants étrangers : étudiants d’Harvard (de 2007 à 2010), étudiants des pays du Golfe arabo-persique (2014 et 2015) ;

- l’adhésion en 2013 de La fémis à la Communauté d’universités et d’établissements "Paris, Sciences et Lettres" (PSL Research University) regroupant 25 établissements d’enseignement supérieur et de recherche parisiens prestigieux.

De 2006 à 2014, il est président du Groupement européen des Ecoles de Cinéma et de Télévision (GEECT), association regroupant les 75 écoles de cinéma en Europe. A ce titre, conduite en 2007 de la négociation avec la Commission de l’Union européenne de la création d’un programme de soutien aux écoles de cinéma (créé en 2008).
En parallèle, membre du bureau exécutif du CILECT (Centre international de liaison des écoles de cinéma et de télévision) association regroupant 130 écoles de cinéma dans le monde. Responsabilité au sein du bureau exécutif de la conduite entre 2007 et 2010 d’une réforme du CILECT.

Marc Nicolas a été, entre autres :
- membre du conseil d’administration de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière (depuis 2004) ;
- membre du conseil d’administration de l’ADRC (Agence pour le développement régional du cinéma) (depuis 2004) ;
- membre du conseil d’administration de La Géode (depuis 2004) ;
- membre du conseil d’administration de la Bibliothèque du Film (BiFi) de 2004 à 2007 ;
- membre du conseil d’administration de la Cinémathèque française de 2007 à 2010.

Marc Nicolas et l’AFC
Au fil des années, Marc Nicolas était devenu un proche de l’AFC, en toute courtoisie. Son bureau nous était devenu familier, en particulier au moment de préparer une prochaine édition du Micro Salon. Nous lui devons en effet une fière chandelle car c’est en partie grâce à lui que pour la première fois, en 2008, Véronique Cayla, directrice générale du CNC, nous faisait l’honneur de sa visite et qu’en 2013, c’était au tour d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, de parcourir un à un les étages avec un intérêt non dissimulé.
Cinéphile, Marc ne manquait pas d’assister, quand son emploi du temps le lui permettait, à l’une ou l’autre des projections que nous organisions une fois par mois, salle Jean-Renoir, avant que les récents évènements ne nous privent momentanément de son accès. Enfin, une fois l’an, nous prenions un réel plaisir à partager avec lui et les personnels administratifs et techniques de La fémis un buffet convivial en guise de remerciements pour l’hospitalité qu’il n’a eu de cesse de nous offrir.

Les directeurs de la photographie de l’AFC présentent à sa famille et à ses proches leurs plus sincères condoléances.