Décès de Pascal Berhault
Evoquer Pascal dans de telles circonstances est bien difficile. Car Pascal était quelqu’un de discret, de secret, qu’il n’est pas facile de prétendre connaître. Qui était le vrai Pascal ? Le professionnel sérieux, réservé ou bien celui plus décontracté, plus "artiste" qu’il savait être avec ceux qui avaient su gagner sa confiance. Le vrai Pascal, c’était certainement l’amalgame subtil et attachant entre ces deux personnalités.
Sa vie professionnelle, commencée dans le monde de la presse et de la chanson avant de se poursuivre dans l’industrie cinématographique, lui a fait découvrir un univers auquel il n’était pas à priori "destiné" mais qu’il a su appréhender et au sein duquel il a su se faire apprécier par ses qualités tant humaines que professionnelles. Il était devenu un dirigeant respecté, rigoureux mais juste, qui était attentif aux autres avant toute décision.
Ce monde professionnel lui avait permis de « rencontrer des artistes », comme il aimait à le dire, artistes du monde musical d’abord, puis acteurs et réalisateurs dans celui du cinéma. Et cela nous rapproche déjà du deuxième Pascal que j’évoquais, celui qui, à sa façon, était aussi un artiste, celui qui était une mémoire quasi infaillible du répertoire de la chanson française des années 1960 et 70, capable de fredonner les textes à la moindre sollicitation. Un Pascal cultivant, là aussi, son originalité, érudit, curieux aux techniques et aux arts, toujours disponible pour découvrir une exposition, aller à un concert ou à un match de foot, mais capable aussi de suivre assidûment des émissions télé dont le niveau surprenait et même désespérait parfois ces proches. Et il n’en avait même pas honte en plus ! Mais c’était ça, Pascal !
Et puis, pour ceux qui avaient la chance de faire partie du cercle restreint de ses proches, Pascal, c’était l’ami parfait, d’une fidélité sans faille, d’une grande générosité de cœur, qui n’oubliera jamais un anniversaire, qui saura toujours être là, proche, discret, sérieux quand nécessaire mais capable d’être si drôle à la moindre occasion, adepte d’un humour assez "British", tout en retenue mais qui savait faire mouche.
Alors ? Il n’avait aucun défaut cet homme-là ? Heureusement si et je lui en connais au moins un : il était incapable de partir en vacances ! Il fallait toujours qu’il annule au dernier moment les voyages programmés, sous de fallacieux prétextes dont personne n’était dupe. Il trouvait toujours de mauvaises raisons pour ne pas s’éloigner de chez lui, de son travail. C’est vrai, retraite aidant, cela s’était amélioré ces dernières années grâce à son ami Jean-Pierre, à Elisabeth et Dominique.
Mais pour son dernier voyage, celui qui nous réunit aujourd’hui, il a réussi à prendre tout le monde de court car nul doute que nous aurions tout fait, cette fois-ci, pour le dissuader de partir. En tous cas, pour avoir déjeuné avec lui 48 heures avant son départ, je peux vous assurer que le Pascal que vous avez connu est resté le même jusqu’au bout et que cela permet d’en garder un bien beau souvenir.