Disparition de Marc Nicolas, des membres de l’AFC témoignent

La Lettre AFC n°271

Dans les jours qui ont suivi le décès de Marc Nicolas, cinq directeurs de la photographie membres de l’AFC ont tenu à lui rendre explicitement témoignage. Lire ci-après les quelques mots de Richard Andry, Jean-Jacques Bouhon, Rémy Chevrin, Pierre Lhomme et Pierre Novion.

- Comme tous ceux qui sont intervenus occasionnellement à La fémis, j’ai eu le plaisir de pouvoir échanger à plusieurs reprises avec Marc Nicolas sur des sujets touchant tout autant l’école qu’il dirigeait avec une grande conviction que le cinéma dont il était un passionné et un fin connaisseur. Derrière son regard franc, à l’écoute de l’autre, on devinait rapidement sa fermeté et son intégrité, qualités que j’ai pu apprécier lors de réunions de jury du concours d’entrée. Marc était un ami de l’AFC et à son pot de départ de La fémis, je suis allé discuter plus longuement avec lui et j’ai pu apprécié son humanisme et son humour. Sa disparition m’a profondément touché, je la trouve injuste, c’est une perte immense et je voudrais exprimer, en ces moments douloureux, toute mon affection à sa famille.
Richard Andry, AFC

- L’annonce de la disparition de Marc m’a profondément peiné.
Pour moi, il n’était pas que le directeur général de La fémis mais un homme de cinéma. C’était aussi un grand serviteur de l’État, entreprenant, humain, cultivé et profondément républicain. Un parfait honnête homme suivant la définition du XVIIe siècle.
Il s’est battu avec une grande intelligence pour défendre La fémis dans ses rapports avec l’autorité de tutelle et pour obtenir les subventions nécessaires à un enseignement complet et de qualité, notamment lors du passage particulièrement compliqué et rapide au cinéma numérique.
Il a su apporter à l’école une réputation internationale et susciter de nombreux accords d’échanges et de collaboration avec les écoles de cinéma étrangères.
Il n’en a pas pour autant négligé la vie quotidienne de La fémis ni tout ce qui se rattache à la pédagogie et aux programmes qu’il suivait attentivement. Il est à l’origine de plusieurs nouveaux cursus, comme la distribution et l’exploitation, l’écriture de séries pour la télévision, l’atelier Égalité des chances et, encore récemment, la Résidence, qui permet à des jeunes cinéastes autodidactes une formation d’un an et le tournage d’un film de court métrage.
Il connaissait personnellement tous les étudiants et leurs travaux.
Sa grande cinéphilie et sa connaissance du cinéma et de ses techniques transparaissaient dans ses commentaires à la suite des projections des films en cours de montage, qu’il suivait assidûment comme la plupart des projections organisées à l’école.
Je suis certain que Marc aimait profondément La fémis en ce qu’elle est un lieu de formation, de transmission et de promesses pour l’avenir du cinéma.
Il y fut « the right man in the right place » et je suis heureux de l’y avoir connu.
Jean-Jacques Bouhon, AFC

- C’est avec une infinie tristesse que j’apprends la disparition de Marc Nicolas. Un homme d’écoute et de conseil qui a su si souvent nous guider à travers nos choix et nos questionnements au sein de l’AFC, qu’il a toujours accompagnée et défendue. Je garderai de lui un souvenir ému. Nous serons présents en janvier lors des hommages qui lui seront rendus.
Une pensée forte pour sa compagne et ses enfants.
Rémy Chevrin, AFC

- L’AFC perd un homme de qualité, je perds un Ami des premiers jours, curieux et attentif à nos métiers qu’il aimait.
Nous pensons aux siens, tristesse.
Pierre Lhomme, AFC

- J’apprends la nouvelle très triste de la mort de Marc Nicolas.
Quand j’ai adressé, cet été, ce mot à Marc Nicolas, j’ignorais tout de ses soucis de santé. Il m’a répondu chaleureusement, tout en me disant être soucieux et troublé, par un sérieux problème de santé.
Cet e-mail, à lui adressé en juillet dernier, témoigne de l’amitié que je ressentais pour Marc et je vous en fais part.
Je pense à lui et je le regrette beaucoup.

Bonjour Marc,
Je n’ai pu hélas être présent à la réunion conviviale du 30 juin dernier organisée à l’occasion de ton départ de La fémis.
Je profite de ce petit mot pour te témoigner toute mon amitié et te faire part du plaisir que j’ai eu dans nos relations lors de mes responsabilités dans le département Image à La fémis. Je t’en remercie.
Je mesurais bien l’immensité du travail dont tu avais la charge et dont tu t’acquittais en veillant toujours à soigner de bons rapports cordiaux et bienveillants avec tes collaborateurs.
Tu as fait beaucoup, nous le savons tous, par ton engagement pour cette école qui bénéficie désormais d’un rayonnement international qu’elle n’avait pas alors.
Je suis sûr que nous aurons l’occasion de nous voir dans l’avenir et je m’en réjouis.
Reçois, en attendant, toutes mes amitiés.
Pierre Novion, AFC

Lire également l’éditorial de Nathalie Durand, AFC.