Hommage au directeur de la photo William Lubtchansky, AFC

La Lettre AFC n°241

Un hommage au directeur de la photographie William Lubtchansky, AFC, aura lieu, le 4 avril 2014, à la Cinémathèque française en présence des cinéastes Otar Iosseliani, Jean-Marie Straub, Philippe Garrel, des directeurs de la photographie Irina Lubtchansky, Renato Berta, AFC, Caroline Champetier, AFC, et de la productrice Martine Marignac. La séance sera animée par Alain Bergala.
William Lubtchansky - Photo Moune Jamet - Cinémathèque française
William Lubtchansky
Photo Moune Jamet - Cinémathèque française

Là où toutes ambitions et vanités s’évanouissent, par Ralph Eue
Pour un numéro du magazine Du qui s’intéressait à Jacques Rivette, Iris Hanika dressait un portrait de William Lubtchansky qui débute ainsi : « Avant la guerre, Kodak exploitait une usine à Vincennes surmontée d’une grande cheminée sur laquelle figurait un nom, Kodak. La famille Lubtchansky habitait l’immeuble d’en face.
Descendants d’immigrés russes et roumains, ils avaient un fils dont le prénom, de consonance anglaise, était William. Quand William regardait par la fenêtre, il voyait la cour de l’usine, et chaque fois qu’il levait les yeux, il était frappé par ce nom : " Kodak " ! Les voies de Dieu sont simples, mais à cette époque, il ne pressentait que très vaguement comment il pourrait un jour laisser derrière lui l’ombre de Kodak, en la magnifiant au passage. »
La façon dont s’exprime le directeur de la photographie William Lubtchansky porte la marque de ses expériences et de ses souvenirs, sans même en garder à certaines occasions le contrôle : « Pourquoi un opérateur place-t-il sa caméra à l’un des nombreux endroits où il lui est possible de le faire ? », s’interrogeait-il dans un entretien aux Cahiers du cinéma au début des années 1980. « Pourquoi voit-il quelque chose qui est en train de se passer en clair ou en oscur, avec une dominante de couleur verte ou bien bleue ? Nos actes créatifs sont déterminés par la richesse de l’expérience que nous avons acquise tout au long de notre vie. C’est pour cette raison que les signatures des directeurs de la photo diffèrent énormément ».
« Que cela plaise ou non, un directeur de la photo possède son propre style. Sa manière de travailler est différente de celle de la plupart de ses collègues – et cela inclut la façon dont il perçoit un film ou un scénario. Excepté mon premier film, j’ai toujours suivi la même route, en essayant d’aller toujours un peu plus loin selon les circonstances, en perfectionnant et améliorant mes façons de procéder. »

Début d’un texte de Ralph Eue figurant dans le catalogue de la Viennale 2010 (Festival International du Film de Vienne – Autriche) qui rendait hommage à William Lubtchansky.

  • Lire ou relire un texte d’Alain Bergala publié en juin 2010 dans les Cahiers du cinéma au moment de la disparition de William Lubtchansky.

Conférence du Conservatoire,
Hommage à William Lubtchansky
Vendredi 4 avril 2014 à 14h30 - Salle Henri Langlois
Cinémathèque française
51 rue de Bercy - Paris XIIe

(En vignette de cet article, William Lubtchansky, en 1984, sur le tournage d’ Amerika, rapports de classe, de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub - Collection Nicole Lubtchansky)