L’éditorial de la Lettre de mars 2014
Fongibles
Par Matthieu Poirot-Delpech, AFCCe mot mystérieux qui sent bon le sous-bois, désignait autrefois ce que nous appelons aujourd’hui d’une façon beaucoup plus triviale les " consommables ". Colonne honnie du devis des directeurs de production, ces fongibles viennent par nature alimenter nos montagnes de déchets et d’encombrants. Ils finissent au pied d’un réverbère, la communauté s’occupera d’en assumer le recyclage.
Si la mutation du cinéma de l’argentique vers le numérique devait avoir une seule vertu incontestable, ce serait surement celle d’avoir limité la prolifération de ces fongibles et par là même la pollution qu’ils génèrent. Le cinéma devient peu à peu " éco-compatible "...
Les récentes attaques du Medef contre le statut des intermittents ne visent-elles pas finalement à considérer les humains, eux aussi, comme « des choses qui se consomment par l’usage et qui peuvent être remplacées par des choses de même nature, de même qualité et de même quantité... »
Dans le monde rêvé par le Medef, l’homme est un tout petit fongible.
Les récentes attaques du Medef contre le statut des intermittents ne visent-elles pas finalement à considérer les humains, eux aussi, comme « des choses qui se consomment par l’usage et qui peuvent être remplacées par des choses de même nature, de même qualité et de même quantité... »
Dans le monde rêvé par le Medef, l’homme est un tout petit fongible.