Disparition de Max Pantera, cadreur

AFC newsletter n°292

Nous avons appris avec tristesse le décès de Max Pantera, survenu à Paris le 14 novembre 2018 des suites d’une longue maladie, à l’âge de 88 ans. Après un parcours hors des sentiers battus du cinéma et avoir débuté comme cadreur sur des films de télévision, c’est à ce poste que Michel Deville lui offrira la chance de poursuivre une carrière qui compte plus d’une douzaine de longs métrages.

Ayant commencé comme cadreur à Europe n° 1, Max Pantera a travaillé sur des téléfilms et séries avec des réalisateurs tels que Michel Boisrond, Bernard Borderie, Christian-Jaque, Jean Delannoy, Patrick Jamain ou encore François Velle.
Michel Deville lui ayant proposé d’être cadreur sur Le Dossier 51, photographié par de Claude Lecomte, en 1978, il signera le cadre de huit de ses films, dont Le Paltoquet, photographié par André Diot, en 1986, et La Lectrice, photographié par Dominique Le Rigoleur, AFC, en 1988.
On citera également ses collaborations avec Gilles Béhat, Roger Coggio, Gérard Vergez (Bras de fer, images signées André Diot, en 1985), Francis Huster (On a volé Charlie Spencer, images de Daniel Vogel, en 1986), et Jean-Loup Hubert (La Reine blanche, images de Claude Lecomte, en 1991).

Max Pantera a été membre de l’AFCF (Association française des cadreurs de fictions) et il a reçu, pour Le Paltoquet, le Prix du Meilleur cadre au Festival de l’image de film de Chalon-sur-Saône.

Jean-Claude Aumont et Alain Gauthier témoignent
J’ai eu le privilège de travailler au côté de "Monsieur" Max Pantera à mes débuts comme pointeur, sur deux longues séries, en 1983, sur lesquelles il était cadreur : Quelques hommes de bonnes volontés, réalisé par François Villiers, et L’Homme de Suez, réalisé par Christian-Jacque (Fanfan la tulipe).
Au-delà de sa grande précision et de son exigence sur un plateau, Max était poète et adorait la musique. Je le remercie pour l’excellente formation que j’ai reçue avec humour et poigne tout au long de notre collaboration.
Ce soir, comme je le faisais près de la caméra pour le taquiner, j’ai envie de fredonner cet air… "Il est libre Max".
Jean-Claude Aumont, AFC

J’ai connu Max Pantera alors que je travaillais chez Techni Ciné Phot et qu’il était cadreur à Europe n° 1, il venait souvent accompagné de son ami Olivier Benoist de Vignault. Max a connu un destin atypique : natif de Marseille, il a vu débarquer les Américains en Provence en 1944, et de très près, racontait-il...
Il fut un temps secrétaire de Charles Aznavour et lui a écrit quelques chansons. C’était aussi un poète et il fut, entre autres, le cadreur de Michel Deville.
Un grand monsieur, plein de tact et grand cadreur, il était mon ami.
Alain Gauthier, membre consultant de l’AFC

  • Lire aussi le témoignage de Philippe Houdart, cadreur.

En vignette de cet article, Max Pantera sur le tournage, en Thaïlande, de Joy et Joan, de Jean-René Saurel, en 1985 - Photo Dominique Brabant