Festival du film de Paris

par Nicole Vulser

La Lettre AFC n°115

« Il ne s’agit pas d’un clivage politique », affirme Régine Hatchondo, déléguée à la mission cinéma de la Mairie de Paris. « Les raisons de notre désengagement sont simples : il tient essentiellement aux dates du festival, organisé début avril, juste un mois avant le Festival de Cannes, sa ligne éditoriale est peu claire et il manque une vraie personnalité pour incarner cette manifestation », dit-elle. « J’ai également exprimé à Louisa Maurin, déléguée générale du Festival du film de Paris, mes réserves sur la gestion de la communication qui donne l’impression de soutenir davantage les sponsors que le cinéma lui-même. »

La Ville de Paris a auditionné depuis juin et juillet de nombreux professionnels, notamment Daniel Toscan du Plantier, le président d’Unifrance, Patrick Brouiller, président de l’Association française des cinémas d’art et essai, Pascal Rogard, délégué général de la société civile Auteurs Réalisateurs Producteurs (ARP), Claude-Eric Poiroux, directeur d’Europa Cinémas...

Isabelle Adjani déplore la suppression de la subvention de la mairie. Dans une lettre adressée au maire de Paris, Bertrand Delanoë, Isabelle Adjani dénonce « la tentative d’appropriation » du festival par des professionnels « n’ayant d’autres ambitions que d’assurer leur propre promotion ».
Hormis les jeux des professionnels qui cherchent en coulisse à avoir le plus d’influence sur la nouvelle manifestation organisée par la mairie, toute la question est de savoir si la création d’un nouveau festival à Paris a encore vraiment un sens.
(Nicole Vulser, Le Monde, 15 octobre 2002)