Dogora, ouvrons les yeux

Ni fiction ni documentaire, Dogora, ouvrons les yeux est un film en musique, impressionniste et humaniste.
Patrice a commencé par me faire écouter la musique et ensuite m’a expliqué ce qu’il avait en tête. Connaissant bien Patrice, dès qu’il m’a dit que l’on allait tourner Dogora au Cambodge, j’ai tout de suite vu le film qu’il voulait réaliser.

J’adore le parti pris total des metteurs en scène et avec Patrice je suis comblé à chaque fois que je travaille avec lui : le fait de démarrer le film avec une séquence entièrement floue en est encore un exemple.

Nous avons tourné Dogora, ouvrons les yeux en très petite équipe : Patrice, Olivier Garcia, Vincent Trividic et moi-même pour la caméra, la machinerie, l’électricité avec l’aide d’amis cambodgiens et Fred Blum pour la production. C’était un souhait de Patrice de tourner en équipe très légère et en très peu de temps (4 semaines).

Patrice avait écrit un séquencier en fonction des morceaux de la musique qu’il m’avait communiqué, et c’est à partir de ce document que nous avons établi notre plan de travail. Après avoir défini les lieux de tournage, nous avons déterminé un parcours dans le pays et le tournage des séquences était un peu décidé au jour le jour, en privilégiant les meilleures heures de lumière, luxe que seul le tournage en équipe réduite peut satisfaire.

Patrice voulait finaliser ce film en Scope et je lui ai proposé de le tourner en haute définition pour des raisons de focales (pouvoir utiliser des très longues focales avec une grande ouverture de diaphragme et une utilisation très souple) et pour la légèreté de tournage (la gestion de la pellicule et de son traitement dans un pays comme le Cambodge aurait nécessité une équipe plus lourde).
De plus je savais que pour ce film Patrice apprécierait l’autonomie des caméras. Ce choix s’est avéré être le bon et je suis convaincu qu’en tournant en 35 mm, nous aurions eu un film différent.

Une semaine d’étalonnage avec Guillaume Lipps (Da Vinci 2K) chez Digimage où le travail effectué a été exemplaire. Bruno Patin s’est chargé de la chimie au laboratoire Eclair.

Dans le cinéma actuel de plus en plus formaté, je suis heureux qu’un film comme Dogora, ouvrons les yeux puisse exister. J’espère que beaucoup de spectateurs iront ressentir les émotions que Patrice a su si bien capter.

Dogora, ouvrons les yeux, une aventure comme seul ce métier peut nous en offrir.

Technique

Caméras : deux Sony HD 900 " Panavisées "
Zooms 6-27, 8-72, 25-112 mm + doubleur x2 et x1,4
Cassettes : Sony
Postproduction : Digimage, étalonneur numérique Guillaume Lipps
Laboratoire photochimique : Eclair, étalonnue Bruno Patin