Décès du cinéaste Charles Bitsch

La Lettre AFC n°266

Nous avons appris avec tristesse le décès du réalisateur et directeur de la photographie Charles Bitsch, survenu le 27 mai 2016, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. Rédacteur aux Cahiers du cinéma entre 1955 et 1959, il avait accompagné dès 1958 le parcours de cinéastes de la Nouvelle vague tels que Claude Chabrol, Jean-Luc Godard ou encore Jaques Rivette, avant de se consacrer lui-même à la mise en scène.

Né à Mulhouse en 1931, Louis-Charles Bitsch étudie la prise de vues sur les mêmes bancs de "Vaugirard" (aujourd’hui ENS Louis-Lumière) que Philippe de Broca, Jean-César Chiabaut, Edith Krausse, François Lauliac, Yann Le Masson et Pierre Lhomme, AFC, entre autres élèves de la promotion 1951-1953. En 1952, il photographie l’un des premiers courts métrages de Jacques Rivette, Le Divertissement, et l’année suivante réalise avec Philippe de Broca et Edith Krausse Les Trois rendez-vous, court métrage que Pierre Lhomme mettra en images.

Pour Jacques Rivette, il signe également la photographie du court métrage Le Coup du berger (1956), puis de son premier long métrage, Paris nous appartient (1961), et pour Eric Rohmer, celle de Véronique et son cancre (1957). On le retrouve au cadre sur Vivre sa vie (1962), de Jean-Luc Godard, photographié par Raoul Coutard. Il tourne au cadre de nombreux plans de Deux hommes dans Manhattan (1959), de Jean-Pierre Melville, et commence le tournage du Doulos (1962), du même Melville, en tant qu’assistant réalisateur et le finit comme cadreur.

Charles Bitsch devient l’assistant réalisateur de Claude Chabrol (du Beau Serge à Landru), de Jacques Demy (La Luxure), de Jean-Pierre Melville (Deux hommes dans Manhattan et Le Doulos) et de Jean-Luc Godard (d’Alphaville à La Chinoise). Parallèlement à son activité d’assistant réalisateur, il entame une carrière de réalisateur pour le cinéma – avec des sketches des Baisers et de La Chance et l’amour, puis le long métrage Le Dernier homme (1965), photographié par Pierre Lhomme) – et à partir des années 1980, pour la télévision.

- Lire, dans les Cahiers du cinéma n° 724 de juillet-août 2016, "Charles Bitsch, le discret", un hommage que lui rend Alain Bergala.

  • Lire un entretien avec Charles Bitsch publié en anglais sur le site Internet du journal en ligne australien Sens of Cinema.

Illustrant cet article quelques photos de Charles Bitsch jeune, en l’absence de photos plus récentes.