Hélène Louvart parle de son travail en Arriflex 416 et Arri Alexa Mini

Travaillant indifféremment en Super 16 et en numérique, Hélène Louvart, AFC, vient de signer deux films à l’image très remarquée. Sur Never Rarely Sometimes Always, Ours d’argent à Berlin, la directrice de la photographie a tourné en pellicule Kodak 7219 avec l’Arriflex 416. Sur Rocks, elle a utilisé plusieurs Arri Alexa Mini pour mieux saisir la dynamique de groupe de ces lycéennes.

« J’utilise toujours la 416 quand je tourne en 16. C’est la seule caméra qui a une visée suffisamment claire et un retour moniteur correct pour le réalisateur. Ces optiques me donnent la qualité de point dont j’ai besoin quand je filme. Il y a aussi un aspect pratique, comme… »

Comment avez-vous été amenée à travailler avec Eliza Hittman sur « Never Rarely Sometimes Always » ?

J’avais déjà tourné Beach Rats avec la réalisatrice, un film d’été totalement différent, avec un univers très masculin. Alors que Never Rarely Sometimes Always est un film d’hiver, centré sur des personnages féminins. L’univers hivernal était très important pour Eliza. Elle voulait éviter que le voyage de ces deux jeunes filles à New York ne se transforme en vacances. Elles n’y vont pas pour leur plaisir. Il n’y a aucun rêve d’aller à Manhattan chez elle. Il fallait traduire cela visuellement. En même temps, Eliza ne voulait pas tomber dans quelque chose de trop réaliste. C’était le défi au niveau de l’image. Toujours rester sur la ligne de crête : être dans le réel, mais relever visuellement ces décors un peu trop banals. Je n’ai pas hésité à donner des touches de couleur sur les arrière-plans. J’ai aussi utilisé des éclairages LED pour adoucir un maximum et éviter que la lumière ne soit trop crue sur les visages.